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Les Agences de Notation

Une agence de notation désigne traditionnellement dans le langage courant une entreprise ou une institution chargée de la notation financière des collectivités (États…) ou des entreprises selon certains critères définis par une réglementation ou par les acteurs du marché.

Historiquement, les premières agences de notation sont les agences de notation financière telles que Fitch Ratings, Moody’s et Standard & Poor’s. Ces agences opèrent, contre rémunération, à la demande des entreprises (et éventuellement des collectivités publiques) désirant être notées. Leur indépendance a toutefois été discutée depuis l’affaire Enron et la crise financière de 2008 (voir l’indépendance des agences de notation financière en question).

Néanmoins, de nombreuses institutions financières ont leur propre service de notation des entreprises et collectivités, à l’exemple de la Coface.

La notation apparaît aux États-Unis où se développe le marché financier au 1 9eme siècle. La panique de 1 837 fait ressentir le besoin d’évaluer la solvabilité des entreprises : en 1841 à New-York naît The Mercantile Agency (en), première société d’analyse financière de crédit.

Le développement des chemins de fer américains développe ce secteur : les importants investissements des compagnies ferroviaires nécessitent l’appel au marché obligataire auprès du grand public et des investisseurs institutionnels. John Moody (en) crée en 1 909 la Moody’s Investors Services Incorporation, qui vend ses études statistiques sur l’activité des compagnies ferroviaires. Dans la foulée sont créées The Poor’s Publishing Company (1 91 6), The Standard Statistic Company (1922), The Fitch Publishing Company (1 924, spécialisée dans la notation du secteur bancaire et communal), Duff & Phelps Corporation (en1932, spécialisée dans la notation du secteur des compagnies d’électricité). La crise de 1929 puis la banqueroute de la Penn Central Transportation Company en 1 970 révisent le métier des agences qui notent plus sévèrement et n’analysent plus simplement les créances à long terme (obligations) mais aussi à court terme (billets de trésorerie). Elles sont de plus en plus régulées, notamment par la Securities and Exchange Commission (SEC) qui édicte des lois financières. Dans les années 1970, la mondialisation incite les deux principales agences américaines Standard and Poor’s et Moody’s à développer leurs services sur le marché international. Parallèlement se créent des agences nationales (la première en France en 1986 est l’ADEF, Agence d’évaluation financière) qui ne travaillent qu’à l’échelon local. Depuis 1994 une agence chinoise Dagong Global Credit Rating a été créée, mais elle est cependant beaucoup moins influente que les trois principales agences américaines.

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Les agences de notation habilitées à travailler dans l’union européenne, sont celles qui se conforment au Règlement européen n° 1 060/2009 et pour lesquelles l’Autorité européenne des marchés financiers a délivré des habilitations. La loi de régulation bancaire et financière, promulguée le 23 octobre 2010, dans son chapitre 3, encadre en particulier les communications des agences de notation.

Les agences de notation ne sont pas toutes financièrement indépendantes. Fitch Ratings est contrôlée à hauteur de 60 % par le groupe Holding Français Fimalac, par ailleurs propriétaire de VegaFrance et actionnaire dans d’autres sociétés. Fimalac est dirigé par Marc Ladreit de Lacharrière. Le groupe de medias américain Hearst Corporation détient 40 %.

Moody’s qui appartenait avant 2000 au groupe Dun & Bradstreet était depuis cette date financièrement indépendante. Cependant depuis mai 2008, elle est détenue par Moodys Corporation qui côté en bourse a parmi ses actionnaires, à hauteur de 1 3 %, le fonds d’investissement Berkshire Hathaway Inc, lui-même propriété de Warren Buffett. Standard & Poor’s a été acquise en 1 966, par le groupe d’édition McGraw-Hill. McGraw-Hill publie le journal Business Week, de nombreux journaux financiers et possède de nombreux réseaux de télévisions.

Une agence se fait rémunérer par les entités qui veulent recevoir une note ou celles qui utilisent la note (États, entreprises, hedges funds, spéculateurs). Selon le barème 2009 de Standard & Poor’s pour les États-Unis par exemple, une entreprise doit verser au minimum 70 000 dollars au début du processus de notation, puis un abonnement de «surveillance» atteignant environ la moitié de cette somme initiale. Chaque fois qu’elle émet de la dette sur les marchés, elle s’acquitte alors en plus d’une commission de 0,045 % de la transaction. 90 % du chiffre d’affaires des agences de notation provient des entités notées. Ce modèle économique donne une haute rentabilité aux agences. Moody’s envisage sur une marge opérationnelle (résultat opérationnel rapporté au chiffre d’affaires) de 39 % en 2011. Standard & Poor’s de 43 % sur le premier trimestre 2011 et Fitch de 58 % sur l’exercice décalé 2010/2011.

Une agence se fait rémunérer par les entités qui veulent recevoir une note ou celles qui utilisent la note (États, entreprises, hedges funds, spéculateurs). Selon le barème 2009 de Standard & Poor’s pour les États-Unis par exemple, une entreprise doit verser au minimum 70 000 dollars au début du processus de notation, puis un abonnement de «surveillance» atteignant environ la moitié de cette somme initiale. Chaque fois qu’elle émet de la dette sur les marchés, elle s’acquitte alors en plus d’une commission de 0,045 % de la transaction. 90 % du chiffre d’affaires des agences de notation provient des entités notées.

Ce modèle économique donne une haute rentabilité aux agences. Moody’s envisage sur une marge opérationnelle (résultat opérationnel rapporté au chiffre d’affaires) de 39 % en 2011. Standard & Poor’s de 43 % sur le premier trimestre 2011 et Fitch de 58 % sur l’exercice décalé 2010/2011. La crise financière de 2008 a mis en question la notion d’indépendance des agences de notation financière car nombre d’investisseurs se sont plaints du manque de réactivité de ces dernières pendant la crise mais surtout du manque d’exactitude de leur note, ce qui n’a pas permis de se protéger réellement des risques liés aux instruments financiers censés être sans risque.

En réalité derrière ces fausses critiques se cache un enjeu… Une mauvaise note c’est risquer de se retrouver priver de financement. Hors les mauvaises notes pleuvent. Mais les agences de notation n’y sont pour rien.

Casser le thermomètre n’a jamais fait baisser la fièvre.

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