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Le 29 mars 2017, le gouvernement britannique a définitivement tourné une page de son histoire en activant l’article 50 du Traité de Lisbonne qui lance le processus de sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne. Un processus dont les effets sur l’or ont d’ores et déjà commencé à se faire sentir, et qui devraient s’amplifier dans les mois et les années à venir.

C’est désormais officiel, la Grande Bretagne va quitter l’Union Européenne et certains semblent avoir déjà largement anticipé les incertitudes économiques qui vont découler de cette décision politique, aussi bien pour le pays que pour le reste de l’Europe. Notamment, comme le soulignait ce matin le Wall Street Journal, la demande d’or s’est considérablement renforcée au Royaume Uni dès l’annonce des résultats du référendum de juin dernier et un grand nombre d’investisseurs du pays continuent à se diversifier en or physique afin de couvrir l’incertitude et la volatilité des prochaines années.

La demande d’or anglaise a explosé depuis le référendum de juin 2016

Ainsi, selon Ross Strachan de GFMS, membre du groupe Thomson Reuters, la demande anglaise de lingots d’or a augmenté de 39% en 2016. Et compte tenu de l’ampleur des menaces qui pèsent désormais tant sur l’économie du pays que sur celle de l’Union Européenne, il y a de grandes chances que ce mouvement se poursuive encore un moment, voire s’amplifie à mesure qu’on approchera de la fin de processus de sortie du Royaume-Uni. « Les craintes macroéconomiques sont propices à l’augmentation de la demande d’investissement en or », a déclaré M. Strachan. Il rappelle également que « pendant et après la crise financière mondiale, l’investissement mondial en or physique a quasiment été multiplié par 6, passant de 238 tonnes en 2008 à 1247 tonnes en 2011« .

De leur côté, les investisseurs européens risquent bien eux-aussi de rechercher une certaine sécurité dans les valeurs refuges, à commencer par l’or qui se révèle finalement moins fragile que le foncier par exemple : en effet, on a vu l’effet désastreux de la crise sur l’immobilier, en dépit du fait que ce sont des créances douteuses portant sur des emprunts immobiliers qui, en 2008, ont fait exploser les marchés financiers déjà largement défaillants par ailleurs. Avec la sortie du Royaume Uni, c’est la cohésion même de l’Union européenne qui risque d’être fragilisée, avec un effet de contagion très sérieux auprès d’autres États souhaitant depuis longtemps prendre leurs distances avec Bruxelles. La demande d’or dans l’UE devrait donc continuer à se renforcer.

Les autres raisons de la montée de l’intérêt pour l’or

De son côté, le cours de l’or s’est légèrement apprécié ces derniers jours et semble désormais se consolider au niveau de 1 250 $ l’once. Mais avec une livre sterling qui a chuté face aux autres devises, l’or est revenu au-dessus du seuil psychologique fondamental de £ 1.000 par once. Il se pourrait que ce soit un signal déclencheur d’une nouvelle ruée vers l’or chez les investisseurs britanniques. D’autant que les négociations de la sortie de l’Union promettent d’être compliquées, voire houleuses, avec pour conséquences de profondes incertitudes pour l’économie du pays en général, et celles des entreprises britanniques en particulier.

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De l’autre côté de la Manche, les élections présidentielles françaises qui se dérouleront dans trois semaines à peine vont probablement elles aussi entraîner une nouvelle vague d’inquiétudes auprès des marchés et des investisseurs. Des turbulences plus ou moins fortes suivant le candidat qui l’emportera, sachant que certains parmi ceux qui sont les mieux placés pour l’emporter prônent également une sortie de l’Union Européenne (en s’appuyant d’ailleurs sur l’exemple du Royaume Uni).

Pour toutes ces raisons, on peut raisonnablement penser que la demande en or va rester soutenue durant une bonne partie de l’année 2017, à plus forte raison maintenant que les annonces de la politique promise par Donald Trump se révèlent, au mieux irréalisables, au pire totalement contre-productives sur le plan économique. Autant de causes probables d’un retournement des marchés en faveur d’un repli, là encore, vers les valeurs refuges que sont l’or et les métaux précieux notamment.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

1 COMMENTAIRE

  1. C’est bon pour les spéculateurs qui revendront quand ils estimeront à tort ou à raison que le haut cours va sensiblement redescendre

    Mais pour ceux qui ont 10 à 15% de, leurs économies en or comme assurance-clash bancaire probable ?

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