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Les menaces grandissantes de conflit entre les USA et la Corée du Nord n’ont pas fait flamber les cours de l’or autant qu’on l’aurait cru. Une occasion pour réaliser de bonnes affaires avant une probable remontée à court terme ?

Ceux qui suivent les échanges musclés entre les deux leaders américain et nord-coréen s’étonnent de voir que le cours de l’or reste relativement atone en dépit de la montée du risque géo-politique de ces dernières semaines, voire de ces derniers jours. Pour expliquer ce manque de réaction, on évoque les bonnes performances des marchés financiers, et notamment des actions, qui continuent de susciter une certaine confiance chez les investisseurs (et on sait que l’or monte dès que les investisseurs commencent à douter les marchés traditionnels). Mais l’une des raisons de cette apparente passivité de l’or pourrait également se trouver bien plus loin de nous, à l’autre bout du monde, en Chine notamment. Et c’est aussi de là que pourrait bien venir un prochain rebond que les plus avisés auront sans doute pris soin d’anticiper.

Une situation qui aurait dû davantage « bénéficier » à l’or

Depuis un an, la Corée du Nord a remplacé l’Iran au premier rang des préoccupations militaires américaines. Cela ne veut pas dire que le Golfe Persique est redevenu une zone neutre sur le plan stratégique pour la nouvelle administration Trump, la volonté du gouvernement américain demeurant pleine et entière d’étouffer les velléités iraniennes en matière d’armement. Mais il semble que Donald Trump ait trouvé en la personne de Kim Jong-un un adversaire beaucoup plus à sa mesure, pour ne pas dire à son image. Et comme les deux protagonistes semblent aussi friands d’escalade verbale l’un que l’autre, le monde assiste un peu médusé à des échanges assez peu diplomatiques de menaces de plus en plus concrètes susceptibles d’entraîner le monde vers un nouveau conflit d’envergure.

Dans ce genre de situation, l’or réagit souvent à la hausse, en sa qualité de valeur-refuge. Et pourtant, cette fois-ci, rien de tel. Mais ce n’est pas parce que les deux belligérants ne sont pas crédibles ou que le risque de conflit n’existe pas (même s’il reste objectivement encore très faible). En réalité, la raison est peut-être beaucoup plus pragmatique et pourrait tout bêtement s’expliquer par les hasards du calendrier.

Ralentissement de la demande en or

En effet, les Chinois célèbrent cette semaine le 68e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. Une semaine de congés qui porte d’ailleurs le nom de Golden Week et qui, en plus d’être marquée par un certain nombre de manifestations d’auto-congratulations politiques et de festivals un peu partout dans l’ex-Empire du Milieu, se distingue du reste de l’année par un fort ralentissement des activités économiques en dehors du tourisme intérieur.

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L’or n’échappe pas à la forte baisse de la demande, et comme la Chine reste le premier marché mondial pour le métal doré, cela se traduit généralement par un repli significatif des cours de l’or durant cette période particulière. Y compris cette année, et ce malgré les menaces d’une guerre aux portes du pays.

Faut-il en profiter ?

D’une manière générale, on ne devrait pas se poser ce genre de question quand on achète de l’or d’investissement. C’est un peu comme se demander s’il y a un bon ou un mauvais moment pour s’assurer. Au risque de se répéter, rappelons que ce n’est pas une valeur que l’on stocke en achetant de l’or, car cette valeur dépend surtout de l’évolution de la devise dans laquelle on la calcule. En réalité, c’est un pouvoir d’achat que l’on préserve, indépendamment des devises qui peuvent fluctuer, s’effondrer, disparaître, sans pour autant faire disparaître cet or qui fut, à un moment donné, la contrepartie physique d’une somme plus ou moins arbitraire.

Néanmoins, comme on ne peut pas toujours supposer que le système monétaire mondial s’effondrera à court terme, il peut être tentant (et c’est bien légitime) de saisir les bonnes occasions lorsqu’elles se présentent. Le moment actuel offre peut-être ce genre d’aubaine car, en partie à cause de l’arrêt momentanée de la demande chinoise, le cours de l’or se retrouve aujourd’hui à un niveau bien trop bas par rapport à ce qu’il devrait être.

Certes, les deux dernières années nous ont montré que la plupart des modèles que l’on pensait jusqu’ici totalement inoxydables étaient devenus en réalité particulièrement faillibles (pour ne pas dire carrément dépassés), mais si on part du principe que certains mécanismes basiques restent encore indéfectibles, alors un accroissement de la demande devrait très logiquement faire remonter les cours de l’or.

Un coup de poker chinois

Rien n’est absolument garanti, et surfer sur cette future tendance pourrait s’apparenter à un coup de poker. Mais avec la reprise normale des activités économiques chinoises la semaine prochaine, et face à une menace grandissante susceptible d’impliquer l’un de leurs voisins directs, l’appétit des Chinois pour l’or devrait de nouveau augmenter.  D’autant plus que la Chine a récemment manifesté son intérêt grandissant pour les transactions internationales en or (voir par exemple leur récente annonce « d’indexer » le yuan sur l’or afin d’en augmenter la valeur pour acheter du pétrole à moindre coût). On peut donc très logiquement s’attendre à une belle remontée du métal jaune pour la fin de l’année 2017. Voire au-delà.

Ajoutons à cela que nous entrons dans le dernier trimestre de l’année, période qui lance traditionnellement la saison des mariages en Inde. Ce pays gigantesque est l’autre gros consommateur d’or dans le monde, surtout au moment des mariages justement, et on peut facilement imaginer que la demande chinoise sera soutenue par la demande indienne au moins jusqu’au printemps 2018.

Acheter de l’or aujourd’hui pourrait donc se révéler une excellente affaire pour ceux qui souhaiteraient se constituer un capital de secours à moindre frais. Car comme dit le dicton, « les arbres ne poussent pas jusqu’au ciel », et lorsque les cycles boursiers retrouveront des territoires moins favorables, il faudra bien songer à compenser les pertes.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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