Publicité

En mai dernier dans un article intitulé « Jean Claude Trichet est-il devenu fou« , nous expliquions pourquoi à notre sens le mouvement d’augmentation des taux d’intérêts initié à cette époque avait peu de chance de s’avérer durable.

La confirmation est arrivée le 3 novembre 2011 avec une baisse du taux directeur de la Banque Centrale Européenne, la BCE.

Son nouveau gouverneur l’italien Mario Draghi a décidé pour son baptême du feu médiatique et sa prise de fonction de baisser de 0.25 points le taux d’intérêt alors qu’il donnera sa première conférence de presse jeudi prochain.

Ce qu’il faut comprendre de cette décision que nous avions largement anticipé c’est que l’Europe et de façon générale l’ensemble des pays dits développés sont désormais tombés dans le « piège des taux bas ».

Le meilleur exemple pour illustrer ce phénomène « du piège des taux bas » est bien sur le Japon qui depuis plusieurs décennies maintenant est dans l’impossibilité financière d’augmenter ses taux d’intérêt.

Publicité

Pour financer non pas le remboursement de la dette mais les simples intérêts de la dette, il est indispensable que les taux soit au maximum proche de zéro. La moindre augmentation met en péril les finances publiques de l’ensemble des nations.

La deuxième raison de l’impossibilité de l’augmentation des taux est qu’il n’y a tout simplement pas de croissance, ni de retour à la croissance, et que là aussi le Japon illustre parfaitement cette situation d’absence de croissance sur le très long terme.

Cette décision est excellente pour l’or. Cette nouvelle est excellente pour les banques qui vont pouvoir augmenter leur marges en se refinançant moins cher auprès de la BCE et en prêtant plus cher à leurs clients (reconstitution des marges). Cette nouvelle est bonne pour les entreprises car en abaissant les taux cela peut permettre à l’euro de baisser légèrement par rapport au dollar donnant un peu d’air à nos exportateurs. Cette nouvelle est excellente pour les emprunteurs à taux variables. Cette nouvelle est excellente pour limiter et accompagner les risques d’une nouvelle récession inéluctable (à laquelle s’attend la BCE) en Europe en raison des plans d’austérité massifs touchant la quasi totalité des pays européens.

Les italiens avaient surnommé Mario Draghi… super Mario! Notre nouveau gouverneur de la BCE n’a plus qu’à annoncer enfin un programme « non conventionnel d’assouplissement quantitatif » pour enflammer les marchés financiers à la hausse. Cette expression barbare signifie simplement que la BCE utiliserait la planche à billet en fonction des besoins. Comme la Suisse. Comme les USA. Comme le Royaume uni.

Le message adressé aujourd’hui par Mario Draghi est une inflexion importante. Nous avons désormais une certitude. Les taux ne peuvent plus monter. Nous attendons pour les prochains mois la mise en marche de la planche à billet. Si les attaques se poursuivent contre l’Italie, ce sera la seule solutions envisageable.

Jusqu’à présent les Allemands refusent totalement cette solution. Si la situation s’aggrave, ils devront accepter le recours à la planche à billets, ou… sortir de l’euro.
La sortie de l’Allemagne de l’euro est le scénario le moins envisagé et pourtant à notre sens c’est celui qui a le plus de chance de se produire.

Ce serait sans doute la meilleure solution pour mettre fin au psychodrame européen.

Charles SANNAT
Directeur des Etudes Economiques AuCOFFRE.com

Article précédentG20 : rencontre au sommet
Article suivantL’Italie sous surveillance du FMI, le début de la fin?
Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez entrer votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici