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Depuis le 1er septembre, la Banque de France n’affiche plus le cours de l’or sur son site. L’or constitue pourtant un placement refuge idéal. Ce flou concernant sa cotation (au niveau international et français) est donc paradoxal. En tant que contrariens, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander à qui profite le crime et surtout, quelle sera la prochaine étape du cours de l’or.

Le système de cotation international de l’or et de l’argent : vers une modernisation

Le fixing de l’or et de l’argent est au cœur des préoccupations des acteurs du marché de l’or depuis quelques mois : le fixing de l’argent assuré par le London Silver Price depuis le 15 août 2014, celui de l’or en cours de « modernisation »…

Aujourd’hui encore, le marché de l’or est déterminé « non pas par les transactions effectuées directement sur le marché et par ses intervenants, mais par un groupe de 4 banques [Barclays, HSBC, Nova Scotia et Société Générale] qui, d’un commun accord, décidaient chaque jour après simple consultation téléphonique entre elles du prix à accorder au métal précieux », expliquait Gilles Leclerc dans labourseauquotidien.fr en juin dernier. C’est suite à de trèèèès forts soupçons de manipulation des cours de l’or (qui ne fait plus aucun doute), qu’une réforme visant à sa modernisation est envisagée depuis quelques mois.

Quel serait l’intérêt de manipuler le cours des métaux précieux ? Dans l’édition du 19 mai 2014 du Contrarien, Charles Sannat disait qu’« en cas d’envolées spectaculaires non voulues par les banques centrales et les gouvernements par exemple, la meilleure façon d’empêcher les cours de monter c’est tout simplement d’arrêter de coter l’or et l’argent ! ».

En tout cas, l’arrêt de la cotation ne signifie pas la fin du marché. Les utilisations de l’or et de l’argent pour la bijouterie, l’industrie et la technologie sont tellement nombreuses que le marché nécessite une cotation officielle… Aujourd’hui, le cours de l’argent est fixé par le « London Silver Price » (sans véritable changement par rapport à avant), et le cours de l’or sera probablement lui aussi assuré par d’autres banques mais de la même façon… « Le changement dans la continuité », avait réagi Charles Sannat le 14 août dernier.

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La fin de la cotation de l’or en France depuis 2004

Hasard ou simple coïncidence ? La Banque de France n’affiche plus sur son site la cotation des lingots et des pièces d’or telles que le Napoléon. Voilà ce que l’on peut lire sur le site, dans la partie dédiée au cours de l’or :

INFORMATION IMPORTANTE
« Depuis le 1er septembre 2014, la Banque de France publie sur son site internet le cours de l’once troy, unité de mesure de poids pour les métaux précieux tel l’or. Cette cotation se substitue à celles du lingot d’un kilogramme et du Napoléon, qui cessent d’être publiées par la Banque de France. »

La Banque de France affiche uniquement le cours international de l’or tel qu’il est établi encore aujourd’hui par les quatre mêmes banques, deux fois par jour. Une information capitale quand on sait que depuis le 30 juillet 2004, il n’existe aucune cotation officielle du cours de l’or en France qui, après la Seconde Guerre mondiale, reposait sur 3 banques.
Depuis, la Banque de France publiait celle d’un acteur privé (CPoR), qui n’était représentative que de son seul et unique marché. Aujourd’hui, la « cotation » est donc établie sans encadrement ni contrôle.

La Banque de France s’est-elle soudainement rendu compte qu’il servait les intérêts d’un acteur privé ? Pourquoi ce volte-face maintenant ?
Pour Jean-François Faure, Président fondateur d’AuCOFFRE.com, interviewé à ce sujet le 06 octobre dernier dans l’émission Intégrale Placements sur BFM Business, il y a une nécessité absolue de restaurer une cotation officielle encadrée et représentative du marché de l’or en France.

Quel est l’intérêt de rétablir une cotation officielle en France ?

Le premier problème que pose l’absence de cotation officielle est que la « cotation de référence » est parfois trop déconnectée des prix réels pratiqués dans les transactions de gré à gré.

Pour le moment, les acheteurs d’or physique sont tributaires des prix affichés dans la presse économique et du cours international de l’or. En boutique, on achète souvent une pièce à un prix qui se réfère à celui publié dans la presse économique, par exemple un Napoléon 20F (par exemple 190€). Et lorsque l’acheteur souhaite revendre cette pièce, la même boutique met en avant le cours international de l’or et la rachètera à 120€. La boutique se fait une marge tout à fait « justifiée », mais l’acheteur est perdant. Pour l’instant, il faut bien être conscient que ce flou permet à certains acteurs du marché de générer des marges allant de 20 à 30% entre le prix vendeur et le prix acheteur.

On peut comprendre que pour l’heure, les actuels acteurs du marché se montrent frileux par rapport à un projet de cotation officielle unique du cours de l’or en France, mettant en avant le singularisme de leur marché. Il y a donc une inertie à faire bouger les choses de ce côté-là et c’est pour cette raison que la France se retrouve actuellement avec un marché de l’or tout à fait archaïque.

Certains acteurs majeurs du marché de l’or comme AuCOFFRE.com œuvrent pour que les professionnels puissent se réunir et remettre en œuvre une cotation qui soit représentative du marché français, à la fois pour le marché vendeur et pour le marché acheteur. C’est dans cette mesure qu’AuCOFFRE.com a souhaité rencontré la Banque de France afin de proposer de structurer ce marché de manière transparente.

Comment rétablir un cours officiel de l’or en France ?

Le système de cotation du cours de l’or, des pièces d’or et des lingots pourrait se fonder sur une liste de produits établie par les acteurs du marché de l’or qui procèdent à l’achat et à la revente d’or. La Banque de France pourrait être garante de l’indépendance et de la transparence du système.

Cette cotation devrait permettre à la fois d’assainir et d’optimiser ce marché si fondamental pour l’épargne individuelle. Il devrait en outre pouvoir aider les pouvoirs publics à promouvoir un nouveau marché, qui reste à l’heure actuelle réservé à des initiés, cloisonné géographiquement et déconnecté des réalités.

Peut-on continuer d’acheter de l’or en l’absence de cotation officielle ?

Oui bien sûr, au contraire car nous sommes toujours en période de crise, et celle qui a débuté en 2008 va nous revenir dessus comme un boomerang. Ce sera alors le moment opportun de revendre son or car dans les pics de crise, la valeur de l’or physique augmente toujours énormément du fait qu’il y a tout simplement beaucoup plus de demande que d’offre, ce qui contribue à augmenter le prix des pièces d’or.
Rappelez-vous qu’en pleine crise, en octobre 2008, alors que le cours de l’or chutait de 20%, le napoléon 20F se négociait en France entre 30% et 50% au-dessus de la valeur qu’il contenait, quel que soit le marché.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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