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Suite au dossier que nous avions publié le 13 mars dernier, “La dette souveraine, la spoliation de l’épargne”, nous avons souhaité revenir sur les fondamentaux de la dette, l’explication de la machine à crédit née de la monnaie papier. Nous vous proposons l’analyse de plusieurs sources complémentaires afin de devenir imbattables sur le sujet, et surtout pour ne plus vous faire spolier votre épargne.

« Argent, dettes et banques »

Cela fait longtemps que nous voulions évoquer cet excellent ouvrage de vulgarisation de la dette qui fait partie de nos lectures de chevet !
Co-écrit par André-Jacques Holbecq et le Cercle des Economistes Citoyens en 2010, « Argent, dette et banques » (éditions Yves Michel) est intemporel et toujours d’actualité. Sauf sur le chapitre du quantitative easing à l’européenne (rachat des obligations d’Etat) qui a été déclenché cette année et qu’il ne constituera pas, à notre avis, l’une des solutions pour sortir de la spirale de la dette.

Ca mis à part, l’ouvrage pédagogique raconte comment les orfèvres sont petit à petit devenus des banquiers à la moitié du 17e siècle. Ceux-ci qui émettaient des certificats (première monnaie papier) de la même valeur que celle dont ils disposaient en réserve ont fini par prêter plus (passif) que la valeur réelle en réserve (actif). Ainsi naquit le crédit.

Fin de l’étalon or, naissance des taux de change flottants… L’ouvrage revient ensuite sur les différentes formes de monnaies qui existent (fiduciaire, scripturale) en en définissant les fonctions (page 33).

La création monétaire ex nihilo et le déséquilibre croissant entre l’actif et le passif des banques y est très bien expliqué (et illustré) dans le chapitre 4 « Et comment pousse la monnaie ? », ainsi que ses conséquences publiques et privées (chapitres 5 et 6).

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L’Espace Complémentaire Sociétal (page 105) fait partie des solutions proposées pour sortir de la spirale de la dette. Ce système qui prend en compte la problématique de croissance infinie dans un monde fini reposerait sur une monnaie parallèle à l’euro, complémentaire, qui ne produirait pas d’intérêt, ne serait pas une monnaie de crédit sur laquelle on pourrait spéculer, qui serait émise par l’Etat, non convertible en devises étrangères. Cette monnaie permettrait de financer les investissements nécessaires à l’ECS notamment pour résoudre un certain nombre de problématiques humaines et écologiques, actuellement amplifiées par le capitalisme.

Cette utopie très sympathique au demeurant semble ne pas prendre en compte que ce sont les banques commerciales et privées qui gouvernent l’économie mondiale et qu’elles préfèreront mener le monde au chaos, plutôt que de se voir concurrencer par une monnaie qui, à l’instar de l’or, « ne rapporte rien »…

Une solution, la débancarisation

Dans son intervention lors de la Rencontre Annuelle en novembre 2014, Charles Sannat explique comment les taux directeurs quasi nuls ont fini par ronger l’épargne et le pouvoir d’achat.

Une première solution consiste à se « débancariser » le plus possible. Simone Wapler, Directrice éditoriale des publications Agora, en est une fervente adepte.
Il ne s’agit pas de fermer la totalité de ses comptes. Dans le monde moderne dans lequel nous vivons, il est quasiment impossible de se débancariser à 100%. Il s’agit plus, pour reprendre une expression chère à Charles Sannat, de « baisser sa sensibilité personnelle au système financier, aux banques et aussi, ne les oublions pas, aux compagnies d’assurance vie ». Dans cet édito du 07 octobre consacré à la débancarisation, il explique que s’il est nécessaire de garder un compte pour la gestion de ses prélèvements, abonnements, virements… L’idée est plutôt de repenser son épargne : « Combien d’actifs financiers et pour quoi faire ? Quelle quantité d’actifs tangibles et pour quoi faire ? ».

N’oublions pas qu’en cas de faillite bancaire comme ce fut le cas à Chypre, les épargnants ont perdu 80% des sommes dont ils disposaient à la banque. Ce seul exemple devrait permettre de réenvisager son épargne. Quand on pense aussi au fonctionnement absurde du rendement d’une assurance-vie garantie en fonds euros (en gros, vous vous payez vous-même votre propre rendement moins les taxes et les frais), cela devrait suffire à se questionner sur la pertinence d’un tel placement.

Il n’y a qu’une façon de sécuriser son épargne et de conserver la valeur de son pouvoir d’achat. Ce n’est certes pas en disposant de monnaie-papier sur un compte épargne, vous l’aurez compris, mais de transférer cet argent dans des actifs tangibles, des valeurs refuge :
– les terres agricoles et les forêts
– les métaux précieux
– le diamant d’investissement
Ces exemples de placements durables vont à l’encontre d’un modèle de croissance complètement dépassés. Leur raréfaction et leur pérennité tend à les rendre encore plus performants comme actifs de conservation.

La dette, une spirale infernale ?

Si vous avez un peu de temps devant vous et que vous l’avez loupée, nous mettons à votre disposition un lien Youtube vers l’émission diffusée par Arte le 03 février dernier, « La dette, une spirale infernale ? ». Diffusée au lendemain de la victoire de Syriza en Grèce et de l’annonce par la BCE du rachat des dettes souveraines, elle se présente comme une enquête politico-financière, un passionnant voyage dans les rouages de l’économie. C’est l’occasion d’écouter les décryptages de Thomas Piketty, et de feu Bernard Maris, alias Oncle Bernard, assassiné le 7 janvier dernier.

A visionner sur Youtube
httpv://www.youtube.com/watch?v=7bIFypMCgRc

La planche à billets américaine qui va amener les banques à leur faillite et déclencher la grande révolte des peoples

C’est la base-line de « 666 », le dernier ouvrage de Pierre Jovanovic que nous vous proposons. Dans cet ouvrage teinté d’apocalypse, l’auteur « poil à gratter » propose une grille de lecture un peu différente de « la mise en esclavage des peuples au service d’une seule entité… la Finance américaine ». Après la faillite de l’Argentine en 2001, celle de l’Europe ?
Se procurer « 666 »

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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