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L’or n’est pas une monnaie de confiance parmi d’autres mais LA monnaie de confiance par excellence, celle qui répond à tous les critères d’une bonne monnaie. Revenir à l’étalon-or ? Difficilement envisageable sans une très forte revalorisation de son cours… Des solutions permettent pourtant une remonétisation « soft » de l’or. Le système blockchain pourrait bien être l’avenir de l’or comme monnaie.

Qu’est-ce qu’une monnaie de confiance ?

C’est ce que l’on appelle une monnaie fiduciaire. Le mot fiduciaire vient du latin fiduciarius, de fiducia (« confiance »).
Pour avoir confiance dans une monnaie, il faut une confiance sociale (longue pratique au sein d’une communauté), une confiance matérielle (valeur accordée au support, à l’instrument), confiance à une autorité souveraine (institutionnelle, politique) et enfin une confiance technique qui fait que la monnaie « fonctionne » et circule bien.
Bernard Lietaer (ancien haut fonctionnaire de la banque centrale de Belgique) définit la monnaie comme « l’accord au sein d’une communauté sur un standard d’échange » (in De l’innovation monétaire aux monnaies de l’innovation).

L’or élu meilleure monnaie depuis l’Antiquité

Depuis le temps (et c’est entre autre ce qui lui vaut son surnom galvaudé de « relique barbare »), l’or a fait ses preuve à tous points de vue. L’or, en particulier la pièce d’or, remplit 3 fonctions essentielles de la monnaie : unité de compte, réserve de valeur et instrument d’échange.

Comme réserve de valeur, il n’y a pas plus stable que l’or : dans l’Antiquité pharaonique, on pouvait acheter un bœuf avec 1 once et demie d’or, aujourd’hui un bœuf en vaut 2. Au début du 20e siècle on pouvait acheter un vélo avec un Napoléon 20F, aujourd’hui on peut acheter un B-Twin.

L’or, c’est le meilleur outil contre l’inflation ! Et les banques centrales l’ont bien compris. Devenues acheteuses nettes d’or depuis 2008 (alors qu’avant elles vendaient leurs réserves), les banques sont dans une stratégie d’achat à long terme, surtout celles qui comptent se « dédollariser » (Russie, Chine…). L’achat d’or régulier de la part de plusieurs banques ne relève pas d’une décision prise sur un coup de tête. Quand des banques centrales se mettent à acheter de telles quantités d’or, elles n’agissent pas par rapport à un contexte de crise passagère. L’enjeu est bien plus important et révèle une remonétisation discrète du cours de l’or.

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Plusieurs formes de remonétisation de l’or

Cet article du Monde (« L’or, un cas à part dans l’univers des matières premières« ) qui date de décembre 2012 est toujours d’actualité. C’est normal dans le sens où les fondamentaux de l’or restent les mêmes, bien au-delà des crises. L’or a toujours constitué une sécurité de l’épargne face aux crises, surtout lorsqu’il s’agit de crises de confiance, comme c’est le cas en ce moment avec les devises d’Etat. Et Frédéric Lasserre (fondateur de Belaco Capital) a(vait) raison sur bien des points. L’or « le seul actif qui permet d’échanger de la richesse en toute confiance« .

Cependant, trop rigide dans son fonctionnement antérieur, un retour à l’étalon-or est difficilement envisageable. Même en l’adaptant au système actuel, son cours nécessiterait une ré-appréciation de 10 000$ l’once environ pour s’ajuster à la masse monétaire mondiale.  Cette revalorisation enterrerait définitivement le dollar avec toutes les levées de bouclier que cela sous-entend…

Même s’il semble utopique de revenir au gold standard, la remonétisation de l’or est inéluctable. Aux États-Unis, plusieurs tentatives pour faire à nouveau circuler des monnaies d’or et d’argent ont eu lieu. L’Utah examine actuellement comment accepter les métaux précieux comme moyens de paiement. En mars dernier, l’Arizona a adopté un projet de loi supprimant l’imposition sur l’or et l’argent, en encourageant leur utilisation comme « monnaie complémentaire » ayant cours légal.

Le but est de rendre l’or et l’argent le plus liquide possible pour pouvoir payer avec. Des sociétés comme AuCOFFRE.com proposent des solutions de paiement adossés à l’or physique, via la VeraCarte et va encore plus loin avec son appli de paiement VeraCash, nom éponyme de la première monnaie d’échange adossée à de l’or physique, qui permet de régler un paiement et d’échanger des matières précieuses en pear to pear.

Dernièrement, c’est la très prestigieuse Royal Mint de Londres qui a initié sa propre monnaie électronique adossée à de l’or physique réel. A suivre !

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

4 Commentaires

  1. Cet article est intéressant. Cependant, pour illustrer que l’or est stable, il faut prendre plus que deux points, car en mathématiques, 2 points forme toujours une droite… Pour montrer qu’un boeuf peut s’acheter 1 ou 2 onces d’or environs à travers les ages, il faut vérifier que c’est le cas dans l’Antiquité, au Moyen-Age, à la Renaissance, à l’époque moderne, et enfin contemporaine 😉 De même pour le vélo : début du siècle, entre 2 guerre, 30 glorieuses, années 80, 90, 2000… Et là, votre argument serait béton.

  2. Juste une petite erreur : pour le vélo de 1900 et le B-Twin, c’est une pièce de 20 Francs or (Napoléon) qui suffisait… et suffit aujourd’hui.

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