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La semaine dernière a été marquée par une brutale envolée du cours des métaux précieux (or et argent confondus). Après un été calme, il n’aura fallu qu’une étincelle pour que le cours de l’or s’enflamme. La sortie de la phase de consolidation indique que désormais tous les excès vers de hauts records sont à nouveau permis.

Vendredi après-midi, le cours de l’or a atteint 1354,66 euros l’once, un plus haut depuis le 9 septembre 2011 et son fameux cours à 1359,4 euros l’once. Pourquoi un tel sursaut soudain en fin de semaine ? Il s’agit notamment d’une réaction mécanique à deux annonces importantes :

Oncle Sam au chômage

Tout d’abord la publication attendue des chiffres de l’emploi du mois d’août aux USA. 96000 emplois non agricoles créés au cours du mois d’août… il en était « prévu » 120000. Comme un goût de déjà vu non ? Mais si ! Rappelez-vous au mois de mai déjà : Regain de forme pour le cours de l’or. « Oups we did it again ! ».

Cette même publication apporte un petit correctif sur les données de l’emploi publiées en juin et juillet dernier : il n’y a pas eu 64000 emplois créés en juin mais seulement 45000 et il n’y en a pas non plus eu 163000 en juillet mais plutôt 141000.

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Des chiffres qui ne rassurent donc personne, d’autant plus que Ben Bernanke, le président de la FED avait estimé qu’il fallait 100 000 à 110 000 nouveaux emplois par mois pour éviter une hausse du chômage.

La suite est logique : déception des investisseurs qui se montrent alors beaucoup plus prudents envers l’économie américaine et le dollar, et donc hausse inévitable du cours de l’or : le principe des vases communicants.

Ben Bernanke risque de faire « bonne impression »

La publication des chiffres de l’emploi pourrait avoir bien d’autres répercussions.
Tout le monde attend désormais la réunion mensuelle du Comité de la FED jeudi prochain avec l’annonce (actée cette fois) d’un QE3 (le troisième plan de Quantitative Easing). Ben Bernanke surveillait en effet de près les chiffres du chômage pour décider si oui ou non il lançait la planche à billet. En tout cas, on se doute bien que les bacs à papier sont garnis et que les cartouches d’imprimante, neuves, prêtes à tirer…
Encore une fois, on connait le schéma et l’impact d’une telle décision, avec dans l’ordre : émission de monnaie en masse, dévaluation du dollar, hausse mécanique du cours de l’or. Certains investisseurs n’auraient donc pas attendu la décision de la FED pour se tourner vers l’or…

Et la publication des chiffres du chômage aux Etats-Unis n’est qu’en partie responsable de la hausse du cours de l’or. L’annonce la semaine dernière de Mario Draghi concernant le rachat de la dette souveraine européenne « sans limite » est aussi un choix inflationniste qui va peser lourd sur le cours de l’or.

Non, une hausse du cours de l’or n’est jamais bon signe. Il est l’indicateur par excellence que les fondamentaux économiques sont très mauvais, comme ce fut le cas pendant le choc pétrolier durant les années 70. L’étau se resserre autour d’une politique monétaire globale exsangue.

Par rapport au record qu’il devrait atteindre, la marge est confortable pour tous ceux qui souhaitent consolider leurs positions sur l’or, avant que le prix du métal précieux atteigne des records et soit hors de portée.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

1 COMMENTAIRE

  1. Il n’y aura pas de QE3 avant les élections américaines.
    Le 12 septembre la Cour de Karlsruhe déclarera la constitutionnalité du MES.
    Moody’s avertit qu’elle pourrait priver les USA de leur « Aaa »si le Congrès ne trouve pas en 2013 un moyen de réduire à moyen terme le ratio de la dette publique au PIB du pays.
    Les services fiscaux américains (IRS) ont versé 104 millions de dollars à Bradley Birkenfeld le dénonciateur d’UBS.
    La réforme en cours de la finance mondiale entraînera une hausse « modérée » des taux d’intérêts appliqués par les banques aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, sans toutefois mettre en péril l’économie dans son ensemble.

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