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Le modèle économique libéral dégringole, ça ne fait plus aucun doute : dépréciation des monnaies fortes, faiblesse des indices du CAC40, instabilité des marchés boursiers… Il est tout au moins fortement ébranlé. L’argent injecté dans les banques pour renflouer les déficits n’a eu qu’une efficacité relative et éphémère… Il est peut-être temps de passer à un autre système. Avec l’or en tête de proue ?

Vers quel modèle ?
En France, la « décroissance » est un nouveau concept à la mode qui prône une moindre consommation. Mais cela entrainerait chômage et récession. Pour éviter cet écueil, il faut dissocier, « découpler » le rendement économique du rythme de production matérielle. Il existe d’autres pistes possibles de modèle économique différent :

– les banques éthiques : elles investissent uniquement dans les produits et entreprises dont elles connaissent parfaitement le fonctionnement, ne sont pas cotées en bourses, ne fonctionnent qu’avec les dépôts de leurs clients et sont totalement transparentes.
– l’or vert dans nos poubelles ou comment transformer un coût en profit : recyclage, revente des déchets, valorisation… les déchets deviennent petit à petit une source d’énergie et de profit. En 2009 par exemple, la revente des DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) a rapporté 500 000 euros. La solution : payer des prestataires pour se débarrasser proprement du matériel électroménager et informatique vieux, cassé ou abimé.
– les carburants alternatifs : le remplacement du parc automobile et des équipements coûterait pour l’instant beaucoup trop cher à l’économie automobile et sa gestion est encore trop compliquée. Mais c’est une clé pour effacer l’inégalité des pays face à ceux qui détiennent le pétrole. A condition que les biocarburants ne soient pas un facteur de famine (comme ça a été le cas en 2008).
– Abandon de la course à la productivité en favorisant le service à la personne.

Voilà quelques pistes pour un nouveau modèle économique. Mais tout ça ne suffit pas. L’idée d’une croissance durable prônée par l’économiste Tim Jackson dans son livre* coïncide avec les valeurs que véhicule l’or : l’or n’est pas fait pour spéculer mais pour servir de garantie, de valeur refuge et d’échange. Pour lui, la croissance en constante évolution ne peut pas tenir dans un monde fini. En posant ce constat simple comme bonjour, on a les causes de la crise économique actuelle : « La seule solution est de reconnaître les limites physiques dans lesquelles nous nous trouvons, et donc de limiter la croissance ». Les solutions qu’il propose à cette « finitude » des biens et aux limites physiques du monde résident dans l’investissement dans l’emploi, la remise en cause du PIB et la réforme des marchés financiers.

Pourquoi l’or coïncide-t-il avec un nouveau modèle économique ?
Même si l‘or risquait d’être dévalué (comme il l’a été artificiellement durant le marché baissier des années 80), il vaudra toujours quelque chose, en vertu de sa rareté, de ses qualités exceptionnelles qui en font un métal précieux et de son caractère inaltérable : contrairement aux devises papiers, il ne brûle ni s’imprime, et on peut le refondre à volonté.

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En outre, l’or a une fonction protectrice et régulatrice : il est le meilleur rempart contre l’inflation et la dette souveraine. Pour intégrer l’or dans une économie véritablement durable, il faut compter avec celui qui est déjà en circulation et non pas sur celui que l’on compte extraire ; car si l’or n’est pas une matière périssable, les sources commencent à tarir et l’extraction de l’or est extrêmement polluante.

Le retour de l’étalon-or est-il envisageable ?
Oui, mais dans un nouveau contexte économique et politique et à condition qu’il ne soit pas gouverné par les Etats et les banques centrales. Si c’était encore le cas, on retomberait sur les mêmes écueils que lorsque l’or était étalon : il ne serait qu’une monnaie potentiellement manipulée et les mêmes personnes tireraient les ficelles. Pour que le système fonctionne, l’or devrait constituer une monnaie privée dont seuls les utilisateurs seraient les garants ; un peu dans l’esprit du SEL (système ou service d’échange local), mais avec l’avantage d’un échange rapide, qui ne reposerait pas sur l’attente du service rendu par son voisin.
Enfin si toutes les monnaies étaient indexées sur l’or, nous arrêterions de dépenser l’argent que nous n’avons pas et cesserions de ruiner les générations à venir.

« Prospérité sans croissance : la transition vers une économie durable », de Tim Jackson, aux éditions de Boeck.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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