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Le cri, Edvard Munch, vendu à 119,92 M$ le 2 mai 2012 à Sotheby's
Le cri, Edvard Munch, vendu à 119,92 M$ le 2 mai 2012 à Sotheby's

Dans un précédent dossier, nous évoquions les pièces rares, relevant de la numismatique pure et dédiées aux collectionneurs. Dans le monde du tangible, il existe d’autres placements alternatifs : les diamants, les chevaux de course par exemple. Les grands crus, les voitures de collection, les bijoux, les montres de collection, les antiquités… font partie du marché de l’art, au même titre qu’une toile de maître. Ils constituent chacun des micros marchés soumis à une forte volatilité. Ces placements alternatifs ne sont pas dépourvus d’intérêt. Encore faut-il avoir les bonnes ficelles et le patrimoine adéquat, pour pénétrer dans le monde très feutré du luxe et de la collection et oser ces placements.

L’art
Le marché de l’art a bien changé, ne serait-ce que par le mot « marché », surtout depuis « l’industrialisation de l’art » dans les années 60. Le gros coup de poker sur l’artiste méconnu, le jeune talent prometteur, c’est fini. Le marché est devenu tellement important, mobile et fragile, que rien ne passe en dehors de ses filets. Du coup, les spéculateurs, marchands d’art et tous les acteurs du marché de l’art ont tendance à s’emballer pour tout et n’importe quoi à l’heure actuelle. Ce qui fait que le marché de l’art est un marché très complexe et très volatil, car les cotes des artistes sont très fluctuantes. Il demande en outre des connaissances techniques très spécifiques.

En outre, les récessions économiques ont toujours eu un impact très fort sur les cours des objets d’art et la prochaine pourrait bien venir de la Chine.
(Voir les bulles de l’art et le grand bon en avant de la Chine sur AskMedia).

D’un point de vue fiscal, le placement dans les œuvres d’art est intéressant. Dans les années 80, elles ne sont plus soumises à l’ISF afin qu’elles restent en France. Or les plus-values réalisées par spéculation au sein de ce marché très mobile échappent complètement à la fiscalité française. Cependant, les œuvres ne seront pas taxées. Cette « non réforme » de la fiscalité du patrimoine décidée en 2011 est un cadeau fait par le Gouvernement aux riches investisseurs.

Les grands crus
Pas besoin d’être amateur de vin pour investir dans un grand cru. Il existe une foule de sites qui conseillent les bons placements à effectuer dans ce domaine, mais ce n’est pas un placement exempt de contraintes. Condition n° 1 pour investir dans un Grand Cru : avoir une bonne cave pour des conditions de conservation idéale. Il existe des sociétés spécialisées dans le placement externalisé de vins (comme AuCOFFRE.com avec les pièces d’investissement), ce qui élimine le problème de la cave, mais il s’agit moins d’un investissement passion et le vin reste malgré tout un bien périssable.
En outre, le vin est un investissement spéculatif dont le prix peut évoluer en montagnes russes. Pour réaliser de belles plus-values, mieux vaut être patient et capitaliser dans les valeurs sûres à long terme. Placement attractif d’un point de vue fiscal en termes de transmission, les plus-values ne sont cependant pas toujours garanties (ne serait-ce que par rapport aux risques liés à la conservation).

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Les voitures de collection
C’est un investissement plaisir avant tout. Compte tenu des multiples critères qui définissent une voiture de collection (ni trop récente ni trop ancienne…), c’est un bien difficilement transmissible dans la mesure où il peut perdre de la valeur à cause de sa détérioration.
Avantage : le véhicule est exclu de l’ISF s’il a plus de 20 ans et fabriqué en série limitée à 1 000 exemplaires. S’il a plus de 25 ans, il doit y avoir encore 2% de véhicules du même modèle en circulation pour être considéré de collection. Et toutes les voitures de plus de 40 ans peuvent être considérées de collection, dans la mesure où elles sont en bon état et où elles revêtent un caractère historique indéniable ou une spécificité technique particulière.

Diamant d'investissement coupe Kcut - DiamondInvest
Diamant d'investissement coupe Kcut - DiamondInvest

Un diamant pour toujours
Le diamant est un placement de bon père de famille s’ils sont de très bonne qualité sans être rares. Le diamant est un placement comme un autre s’il ne s’agit pas de pierres exceptionnelles. Diamants de couleur, au-delà de 3 carats, ou dont tous les critères qualitatifs (brillance, clarté, taille, coupe…) sont excellents… ces diamants-là sont réservés à l’univers très feutré des enchères et aux personnes très fortunées. Les diamants de couleur en particulier sont sujets aux modes et aux fluctuations de prix importantes. Compte tenu d’une demande supérieure à l’offre et de leur rareté, les prix de ces diamants atteignent vite des sommes astronomiques et sont sujets à bulle.
Pour investir dans le diamant, mieux vaut privilégier des diamants de très bonne qualité sans être exceptionnels, demandés mais pas rares, des diamants entre 0,5 et 2 carats.
Le diamant aura toujours, comme l’or, de la valeur et compte tenu d’une offre globale qui tarit par rapport à la demande, c’est un très bon investissement de moyen et long terme.

Autre dada, investir dans un cheval de course
Investissement passion à 100% ! Mais mieux vaut avoir les moyens… et miser sur le bon cheval. S’il est possible d’investir dans une écurie pour moins de 1000€, ou  de mutualiser l’achat d’un cheval avec plusieurs personnes, cela nécessite des dépenses mensuelles substantielles : frais d’entretien, alimentation, ferrage, soins vétérinaires… la note peut vite s’alourdir jusqu’à 2500€ par mois s’il s’agit d’un pur-sang. Le prix d’un investissement raisonnable dans un jeune pur-sang prêt à courir peut varier entre 15000 et 20000 euros.
Investir dans un cheval de course peut rapporter gros. Hervé Morin (ex Ministre de la Défense) avait acheté un cheval à 40 000€ avec des amis et revendu pour 5 millions d’euros. Ensuite si le cheval remporte des courses, c’est bingo. Il faut être joueur dans l’âme et vraiment passionné, car c’est un investissement « pari » relativement risqué. S’il arrivait malheur au cheval, adieu le placement…

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

2 Commentaires

  1. Bonjour,

    Les SCPI sont des placements intéressants à bien des égards en effet (répartition des risques, facilité de gestion…), mais même s’il s’agit d’immobilier, il s’agit d’immobilier « papier » avec les mêmes risques de volatilité que n’importe quelle action. De plus, les SCPI sont rentables lorsque le marché de l’immobilier se porte bien, or il est probable que le marché de la pierre entame un long cycle baissier… Nous sommes donc plus circonspects sur ce type de placement 🙂

    Merci de l’attention que vous portez à nos publications.

  2. Comme pour ces marchés respectifs (art, grands crus, voitures de collection, diamant, chevaux de course) l’immobilier d’habitation est lui aussi soumis à une spéculation à cause de l’attachement « coup de coeur » que l’investisseur porte au placement et qui fait oublié la véritable valeur du bien. Les SCPI (société civile de placement immobilier) sont un bon produit d’épargne pour éviter cette spéculation irrationnelle, et faire un placement qui est représentatif du marché immobilier dans sa globalité (bureaux, commerce, locaux d’activités, habitations).

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