Nous avions Ă©voquĂ© par le passĂ© l’aspect saisonnier du cours de l’or. En effet, la forte demande du marchĂ© de la joaillerie faisait la pluie et le beau temps sur les cours de l’or et plus particuliĂšrement la demande asiatique lors de la saison des mariages. Il y a depuis 2008 un Ă©volution. En effet, la demande d’or dans une logique d’investissement dĂ©passe aujourd’hui celle de la joaillerie. Cette derniĂšre se tasse mĂ©caniquement en raison des cours qui augmentent et rendent l’or moins attractif pour certaine parures. Les pays du tiers monde accusaient les occidentaux de les affamer en faisant grimper le prix des cĂ©rĂ©ales, certains pourraient arguer aujourd’hui que nous allons les empĂȘcher d’acheter Ă bon prix des bijoux en or, considĂ©rĂ©s comme la valeur refuge par excellence des pays oĂč la monnaie n’a de fiduciaire que le nom.
Ce phĂ©nomĂšne de baisse de la demande d’or pour la joaillerie devrait s’accentuer cette annĂ©e car la mousson en Inde s’annonce pour l’instant plutĂŽt mĂ©diocre et les terres agricoles sont actuellement moins arrosĂ©es que l’annĂ©e passĂ©e. Mais quel rapport entre les agriculteurs indiens et le cours de l’or ? L’activitĂ© agricole indienne conditionne en grande partie la santĂ© Ă©conomique de ce pays qui reste le plus grand consommateur d’or au monde. De cette Ă©tonnante Ă©quation ressort que si les rĂ©coltes sont mauvaises, les mariĂ©es seront moins richement dotĂ©es en or par leurs parents au moment de la saison des mariages, en automne. A croire que le dĂ©rĂšglement climatique pourrait influer sur les Ă©volutions du mĂ©tal prĂ©cieux. Pas Ă©tonnant alors que nous soyons nombreux Ă observer l’Inde afin d’y obtenir quelques indices sur les Ă©volutions futures du mĂ©tal jaune. Il faut cependant se modĂ©rer et ne pas s’imaginer voir l’or dĂ©visser fin septembre pour cette seule raison. Il s’agit d’un critĂšre parmi des centaines d’autres. Je pense que les analyses graphiques auto rĂ©alisatrices auront cette annĂ©e plus de poids que les donnĂ©es mĂ©tĂ©o locales. L’or n’est qu’au dĂ©but de son retour en grĂące, les raisons qui poussent Ă la poursuite d’une hausse sont plus que jamais prĂ©sentes.
Jean-François FAURE
A propos de la mousson, lu sur aujourdhuilinde.com : « Le gouvernement indien a annoncĂ© la semaine derniere que la mousson, qui s’Ă©tend gĂ©nĂ©ralement de juin a septembre, serait en-dessous de la moyenne, cette annĂ©e. Les prĂ©cipitations seront seulement a 93% de la moyenne historique de 89cm de pluies selon le DĂ©partement Indien de MĂ©tĂ©orologie (IMD). Une baisse de plus de 4% la moyenne est considĂ©rĂ©e comme anormale et peut avoir des consĂ©quences graves sur l’agriculture du pays. « L’impact exact dependra du retard de la mousson et de son intensité », explique au quotidien Hindustan Times Shankar Acharya, Ă©conomiste et ancien conseiller au ministĂšre des Finances. (…) Une mauvaise mousson peut entraĂźner des consĂ©quence dĂ©sastreuses pour l’Inde. Le secteur primaire reprĂ©sente un cinquiĂšme des revenus du pays et fait vivre 60% de sa population. Surtout que prĂšs de 60% du territoire cultivable indien n’a pas accĂšs Ă l’irrigation et dĂ©pend donc directement des prĂ©cipitations. Un retard de la mousson aurait pour consĂ©quence la hausse des prix des produits alimentaires, entraĂźnant a son tour une baisse de la demande en milieu rural qui affecterait toute l’Ă©conomie du pays. Au marchĂ© aux lĂ©gumes d’Arzarpur, Ă New Delhi, les prix ont d’ailleurs dĂ©jĂ augmentĂ© de 50% la semaine derniĂšre, rapporte le Hindustan Times ».
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