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Se tourner vers des actifs réels, comme l’or ou l’argent : c’est le conseil d’Hubert Boeltz. Depuis 2007, le gestionnaire de patrimoine préconise de se tourner vers l’or, l’argent, ou encore l’immobilier et les terres agricoles, pour abriter et sécuriser les patrimoines. 2007, c’était alors le début « de la révélation de la crise », selon le spécialiste : 7 ans plus tard, le conseil reste de mise !

Depuis 2007, les classes dirigeantes des pays ont retardé l’échéance, notamment en faisant tourner la planche à billets. Le monde politique, toujours dans son rôle, « entrevoit une sortie de crise », estimant que « la situation va s’améliorer et tout va redevenir comme avant ».
Mais l’analyse d’Hubert Boeltz est tout différente. Pour le spécialiste, la croissance des « Trente Glorieuses » est définitivement terminée. Il faudra, de gré ou de force, s’habituer à une faible croissance.

Dans ce contexte, qu’en est-il de l’or ?

Après avoir parlé de bulle, les banquiers parlent de la chute du cours de l’or en 2013. Mais en avançant cet argument, ils raisonnent autour de l’or comme placement générateur de revenus. Mais ce n’est pas son rôle !

Ils citent également le prix de l’once d’or en dollars.  C’est bien la preuve qu’ils tentent de paraître spécialiste, quitte à oublier la réalité. Parce que si on souhaite acheter de l’or, on peut acheter soit des pièces d’or, soit des lingots. Dans les deux cas, on s’intéresse au cours en euros de la ou les pièces, ou du prix du kilo d’or en euros !

Quelle est l’évolution du cours du lingot d’or, c’est-à-dire un kilo d’or, exprimé en euros ?
– Sur un an,  du 16 mars 2013 au 26 mars 2014 : – 16,22%
– Du 1er janvier 2014 au 26 mars 2014 : + 2,58%
– Du 15 août 2007 (au moment de la crise des subprimes) au 26 mars 2014 : + 87,12%

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Evolution du cours de l'or sur les cinq dernières années. Source AuCoffre.com
Evolution du cours de l'or sur les cinq dernières années. Source AuCoffre.com

Et ceux qui ont déjà suivi les conseils d’Hubert Boeltz, c’est-à-dire acheter des lingots d’or en 2007 pour se garantir d’un effondrement du système, se moquent du fait que le cours de l’or ait perdu 16 % en 2013, ou qu’il ait atteint son cours le plus haut, le 18 août 2012 (43 510 euros ).
En effet, détenir de l’or (physique bien sûr), n’est pas un placement ni un instrument de spéculation, mais bien une assurance dommage, au même titre qu’une assurance de maison ou celle d’une voiture.

Cette assurance est là pour faire face, dans les meilleures conditions possibles, au prochain effondrement du système monétaire, en place depuis 1944.

Selon Hubert Boeltz, depuis les plus hauts cours d’août – octobre 2012, nous sommes entrés « dans une fenêtre d’achat » d’or physique. Certains éléments tendraient néanmoins à montrer que cette fenêtre pourrait se refermer.

Etats-Unis : cette puissance qui ne veut pas que du bien

Sur le plan mondial, les médias sont, comme d’habitude, particulièrement silencieux sur les négociations en cours et les véritables enjeux relatifs au partenariat transatlantique de commerce et d’investissement entre l’Europe et les Etats-Unis (appelé TTIP ou TAFTA).

De quoi s’agit-il ? Rien de moins que de créer « la plus importante zone de libre-échange de l’Histoire, couvrant plus de 46 % du PIB mondial ».  Mais il s’agit en réalité d’une « guerre feutrée » pour se disputer le leadership en matière de normes réglementaires.  C’est donc bel et bien une négociation, voire une confrontation entre la vision ultra libérale des USA et celle plus protectrice du continent européen.

