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L’Histoire des fausses monnaies remonte à l’Histoire de la monnaie. Les contrefaçons existent depuis l’existence même de la monnaie. C’est une réalité à laquelle aucun professionnel ni particulier ne peut échapper, mais il y a des moyens de s’en prémunir ! Le mieux placé pour en parler, c’est Yannick Colleu, spécialiste es métaux précieux.

Un mot sur Yannick Colleu

Si Yannick fait régulièrement partie des intervenants lors des rencontres annuelles d’Aucoffre, c’est pour son expertise dans le domaine de la fiscalité, des métaux précieux et donc de la contrefaçon monétaire.  Auteur du  » Guide d’investissement sur le marché de l’or » (2008), « Fiscalité des métaux précieux » (2012) et « Investir dans les métaux précieux- Le guide complet aux éditions » (2014), il intervient aussi régulièrement dans les chroniques et lors de conférences des Publications Agora.

De l’histoire de la fausse monnaie

L’histoire de la contrefaçon est aussi vieille que l’existence de la monnaie elle-même. Dans l’Antiquité, on retrouve des traces du premier faux-monnayeur officiellement (re)connu : le philosophe Diogène le Cynique. On prétend que pour obtenir conseil sur son orientation professionnelle, il obtint cette étonnante réponse de l’oracle d’Apollon : “falsifier la monnaie”. Un bien mauvais conseil qui lui valut de fuir sa région…

Objectifs et typologie d’une contrefaçon

L’objectif d’une fausse monnaie est de convaincre l’utilisateur qu’il s’agit d’une réalité à prendre au sérieux. Pour y parvenir, le faussaire va mettre en oeuvre plusieurs moyens. Cette réalité existe bel et bien et les faux sont nombreux à circuler.

Les méthodes de contrefaçon n’ont guère évolué depuis qu’elles existent. On peut reproduire une pièce en coulant le métal (monnaies coulées), rogner une pièce en métal précieux en enlevant de la matière à l’intérieur (par évidage), ou faire un “sandwich” (sciage). Cette méthode consiste à scier les deux faces de la pièce et pour y insérer du métal vil.

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types fausses monnaies
Différents types de fausses monnaies (c) Yannick Colleu

On distingue deux types de faux :

les faux pour servir, destinés à se substituer à un moyen de paiement légal (de faux euros par exemple). On a retrouvé des monnaies grecques fourrées avec du métal vil datant de l’Antiquité. Les faux pour servir existent depuis la nuit des temps. Aujourd’hui, ils sont devenus des objets de précieux très recherchés par les collectionneurs.

– les faux modernes, de fausses anciennes pièces destinées à leurrer les collectionneurs, et dont l’origine remonte à la Renaissance.

Etre contrefacteur, tout un art !

Fabriquer une fausse pièce, c’est tout un art, ne serait-ce que pour reproduire la gravure d’une pièce. Le faussaire doit en outre avoir des connaissances en numismatique et connaître les dimensions, le poids, la couleur et la matière des pièces qu’il cherche à falsifier.

On peut détecter une fausse pièce d’or au son, au poids, au diamètre et à l’épaisseur, ou à l’aide d’un  spectromètre de poche.
Une simple loupe X20 permet d’examiner la gravure sous toutes les coutures…
Pour lutter contre la contrefaçon, les pièces sont de plus en plus élaborées, ce sont des oeuvres d’art à part entières (très difficiles à recopier donc). Leur tranche peut être insculpée, on y introduit des ultra-violets, microgravures, des codes barre, etc… Mais aussi modernes soient-ils, ces procédés ne dissuadent pas les contrefacteurs de continuer leur “métier”.

L’arnaque la plus récente concerne des lingots d’or fourrés au tungstène, de même densité que l’or et qui ont même réussi à infiltrer certaines banques, bijouteries et vendeurs professionnels.

Le problème est que la vente de faux lingots et de fausses pièces est légalement autorisée, du moment que les produits sont signalés comme tels bien sûr… Mais qu’est-ce qui vous dit qu’un revendeur sur un site de particulier à particulier ne va pas revendre ces mêmes produits, sans mentionner qu’il s’agit de faux ? Si vous voulez vous retourner contre le vendeur, les ennuis commencent… Il faut arriver à prouver que son intention était clairement frauduleuse… L’autre problème est que ces produits sont des reproductions parfaites, à l’identique, des vraies pièces, et que même les scellés sont faux !

Lire aussi le dossier Fausses pièces d’or et faux lingots

Comment s’en prémunir ?

Ce qu’il faut faire :
– acheter chez un vendeur réputé,
– des pièces plutôt que des lingots, car elles sont plus difficiles à copier
– des pièces avec des marques de sécurité.
– Pour les collectionneurs, s’adresser directement à des professionnels.

Lire aussi Comment acheter des pièces d’or authentiques ?

Ce qu’il ne faut pas faire :
– acheter une pièce sans la connaître, sans en avoir vu auparavant.
– acheter auprès d’un vendeur récent sur internet qui de surcroît vend ses produits en-dessous des prix du marché. Les marges étant minimes, il est impossible de vendre des pièces en dessous de leur valeur officielle.
– acheter des produits sous blister à des particuliers.

Deux produits très fiables : la Maple Leaf et la Vera Valor

– La Maple Leaf canadienne
Elle intègre une micro gravure sur le champ (derrière l’effigie de la Reine Elisabeth) qui encrypte un codage particulier que seuls de vrais professionnels peuvent décoder.

– La Vera Valor
Les produits de la famille Vera Valor sont les jetons les plus sécurisés à ce jour car ils embarquent de nombreux éléments de sécurité : poinçon Valcambi, n° de série, QR Code…

Lire aussi les dossiers
Comment acheter des pièces d’or authentiques ?
Comment reconnaître une fausse pièce : exemple avec un Napoléon 10 Francs

Voir l’intégralité de l’intervention de Yannick Colleu sur Youtube

 

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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