Le trĂšs officiel World Gold Council vient de publier les chiffres de la demande en or pour lâannĂ©e 2013. Lâoccasion de faire le point sur une annĂ©e qui globalement, nâaura pas Ă©tĂ© trĂšs bonne pour lâor de bourse, lâor papier, lâor sous contrat, les ETFs⊠Alors que la demande en or dâinvestissement (piĂšces et lingots) chez les particuliers nâa jamais Ă©tĂ© aussi forte ! Retour sur une annĂ©e contrastĂ©e pour lâor et perspectives pour 2014.
Le World Gold Council est la principale ressource pour l’industrie de donnĂ©es sur la demande mondiale en or. La publication trimestrielle du WGC analyse les tendances de la demande par secteur et par entrĂ©e gĂ©ographique. Le rapport des tendances de la demande en or examine les principaux thĂšmes qui ont Ă©mergĂ© de la demande mondiale d’or jusqu’en 2013.

Une demande en or contrastée par secteurs
La demande totale en or Ă©tait de 3 756,1 tonnes en 2013, ce qui reprĂ©sentait 170,4 milliards de dollars US. Les consommateurs ont gĂ©nĂ©rĂ© des niveaux exceptionnels de la demande, avec une demande de bijoux Ă son plus haut depuis le dĂ©but de la crise financiĂšre en 2008. La demande en or physique dâinvestissement (petits lingots et piĂšces) a quant Ă elle atteint un niveau record.
Cette situation contraste avec les sorties Ă grande Ă©chelle dâETFs, dues au sentiment dâamĂ©lioration de lâĂ©conomie amĂ©ricaine, et ayant engendrĂ© la liquidation tactique des positions des investisseurs occidentaux sur lâor papier.
Les banques centrales elles, ont effectuĂ© des achats nets de 368,6 tonnes pour la quatriĂšme annĂ©e consĂ©cutive. Le rĂ©sultat net de la demande globale d’or est en baisse de 15% par rapport Ă 2012.
Joaillerie : on croyait lâor mort et enterrĂ© en 2013 ? Pas pour les orfĂšvres et les bijoutiers en tout cas. 2013 a vu la plus forte demande de bijoux (en 16 ans) de la part des consommateurs qui ont profitĂ© de la baisse du prix de lâor. La demande totale en or de joaillerie reprĂ©sentait 2 209,5 tonnes en 2013, soit une demande en augmentation de 17% par rapport Ă 2012, le plus haut niveau enregistrĂ© depuis da crise financiĂšre de 2008. Le « rĂ©pit » accordĂ© au cours de lâor en 2013 a profitĂ© aux consommateurs particuliers qui ont rempli leurs coffres de bijoux en or, surtout en Inde et en Asie oĂč le bijou en or relĂšve Ă la fois du placement dâĂ©pargne sĂ»r et de la tradition.
Investissement : lâannĂ©e 2013 a Ă©tĂ© trĂšs contrastĂ©e pour lâor dâinvestissement. Câest lĂ que lâon voit Ă quel point dans le mĂȘme secteur, la diffĂ©rence est vraiment marquĂ©e entre lâor papier et lâor physique, la dĂ©marche dâachat pour ces deux types dâor est trĂšs diffĂ©rente.
La demande de lingots et de piĂšces a atteint un niveau record de 1 654,1 tonnes, les investisseurs individuels ayant profitĂ© de la baisse des prix, alors que les investisseurs occidentaux ont vendu massivement et Ă grande Ă©chelle plusieurs positions tactiques dâETF, avec des sorties totales de 880,8 tonnes.
Pour rappel, les ETFs sont des placements risquĂ©s et peu fiables dans la mesure oĂč la contrepartie en or physique de ce que prĂ©tendent vendre ces contrats or nâest pas garantie Ă 100%.
Ce contraste illustre aussi le flux de l’or de l’Ouest vers l’Est tout au long de l’annĂ©e : de gros lingots d’or partis de l’Ouest et transformĂ©s en petits lingots rapidement achetĂ©s par les consommateurs dans le Moyen-Orient et en Asie.
Technologie : La demande annuelle de l’or utilisĂ© dans la technologie a Ă©tĂ© relativement stable lâannĂ©e derniĂšre, passant de 407, 5 tonnes en 2012 Ă 404,8 tonnes en 2013. Un contexte de prix plus bas et de meilleures perspectives de l’Ă©conomie mondiale a Ă©tĂ© favorable pour l’or utilisĂ© dans une gamme d’applications technologiques.
