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La Réserve Fédérale fête ses 100 ans cette année mais il ne devrait pas y avoir trop de vapeur éthylique dans l’air. Le Congrès a demandé à la FED une meilleure gestion de l’argent afin de maintenir la stabilité des prix tout en favorisant l’emploi. Mais comment éviter une inflation à l’heure où les banques centrales impriment de l’argent-papier un quart de plus depuis le crash financier en 2008 alors que le gouvernement fédéral avait emprunté 5 mille milliards de dollars ?

Ce ne sera pas la première fois. L’inflation a souvent été populaire tout particulièrement dans les démocraties puisqu’elle est bénéfique aux débiteurs qui sont toujours plus nombreux que les créditeurs. Ce fut d’ailleurs le cas après la guerre d’Indépendance des Etats-Unis, quand les débiteurs en grande détresse économique demandèrent aux gouvernements fédéraux d’alléger leurs fardeaux. Les états les uns après les autres avaient promulgué des lois sur l’argent-papier de telle sorte que les dettes pouvaient être remboursées avec d’infinies quantités de billets.

Cette sorte d’inflation fut à l’origine d’ un projet de loi  adopté par la Constitution dont l’objectif était de contraindre les états à ne considérer que les pièces d’or et d’argent de cours légal en moyen de paiement de dettes. Il ne fallait pas que la nouvelle Constitution souffre de ces mauvaises lois de presse monétaire.

L’adoption d’une Constitution anti-inflationniste a été un exemple remarquable de sacrifice démocratique  et cela a parfaitement fonctionné afin de contrôler l’inflation au cours du siècle suivant.

L’inflation la plus signifiante survint au moment de la guerre civile, par l’émission de billets verts pour une valeur de 500 milliards de dollars. La Constitution était demeurée silencieuse devant le fait de constater que le Congrès émettait autant de papier monnaie.  Plutôt que mettre en place un plan d’action pour alléger les débiteurs privés, l’inflation générée par la guerre civile était une manière de payer les factures du gouvernement, un moyen de taxer davantage les gens. Les débiteurs privés  – ceux qui avaient emprunté de l’or avant la guerre et pouvaient rembourser en billets verts fortement dépréciés – étaient plutôt satisfaits. L’inflation devint plus importante après la guerre.

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Il fallut attendre 1879 pour constater une nette amélioration du rapport billet vert/or.

Une période de déflation put s’observer bien après la guerre civile, les prix baissant progressivement et les salaires augmentant en conséquence. Le point historique le plus significatif fut lors des élections en 1896 avec la célèbre ‘bataille des étalons’ au moment où les Républicains prônant l’étalon-or emportèrent la victoire décisive sur les Démocrates .

L’ère des prix stables prit fin au 20ème siècle. L’inflation réapparut progressivement lors des découvertes d’or en Alaska, en Afrique du Sud et en Australie. Ceci entraina une augmentation de la masse monétaire en vertu de l’étalon-or. Mais le grand moteur de l’inflation fut la promulgation du système de la Réserve Fédérale en 1913 et une délégation dangereuse du pouvoir monétaire à une démocratie non élue.  De 1800 à 1913, les prix augmentèrent de 176% et depuis ils ont augmenté à 448%.

La FED entreprit de baisser autant que possible les coûts d’emprunt du gouvernement durant la première guerre mondiale. Ceci augmenta la masse monétaire de 75% et les prix des consommateurs doublèrent de 1914 à 1920.

Milton Friedman et Anna Schwartz ont démontré dans leur oeuvre ‘L’Histoire Monétaire des Etats-Unis’ que la FED avait mal géré la reconversion post-guerre en maintenant des taux d’intérêt plus bas et des prix plus élevés qu’ils n’auraient dû être durant les années 1920. Ceci aggrava la Grande Dépression en maintenant des taux d’intérêt trop bas avant le crash  et en les augmentant juste après. Malgré cela, il fut déléguer encore plus de pouvoir à la FED, tout particulièrement avec l’Accord Bancaire en 1935.

Les guerres successives ont replongé le pays dans une inflation progressive soutenue par une politique de taux d’intérêt peu élevés. L’abandon de l’étalon-or et la fin des accords de Bretton Woods menèrent à une période de ‘stagflation’ dans les années 1970. La FED dompta l’inflation, pour ainsi dire, durant le temps de Paul Volcker dans le début des années 1980 bien que les prix avaient plus que doublé.

Le potentiel inflationniste du financement du déficit s’est considérablement accru durant le premier mandat d’Obama. Le gouvernement éprouve des difficultés à résister aux pressions populaires quant à réduire les dettes du secteur privé. Résister est tout à fait impossible surtoutquand le gouvernement lui-même est le premier débiteur du pays.

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