A terme, cela signifierait donc la possibilité de voir arriver dans nos assiettes OGM et bœuf aux hormones, de voir fleurir les puits d’extraction de gaz de schiste ou de voir disparaître notre « exception culturelle ». Et à terme, tous ces échanges transatlantiques se feront en dollars. C’est-à-dire une monnaie de moins en moins crédible financièrement, même sur le territoire américain.

L’enjeu est donc vital pour les Etats-Unis. Et cela permet de comprendre pourquoi il est si important pour les Etats-Unis de lutter contre toutes les tentatives de développement de zones de libre-échange… qui ne seraient pas en dollars.

La Chine, d’ailleurs, est en plein processus de « désaméricanisation ». Elle développe une zone d’échange en yuan avec le Japon, pourtant l’ennemi héréditaire. Pourquoi ? Parce qu’elle est toujours la première détentrice de T bond (obligations US à 10 ans) et de ce fait « intouchable ». La Chine est toujours et à marche forcée, la première acheteuse d’or au monde.

Quel scénario pour l’Europe ?

Voici le scénario qui peut être imaginé :
– Un pays politiquement instable, financièrement dépendant de son grand voisin, éventuellement intéressé par un rapprochement commercial avec l’Europe,
– Une Europe, sans réel pouvoir politique savamment infiltrée depuis longtemps,
– Une négociation difficile en cours, sur les échanges entre les Etats-Unis et l’Europe,
– Un mouvement populaire d’émancipation qui ne peut qu’être sympathique pour la communauté internationale et plus particulièrement pour l’Europe, qui n’est pourtant pas en capacité d’accueillir de nouveaux états.

Voilà qui permet, du même coup, plusieurs effets : affaiblir l’Europe politiquement et financièrement, maintenir l’hégémonie du dollar, créer des tensions politiques au sein de l’Europe et ranimer sous une autre forme la lutte contre « l’impérialisme soviétique », en détournant l’opinion des vrais problèmes financiers du monde d’aujourd’hui.

L’histoire nous a déjà montré qu’une « bonne guerre » règle beaucoup de problèmes politiques et financiers réputés insolubles.

L’Europe a besoin d’argent, de beaucoup d’argent pour fonctionner correctement. La contribution des pays membres est assise sur leur PIB.
C’est donc le moment de réactiver un vieux projet. Celui de prendre en compte l’économie souterraine dans le calcul du PIB.
C’est d’ailleurs sur ce terme « économie souterraine » que le projet avait été abandonné en 1995. L’Europe élargie fait que certaines activités (négoce du cannabis, prostitution…) sont licites dans certains pays et illicites dans d’autres.

Voilà donc les parlementaires européens sur le point d’intégrer le chiffre d’affaire fantôme de la drogue et de la prostitution dans le PIB servant d’assiette au montant de la contribution au budget de l’Union Européenne.

Cela ne va pas être sans conséquences pour des pays comme l’Italie, la Grèce ou les pays de l’ex URSS, déjà mal en point sur le plan économique.

Et quel scénario pour la France ?

Quelques faits semblent devoir être retenus pour leurs conséquences en terme de perte de confiance et susceptibles de générer un mécontentement de masse, dont les prolongements sociaux seront explosifs.

Force est de constater que « le pari présidentiel sur la baisse du chômage » n’a pas pu être tenu. Les chiffres parus le 26 mars, sont pires qu’escomptés, avec une progression de + 0,9% en février, contre + 0,3% en janvier, soit + 4,7% sur un an.

Second fait : l’affaire Kerviel, le trader qui avait spéculé pour son compte et fait perdre en 2008 « que » 5 petits milliards d’euros à son employeur, la Société Générale sans que celle-ci ne se rende compte de rien !

Jérôme Kerviel a été condamné par la cour d’appel de paris le 24 octobre 2012, à cinq ans de prison dont deux avec sursis et à payer à la Société Générale, la modique somme de 4,9 milliards d’euro.

