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Début Mars, un article paru dans le quotidien 20 minutes exposait la face cachée de l’or et les dérives actuelles de l’exploitation du minerai. Avec la hausse de son cours, l’or suscite toujours plus les convoitises et donne lieu à tous les excès ! Les acteurs de son marché ne peuvent plus rester passifs et se doivent de réagir :

L’or serait-il alors à un tournant de son histoire ? C’est la question que l’on peut se poser et elle est légitime tant le métal précieux se retrouve au centre de préoccupations géopolitiques, économiques et écologiques de notre époque.

On ne parlera pas de véritable révolution mais au moins d’évolution : il y a actuellement une réelle prise de conscience sur l’éthique du marché de l’or.

Eco-responsabilité, respect des droits humains et sociaux : les enjeux relèvent plus d’une démarche profonde, avec une véritable conscience, que d’un simple effet de mode.

Comme nous le soulignions déjà au sein de notre dossier consacré aux techniques d’extraction de l’or, malgré ses caractéristiques parfaites, le métal jaune a un prix.

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L’extraction et la production de l’or s’apparentent bien souvent à un véritable fléau. Un fléau tout d’abord écologique, l’or étant responsable d’importantes catastrophes environnementales, mais aussi un fléau humain, avec des conditions de travail des mineurs déplorables…

Sur le plan social, l’or est souvent le corollaire de violence et de trafic. Car quand son cours augmente, il est l’objet de toutes les convoitises (Hausse des cambriolages : la soif de l’or grandit, voir aussi notre dossier sur l’or et sécurité, etc.). On le sait, la hausse du cours de l’once a engendré une ruée d’un nouveau genre avec une augmentation de la criminalité liée à son marché sans précédent. Mais le phénomène ne se limite pas uniquement à la petite délinquance : il prend une ampleur toute autre lorsqu’il s’agit de guérillas qui prennent le contrôle d’exploitations minières.

L’or sur les traces du diamant ?

Dans son numéro double 1103-1104, Courrier International du 22 décembre 2011 qualifiait l’or de « nouvelle cocaïne » pour exprimer l’importance de la chose.

Les groupes armés sont nombreux à se départager les mines d’or en Amérique latine, et notamment en Colombie premier producteur d’or de la région. Crimes, intimidations, massacres, corruption, tout ceci n’est pas sans rappeler le commerce des « diamants de conflits » (également connus sous l’expression « diamants de sang » ou encore « diamants de guerre ») en Afrique. Le trafic de ces pierres sert à financer l’équipement militaire des groupes armés qui exploitent les mines. Cette crise politique et économique mondiale a été en partie enrayée par la signature du Processus de Kimberley en janvier 2003.

Cet accord signé par 74 pays vise à éviter que des diamants bruts liés à de tels conflits armés et provenant de mines dirigées par des groupes rebelles ne se retrouvent sur le marché mondial. Cette réglementation passe par le contrôle des importations et exportations des diamants bruts afin de pouvoir en certifier l’origine de la mine jusqu’au bout de la chaîne de production.

Le processus de Kimberley témoigne donc d’une prise de conscience et d’engagements éthiques internationaux pour la commercialisation des diamants. La question d’appliquer de tels principes pour le marché de l’or devient de plus en plus urgente…

Mais l’or, de par ses caractéristiques, pose des gros problèmes de traçabilité : une fois fondu il est impossible d’en garantir l’origine. Il va donc falloir trouver une parade efficiente qui ne peut que passer par une entente internationale afin d’attribuer à l’or et son marché son propre « processus de Kimberley ».

On l’a bien compris le métal jaune peut-être rouge, entaché de sang (« gold blood », comme celui qui constitue les Krugerrand en Afrique du Sud), mais il est aussi bien souvent noir du point de vue de l’environnement.

Qu’il s’agisse d’orpaillage légal ou illégal, l’extraction d’or est peu respectueuse de l’environnement. Dans les deux cas les procédés d’extraction font appel à des éléments chimiques (mercure et cyanure) qui viennent littéralement contaminer les sols et cours d’eaux adjacents aux sites miniers. Les dégâts sont tout simplement irréversibles pour l’écosystème… On abordait en détail ces méthodes d’extraction de l’or dans le dossier que nous leurs avions consacré en Février dernier.

Les ressources en or ne sont pas illimitées et il devient donc de plus en plus difficile de trouver le métal précieux ce qui va nécessairement conduire à l’utilisation de procédés toujours plus invasifs pour l’environnement !

Là encore il est grand temps d’intervenir et d’apporter une règlementation stricte à l’exploitation des mines aurifères. mais le désastre n’est pas qu’environnemental, il est aussi humain : les conditions de travail sont souvent peu respectueuses des droits de l’homme et l’exploitation des mines passe malheureusement fréquemment par l’exploitation des hommes.

Face à tous ces troubles il est nécessaire aux acteurs du marché de l’or de réagir et de redorer le blason de la pépite.

Dans notre prochain dossier « L’or vert : un métal soumis à une vraie démarche qualité », nous vous parlerons de tous les labels et toutes les organisations qui veillent au respect d’une extraction plus respectueuse de l’environnement. Ce qui passe nécessairement par des normes strictes et des contrôles rigoureux !

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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