La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement une période longue.
En pratique, l’indicateur le plus utilisĂ© pour la mesurer est le produit intĂ©rieur brut ou PIB. Il est mesurĂ© « en volume » ou « Ă prix constants » pour corriger les effets de l’inflation.

Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indication de l’amĂ©lioration de la richesse individuelle, assimilĂ©e au niveau de vie. La croissance est un processus fondamental des Ă©conomies contemporaines, liĂ© notamment Ă la rĂ©volution industrielle, Ă l’accĂšs Ă de nouvelles ressources minĂ©rales (mines profondes) et Ă©nergĂ©tiques (charbon, pĂ©trole, gaz, Ă©nergie nuclĂ©aire…) ainsi qu’au progrĂšs technique. Elle transforme la vie des populations dans la mesure oĂč elle crĂ©e davantage de biens et de services. Ă long terme, la croissance a un impact important sur la dĂ©mographie et le niveau de vie (Ă distinguer de la qualitĂ© de vie) des sociĂ©tĂ©s qui en sont le cadre. De mĂȘme, l’enrichissement qui rĂ©sulte de la croissance Ă©conomique peut permettre de faire reculer la pauvretĂ©. Certaines consĂ©quences de la croissance Ă©conomique comme la pollution et les atteintes Ă l’environnement, l’accentuation des inĂ©galitĂ©s sociales ou l’Ă©puisement des ressources (voir pic pĂ©trolier notamment) sont souvent considĂ©rĂ©es comme des effets pervers qui obligent Ă distinguer croissance et progrĂšs.
La croissance dĂ©signe une augmentation ou une amĂ©lioration sur le long terme de la production d’une Ă©conomie. Selon la dĂ©finition de François Perroux, la croissance Ă©conomique correspond à « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs pĂ©riodes longues dâun indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes rĂ©els », c’est Ă dire oĂč les valeurs nominales sont corrigĂ©e par rapport Ă l’inflation. La dĂ©finition de Simon Kuznets va au-delĂ et affirme qu’il y a croissance lorsque la croissance du PIB est supĂ©rieure Ă la croissance de la population. Ă court terme, les Ă©conomistes utilisent plutĂŽt le terme d’« expansion », qui s’oppose à « rĂ©cession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle Ă©conomique. La croissance potentielle estime l’Ă©cart entre la croissance mesurĂ©e et celle qui serait obtenue avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production ; cet Ă©cart est minimal au plus fort d’une expansion. Au sens strict, la croissance dĂ©crit un processus d’accroissement de la seule production Ă©conomique. Elle ne renvoie donc pas directement Ă l’ensemble des mutations Ă©conomiques et sociales propres Ă une Ă©conomie en dĂ©veloppement. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, dĂ©signĂ©es par le terme de dĂ©veloppement Ă©conomique. Selon François Perroux, « le dĂ©veloppement « est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rend apte Ă faire croĂźtre, cumulativement et durablement, son produit rĂ©el global. » Le terme de « croissance » s’applique alors plus particuliĂšrement aux Ă©conomies dĂ©jĂ dĂ©veloppĂ©s. La mesure de la croissance Indicateur Ă©conomique, produit intĂ©rieur brut et paritĂ© de pouvoir d’achat.
La croissance Ă©conomique est gĂ©nĂ©ralement mesurĂ©e par l’utilisation d’indicateurs Ă©conomiques dont le plus courant est le produit intĂ©rieur brut (PIB). Il offre une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d’effectuer des comparaisons internationales, on utilise Ă©galement la paritĂ© de pouvoir d’achat, qui permet d’exprimer le pouvoir d’achat dans une monnaie de rĂ©fĂ©rence. Pour comparer la situation d’un pays Ă des Ă©poques diffĂ©rentes on peut Ă©galement raisonner Ă monnaie constante. L’indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance Ă©conomique. Il est pour cela l’objet de plusieurs critiques :
– Il ne mesure ainsi pas, ou mal, l’Ă©conomie informelle. Une part importante des transactions, non dĂ©clarĂ©e, est ainsi perdue pour les statistiques comme le fisc. MĂȘme s’il prend en compte la production des activitĂ©s non marchandes, il ne mesure pas l’activitĂ© de production domestique (mĂ©nage, potagers, etc.). Selon la boutade d’Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec sa cuisiniĂšre pour faire baisser le PIB.
– Il ne mesure que les apports de valeur ajoutĂ©e dans l’immĂ©diat (sur une annĂ©e). Les effets de long terme, notamment dans des services tels que l’Ăducation ou la SantĂ©, ne sont pas ou mal comptabilisĂ©s Ă travers leur impact sur la production. Le PIB ne mesure que la Valeur AjoutĂ©e produite par les agents Ă©conomiques rĂ©sidents. Il ne prend donc pas en compte les transferts de ressources internationaux, alors que ces derniers reprĂ©sentent souvent une part importante de leur richesse nationale. Il est possible d’utiliser un outil plus pertinent tel que le Revenu national brut.
– Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutĂ©es, et non la richesse possĂ©dĂ©e, par un pays, sans distinguer les effets positifs ou nĂ©gatifs sur le bien-ĂȘtre collectif. Une catastrophe naturelle (Katrina dĂ©truisant La Nouvelle-OrlĂ©ans, par exemple), qui dĂ©truit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB Ă travers l’activitĂ© de reconstruction qu’elle va gĂ©nĂ©rer.
Cette contribution ne reflĂšte pas la destruction antĂ©rieure, ni le coĂ»t du financement de la reconstruction. Cette contradiction Ă©tait dĂ©noncĂ©e dĂšs 1 850 par l’Ă©conomiste français FrĂ©dĂ©ric Bastiat qui dans son Sophisme de la vitre cassĂ©e Ă©crivait que « la sociĂ©tĂ© perd la valeur des objets inutilement dĂ©truits », ce qu’il rĂ©sumait par : « destruction n’est pas profit. » Cette contradiction apparente provient probablement du fait que le PIB ne mesure pas rĂ©ellement le dĂ©veloppement, le progrĂšs en lui-mĂȘme; mais juste l’activitĂ© Ă©conomique, pourvoyeuse d’emploi. Peu importe s’il y a progression de la sociĂ©tĂ© dans l’absolu : le fait est que toute augmentation de la Valeur AjoutĂ©e signifie in fine un emploi et des revenus pour ceux qui y contribuent. Ă partir de lĂ , on suppose la crĂ©ation de richesse par la dynamique de l’augmentation de la production. Dans son acception classique, le dĂ©veloppement Ă©conomique ne se rĂ©sume pas Ă la seule croissance Ă©conomique et des indicateurs ont Ă©tĂ© proposĂ©s pour mesurer plus finement celui-ci, comme l’indice de dĂ©veloppement humain.






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