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Accepteriez-vous d’acheter une pièce en argent à trois fois sa valeur ? C’est pourtant ce que vous propose sans complexe la Monnaie de Paris avec sa nouvelle pièce de 10 euros « Coq » 2016 (complétant ainsi la trilogie entamée avec les versions 2014 et 2015) au prix de… 10 euros.

Alors, en effet, c’est pratique, ce n’est pas cher (encore que, on va y revenir…), c’est joli et cela semble aller dans la droite ligne d’un comportement prudent qui vise à se constituer une petite réserve de métaux précieux en cas de coup dur. Sauf que…

Sauf que ladite pièce est disponible dans la limite de une (oui, oui, une seule) unité par foyer. Là, pour la réserve d’argent, ça semble compromis.

Ensuite, 10 euros, c’est un prix très sympa, abordable pour les bourses les plus plates, mais c’est juste deux ou trois fois trop cher, si on s’en tient à la seule valeur en argent de la pièce, ce qui semble être l’argument de vente plus ou moins sous-jacent (« achetez de l’argent métal pour pas cher ! »). Juste à titre de comparaison, il existe sur le marché de véritables pièces d’investissement, titrée à plus de 900 ‰ d’argent au lieu de 333, et dont le prix de vente s’établit 25 à 35% au-dessus de la valeur en métal pur qu’elles contiennent (les spécialistes appellent cette plus-value la « prime »). En clair, au cours actuel de l’argent et avec une prime de 35%, une 10 euros « Coq » vaudrait au mieux… 3.65 euros.

Enfin, pour ceux qui seraient tentés d’arguer sur le fait que la 10 euros « Coq » a cours légal et que cela justifie le surcoût, je dirais simplement que certaines des pièces mieux titrées que j’évoquais plus haut ont elles aussi cours légal, et elles sont parfois beaucoup mieux monnayables du fait qu’elle ne sont justement « accrochées » à aucune devise en particulier (les devises étant par nature susceptibles de se voir dévaluées, décrédibilisées ou même tout simplement supprimées).

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Bref, qu’il s’agisse de sécurité ou d’investissement, échanger 10 euros contre 3 fois moins (dans le meilleur des cas), ce n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler une bonne affaire.

Néanmoins, il vous reste encore la possibilité d’acheter cette jolie 10 euros « Coq » et de la faire monter en bijou. Car, finalement, c’est encore là qu’elle sera le mieux utilisée.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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