Les banques centrales : elles ont poursuivi leurs achats nets dâor pour la 4e annĂ©e consĂ©cutive, augmentant ainsi les rĂ©serves officielles mondiales dâor, mais Ă un rythme lĂ©gĂšrement plus rĂ©duit en 2013, en raison dâune plus grande volatilitĂ© du cours de lâor (incertain tout au long de lâannĂ©e) et dâune plus lente accumulation de rĂ©serves de change.
Offre : en 2013, l’offre d’or a diminuĂ© de 2%, pour un total de 4 339,9 tonnes. La baisse de l’activitĂ© de recyclage (en rĂ©ponse Ă la baisse des prix de l’or) a Ă©tĂ© compensĂ©e en partie par la croissance de la production miniĂšre.
Dans une vidĂ©o du World Gold Council, Marcus Grubb, Directeur de la StratĂ©gie dâInvestissement (WGC), fait le dĂ©tail de la demande en or en 2013 et notamment celle des particuliers.
Globalement, 2013 a Ă©tĂ© lâannĂ©e des consommateurs, dont la demande en or dâinvestissement et en bijoux en or a atteint des records.
– Royaume-Uni : +10% (bijoux)
– Inde : +16% (piĂšces et lingots) et + 11% (bijoux), et encore, la demande en or a Ă©tĂ© restreinte par les taxes imposĂ©es par lâEtat en 2013 !
– IndonĂ©sie : +36% (piĂšces et lingots)
– Russie : +5% (bijoux)
– Turquie : +113% (piĂšces et lingots)
– Chine : +38% (piĂšces et lingots) + 29% (bijoux)
– ThaĂŻlande : +75% (piĂšces et lingots)
– US : +26% (piĂšces et lingots) +13% bijoux
– Au Japon, la demande en or physique (piĂšces et lingots) des particuliers est positive pour la 1e fois depuis 2005.
La demande totale de lâor en tonnes pour lâannĂ©e 2013
Dans le tableau ci-dessous est affiché le détail de la demande en tonnes, secteur par secteur.
Les chiffres les plus Ă©loquents concernent lâinvestissement.
Si la demande en ETFs a occasionnĂ© des sorties de 880,8 tonnes en 2013, la demande en piĂšces et en lingots a littĂ©ralement explosĂ© : +32% pour les lingots et +33% pour les piĂšces en or dâinvestissement.
2014 : lâannĂ©e de la reprise ?
Les investisseurs, les gros fonds de placement basĂ©s sur lâor ayant tout vendu ou presque, il nây a plus rien Ă revendre, donc cela fait un facteur de moins contribuant Ă la baisse de lâor.
Le but de la Chine Ă©tant de renforcer le yuan pour en faire une monnaie de change internationale avec la plus forte contrepartie en or possible, elle nâest pas prĂȘte dâarrĂȘter de remplir ses rĂ©serves dâor. Son poids sur le marchĂ© de lâor est incontestable et continuera de faire pencher la balance du cours de lâor Ă la hausse.
La FED qui nâa pas dâautre solution que de continuer sa politique monĂ©taire accommodante pour ne pas dire laxiste maintient le dollar Ă un niveau trĂšs bas.
Rien quâĂ la lumiĂšre de ces 3 facteurs, on peut lĂ©gitimement penser que lâannĂ©e 2014 sera diffĂ©rente de 2013.
Mais le plus important est de constater que les particuliers, loin dâĂȘtre dupes et loin de considĂ©rer lâor comme un simple instrument spĂ©culatif, ont continuĂ© dâacheter de lâor pour se protĂ©ger dâune crise qui nâest pas finie. NapolĂ©ons, Souverains, Krugerrands, Dollars or… Les piĂšces d’or ont eu un succĂšs sans prĂ©cĂ©dent.
Pour preuve, la vague de pĂ©nurie de piĂšces qui a frappĂ© plusieurs Monnaies royales (aux Etats-Unis, en Angleterre, au CanadaâŠ).
En cas de « rĂ©plique » plus forte de la crise de 2008, lâor des particuliers jouera alors pleinement son rĂŽle dâassurance !









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