La cour de cassation, dans un arrêt du 19 mars 2014, confirme la décision de la cour d’appel de Paris, sur le motif d’abus de confiance et manipulations informatiques et surtout, casse le jugement au civil.

Il va donc y avoir une nouvelle instruction. C’est là que les ennuis vont commencer pour notre méga banque universelle systémique, car des expertises indépendantes vont être diligentées (aussi curieux qu’il puisse paraître, jusqu’à ce jour, la justice s’est fié aux seuls dires de la banque). Egalement, nous ne sommes plus à l’époque où il fallait « sauver la Société Générale ». L’opinion publique n’est plus dans des dispositions favorables aux banques.

Et la cerise sur le gâteau pour la banque : l’arrêt de la cour de cassation a un autre effet, bien plus dévastateur celui-là. La remise en cause d’un crédit d’impôt de 1,7 milliard d’euros, accordé dans des circonstances déjà très controversées à l’époque, par la ministre des finances du moment Christine Lagarde, sur l’insistance de son directeur du trésor Xavier Muscat.

Troisième fait : la capacité de la France à respecter ses engagements, notamment budgétaires, vis-à-vis de l’Europe. Là encore, traitement minimum par les grands médias, alors que l’importance du sujet mérite développement.

La France sous surveillance renforcée

Le 5 mars dernier, la commission européenne place la France sous surveillance renforcée. Ce nouveau type de contrôle pourrait ouvrir la porte à une mise sous tutelle de l’économie française… Rien que ça ! Et pas de couverture médiatique à la hauteur de l’évènement !

Selon la grille de contrôle mise en place par l’Union Européenne, la mise sous surveillance renforcée touche les Etats membres « en proie à une grave difficulté en matière de stabilité financière, ou qui risquent d’en rencontrer ».

L’Europe a mis en place ce système de surveillance en mai 2013 afin de compléter le système de stabilité financière établi entre 2010 et 2011. L’objectif est de faciliter la gestion de crise en prévoyant les situations difficiles pour les Etats membres de la zone euro.

En l’occurrence, dans ce rapport, la Commission européenne reproche à la France de subir un « déséquilibre macroéconomique » qui demande une « action politique décisive ». Elle souligne que la détérioration de la balance commerciale et le manque de compétitivité du pays combinés à un fort endettement public demande une attention politique continue.

La confiance de nos prêteurs (les pays et entités financières qui achètent nos emprunts d’état), sur le fait que la France soit capable de les rembourser est un élément essentiel, notamment pour la fixation du taux de l’emprunt.
Manifestement, le compte n’y est pas !

Pourquoi l’or est une valeur refuge ?

Selon un rapport de la Banque des règlements internationaux (la banque des banques centrales), l’encours de la dette mondiale a été multiplié par 2,5 en douze ans, pour atteindre les 100 000 milliards de dollars, alors que le PIB mondial n’est que de 70 000 milliards de dollars !
Ces dettes ne seront pas remboursées : c’est impossible !

Une fois les élections municipales et européennes passées, il ne serait pas étonnant que nos chers médias hexagonaux nous abreuvent « de bruits de bottes du côté de l’Ukraine » et des risques de guerre dans cette zone sensible.

L’accumulation de tous ces éléments incite à penser qu’ils vont avoir rapidement des conséquences graves, et notamment sociales et financières sur le fonctionnement de l’actuelle « l’économie virtuelle mondiale ».

Cela ne manquera pas d’avoir pour effet une remontée des cours de l’or « valeur refuge part excellence » ces prochaines semaines.

Et Hubert Boeltz de conclure : « si vous croyez, comme moi, à la valeur « assurance dommage » de l’or physique, dépêchez-vous d’en acquérir ou de renforcer votre position. Les prix vont monter ! J’insiste à nouveau sur la nécessité d’intégrer la réalité de l’effondrement économique qui est en cours sous nos yeux, mais que les pouvoirs en places (politiques, économiques, médiatiques…) arrivent encore à masquer. »

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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