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C’est à travers sa filiale d’investissement, Merril Lynch, que la première banque américaine en termes de dépôts a publié la semaine dernière une note prévoyant une hausse de plus de 200 dollars pour l’once d’or d’ici la fin de l’année.

Le moment semble plutôt mal choisi pour parler d’une hausse probable de l’or, alors même que Janet Yellen vient d’annoncer que la FED relevait une nouvelle fois son taux d’intérêt directeur de 0.25% (ce qui peut rendre le sourire aux marchés traditionnels mais, par opposition, n’est jamais une très bonne nouvelle pour l’or). Toutefois les analystes de Merril Lynch restent parfaitement convaincus que les cours de l’or se redresseront de 200 USD d’ici la fin de l’année, sans doute parce qu’ils tiennent moins compte de ce qui passe aux États-Unis que de ce qui va se passer… en Europe.

Les incertitudes en Europe seraient profitables à l’or

En effet, dans leur note de recherche publiée jeudi dernier, les analystes de Bank of America Merrill Lynch expliquent qu’il y a des raisons d’être optimiste pour l’or car « les incertitudes autour de la politique monétaire européenne, une possible remontée de l’inflation ainsi que la poussée des idées politiques nationalistes et populistes en une année riche en élections devraient soutenir le métal précieux ». Au point qu’ils imaginent sans problème une once d’or à 1400 dollars avant décembre.

Ils soulignent également que si l’or a baissé au cours du second semestre 2016, c’est davantage lié à un réflexe de prudence de la part des investisseurs que d’une réaction de méfiance. Ainsi, la note explique qu’après le premier sursaut qui a directement suivi l’élection de Donald Trump, un grand nombre d’acteurs du marché avaient décidé de se mettre un peu en retrait et d’attendre de voir ce que la politique du nouveau locataire de la Maison Blanche allait donner. Forcément, la baisse de volatilité entre les différentes classes d’actifs induite par cette stratégie attentiste a pesé sur les cours de l’or, lequel a souffert de la « belle histoire » que les marchés se sont racontée pour soutenir leurs indices sur la base de belles promesses. Mais selon les analystes de Merril Lynch, ces mêmes marchés « semblent avoir délibérément ignoré les risques importants et croissants qui découleront très probablement des futurs choix politiques américains », comme ils ont sciemment occulté les futures conséquences d’un Brexit dont on n’a pour l’instant toujours pas vu les effets, puisque la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne n’est toujours pas effective. Avec la prochaine étape du processus de sortie de l’Union de la Grande Bretagne, mais aussi en raison du cycle électoral qui va émailler le premier semestre en Europe, les experts de Bank of America craignent une correction plus ou moins sévère des indices boursiers européens.

Une analyse particulièrement crédible

Cela fait quelque temps déjà que nous envisageons une évolution similaire sur loretlargent.com, mais le fait que cette analyse soit aujourd’hui confirmée par l’une des principales banques de la planète n’est pas anodin. Aujourd’hui, bien que l’or soit encore 7% en-dessous de son cours du 8 novembre 2016, jour des élections américaines, il a néanmoins réussi à réduire la plupart de ses pertes et connaît une hausse de près de 5% depuis le début de l’année.

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Avec une Union Européenne qui continue à subir des pressions internes, au risque de devoir sans doute se réinventer sous peine d’imploser, et surtout face à une menace populiste qui joue sur les peurs de nations de plus en plus repliées sur elles-mêmes, l’économie de la zone euro risque de ne plus pouvoir assurer encore bien longtemps son semblant de cohésion. Dans ces conditions, et à plus forte raison si les élections présidentielles françaises devaient porter au pouvoir un candidat favorable à la sortie de l’Union Européenne (voire de la monnaie unique !), l’or pourrait bien connaître une remontée spectaculaire, au moins similaire à celle qui suivit la crise de 2008… mais cette fois-ci probablement plus haut et plus vite.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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