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Une pièce de théâtre pour parler de monnaie, il fallait le faire, mais utiliser la figure de Jean Claude Van Damme pour aborder le système monétaire et la situation économique actuelle, il fallait carrément oser ! C’est le pari fou dans lequel se sont lancés Juliette Navis, l’auteur de la pièce, et l’acteur Douglas Grauwels. La représentation a lieu les 5 et 6 avril prochain au 104, à Paris.

Le pitch de la pièce

L’auteur utilise la figure de Jean Claude Van Damme pour parler de la situation économique actuelle. “Le personnage J.C. incarné par Douglas Grauwels, a pour mission de sauver la planète. Il nous parle de notre rapport à l’argent, de la manière dont ce rapport s’est construit au fil du temps dans notre inconscient collectif. Désespéré par l’état du Monde, il est persuadé que le nœud du problème est économique. Le système dans lequel on vit mène l’humanité à sa perte et il doit arrêter ce processus d’autodestruction”.

Jean-Claude Van Damme et la monnaie

Jean-Claude Van Damme a été choisi comme personnage central de pièce pour sa manière de s’exprimer si particulière, qui mélange le français à l’anglais, et qui le rend accessible à tous. Son langage universel qui oscille entre le sublime et le grotesque permet de lever des leviers de compréhension pour aborder un thème aussi sérieux et complexe que le système monétaire. C’est aussi un personnage tiraillé entre ses contradictions : sa soif de reconnaissance et de célébrité (de richesse et d’argent) et son envie de sauver le monde, persuadé que le nœud du problème est économique.

L’argent, qu’est-ce que c’est ? Ou plus exactement, qu’est-ce devenu ? Malgré son omniprésence dans nos vies, la monnaie est devenue quelque chose de très éloigné de nous, dont nous sommes finalement dépossédés.

Directement inspirée de l’ouvrage “Systèmes monétaires, inconscient collectif, archétypes et tabous”* de l’économiste belge Bernard Lietaer, la pièce explore la notion d’archétype dans la psychanalyse jungienne pour essayer de comprendre la façon dont le système monétaire façonne nos émotions collectives.

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De bien public à bien privé

Dans cet article, j’expliquais comment l’argent est passé de bien commun, profitant à l’intérêt de tous, à un bien privé, soumis à la spéculation et aux intérêts de la seule finance mondiale.

Je vais prendre un exemple très parlant : vos économies, disons 1000€, déposées à votre banque, sont prêtées à une autre banque pour un nouveau prêt de 900€. Ce même argent pourra être re prêté sous la forme d’un nouveau prêt de 800€ à une autre banque et ainsi de suite… Le montant initial décroît au fur et à mesure qu’il passe de banque en banque pour servir de nouveaux emprunts, créant une masse monétaire virtuelle d’environ 10 000€ à terme.

Il y a donc 9000€ qui n’existent pas. Or l’usage massif de monnaie-crédit à des fins spéculatives est un facteur aggravant de crise financière, comme ce fut le cas en 2007/2008. A quoi sert cet argent virtuel ? Vous profite-t-il à la fin ? Pas vraiment… En revanche, vos économies profitent bien aux banques

L’avenir est dans l’open source

Les monnaies locales complémentaires sont un début de solution pour se réapproprier la monnaie, redonner du sens à l’échange, au partage, réhabiliter le lien social… et échapper au pouvoir des banques. Mais pour moi, la monnaie du futur, celle qui pourrait nous sauver du monde, c’est la “monnaie open source”. C’est à mon avis le type de monnaie qui va le plus loin dans le processus démocratique.

La plus célèbre des crypto-monnaies, le bitcoin, a été créée par le système de blockchain, sur le principe du peer-to-peer, permettant ainsi de se passer des banques pour les échanges monétaires. Les utilisateurs sont les garants de leur propre monnaie, ce qui la rend véritablement démocratique. Décentralisée, elle ne passe par aucune banque ou autre instance centrale, privée ou publique. Bien que soumise elle aussi à spéculation et hyper volatile (sa valeur est redescendue bien en-dessous de celle de l’or depuis le pic observé début mars), son fonctionnement et sa démarche restent très intéressants d’un point de vue démocratique.

Seule une monnaie “open-source” adossée aux fondamentaux des métaux précieux pourrait encore répondre aux problématiques économiques et monétaires actuelles et aux besoins de la société, avec toutes les caractéristiques de confiance requises pour une monnaie.

Un mot sur “Systèmes monétaires, inconscient collectif, archétypes et tabous”, de Bernard Lietaer*

“Est-ce que l’argent moderne est en cohérence avec nos besoins et valeurs d’aujourd’hui ? Et si nos systèmes monétaires constituaient le dernier grand tabou de notre époque ? Et s’ils étaient en fait fondés plus sur des émotions collectives et inconscientes que sur une rationalité ?”

“Expert de la chose financière, Bernard Lietaer nous convie à un passionnant voyage de vingt huit mille ans jalonné par des archétypes, de la préhistoire à Wall Street. Il aborde notamment ceux de la Grande Déesse, de la féminité, de l’argent Yin. La mise en lumière de la dimension émotionnelle de la monnaie nous renvoie aux tréfonds de notre psyché. Il s’agit de guérir nos blessures face à l’argent pour le remettre à sa place de serviteur, au lieu de maître.
L’auteur tire de ce voyage des enseignements très actuels pour éclairer les choix monétaires du XXle siècle.”

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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