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La création monétaire, du moins de pièces métalliques et de billets de banque, est un privilège régalien et celle de la monnaie scripturale, du fait des États et des banques centrales. Le problème de cette création monétaire ex nihilo, depuis qu’elle n’est adossée à aucun actif tangible comme l’or, c’est que la monnaie perd sa fonction de réserve de valeur.

Un peu d’histoire

Les premières monnaies étaient faites de matières premières comme l’or, l’argent ou encore des coquillages. La première monnaie à cours légal, la dokima, fait son apparition en Lydie au VIe siècle avant J.-C.

En 1360, le roi de France Jean le Bon crée le premier “franc or”, le “franc à cheval”. Pour éviter de se les faire voler pendant les voyages les pièces d’or et d’argent ont peu à peu été remplacées par des monnaies fiduciaires, dites de confiance.

Les premières formes de billets de banques, les jiaozis, circulent en Chine dès 1024, sous la dynastie Song. Le chèque est inventé en 1742 en Angleterre, tandis que les billets de banque ont cours légal en France en 1848.

Qui bat monnaie en France ?

En France, la création de monnaie est le monopole légal de l’Etat. C’est le seul qui a le droit de battre monnaie, des espèces sonnantes et trébuchante. La création monétaire relève du droit régalien, droit du roi découlant de sa souveraineté et, par extension, de l’État souverain.

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En 864, Charles II, dit le Chauve, créé 10 ateliers monétaires, dont la Monnaie de Paris, via l’édit de Pitres. La frappe monétaire est un gage d’unité territoriale et identitaire.

En France, la plupart des pièces est produite par la Monnaie de Paris (la plus grande pourvoyeuse de devises au sein de l’Union Européenne), dans son usine de Pessac en Gironde (depuis 1973).

Elle “exerce pour l’État la mission régalienne de frappe de la monnaie courante en situation de monopole pour les euros français, mais aussi pour d’autres devises étrangères dans un contexte concurrentiel international”. (source : monnaiedeparis.fr). Créée en 864, la plus ancienne institution de France et la plus vieille entreprise du monde a 1150 ans ! L’impression de billets (monnaie fiduciaire) en euros est quant à elle assurée par la Banque de France.

Et la monnaie scripturale ?

C’est de là que viennent tous les problèmes monétaires actuels. Aujourd’hui, 90% de la monnaie est scripturale. Cette monnaie électronique est créée par les banques privées par l’émission de crédits.

Pour s’auto-financer, une banque centrale fait tourner la “planche à billets”, processus qui en pratique se résume à un simple jeu d’écriture dans un livre comptable. Ce système destiné à stimuler l’économie n’a toutefois pas fait ses preuves. L’argent injecté ne profite pas à l’économie réelle et épuise la valeur de la monnaie.

L’or, seule réserve de valeur stable depuis sa découverte

Si ce qui est rare est cher, alors le dollar ne vaut plus grand chose, idem pour le yen et l’euro qui ont suivi les Etats-Unis dans leur politique monétaire hyper laxistes…

L’argent créé perd petit à petit de sa valeur et ne joue plus son rôle de réserve de valeur. L’or, dont la quantité est finie, s’apprécie beaucoup à l’aune des devises d’Etat.

Selon les estimations de la société de conseil spécialiste du marché des métaux précieux Thomson Reuters GFMS (Gold Fields Mineral Services), tout l’or extrait depuis le début de l’Humanité représenterait 171 300 tonnes, soit un cube d’environ 20,7 mètres de côté. Ce qui explique pourquoi sa valeur reste élevée en comparaison à d’autres actifs virtuels et d’autres matières premières.

Lire aussi l’excellent dossier de Jean-Michel Cornu, sur L’innovation monétaire : « Comment se crée la monnaie ?« 

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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