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Cette fin d’année est le moment propice pour faire un état des lieux du patrimoine des Français en 2010 et 2011. Nous abordions déjà dans une note précédente les inégalités que l’on pouvait observer au niveau de la répartition du patrimoine en France. La question mérite que l’on s’y arrête davantage. En ces temps de crise et d’instabilité économique, il est pertinent de regarder de plus près quels sont les placements qui ont eu la faveur des Français : immobilier, assurance vie, or, qui a rencontré le plus de succès ? Pourquoi ?
L’enquête Patrimoine 2010 publiée par l’INSEE en novembre dernier fait ainsi ressurgir de fortes inégalités selon la moyenne d’âge et la catégorie socioprofessionnelle des ménages français. Ici nous ne nous intéresserons pas spécifiquement au profil des ménages mais plutôt à ce qui constitue ce patrimoine.

L’immobilier grand favori des Français

L’étude de l’INSEE révèle très nettement que l’immobilier a toujours la côte auprès des Français et constitue leur placement privilégié. L’immobilier représente ainsi 62% du patrimoine brut des ménages. Il apparait donc clair que l’achat d’un bien immobilier et notamment d’une résidence principale semble représenter une étape très importante dans la constitution du patrimoine. Il s’agit presque là d’une forme de concrétisation, une certaine finalité pour grands nombres de ménages.
La pierre ressort donc grande gagnante de cette étude néanmoins elle n’est pas nécessairement le placement à privilégier. En effet, se constituer un actif immobilier n’est pas à la portée de toutes les bourses et ne représente pas toujours l’investissement le plus sûr et pertinent.

La pierre reste friable…

L’immobilier reste, à l’échelle locale, un bien spéculatif qui peut très vite connaitre de fortes dévalorisations. On peut d’une part penser à la menace que représentent les grandes crises immobilières sur le plan national. Mais il ne faut pas oublierque la valeur d’un bien immobilier reste également très dépendantedes plans d’aménagement du territoire qui, eux, sont beaucoup plus localisés, bien moins prévisibles et donc beaucoup plus pervers.
Les cas de dévalorisation immobilière liés à des aménagements du territoire sont monnaie courante et ces risques sont, à tort, sous-estimés.On peut ici citer les exemples célèbres que sont la construction d’une voie rapide ou encore d’une ligne à grande vitesse à proximités de biens immobiliers…
Autre élément qui appelle à la réflexion avant la constitution de tout patrimoine fondé sur l’immobilier : Il ne s’agit pas d’un actif liquide et il reste donc peu sécable comme nous vous le rappelions dans notre article précédent. A la différence de l’or qui possède ces caractéristiques, à savoir actif liquide et sécable, l’immobilier reste un placement qui peut s’avérer risqué (ou du moins, plus risqué que l’or) qui n’offre donc pas toutes les garanties à la constitution d’un patrimoine.

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L’assurance vie, un placement plus que bancal

L’INSEE avait également publié en juillet 2011 une étude qui se focalisait sur l’assurance vie et dont les conclusions la présentaient comme « une composante majeure du patrimoine des ménages ».
Cette enquête révélait ainsi que 62% des ménages français détenaient une assurance vie début 2010, soit autant que de propriétaires de biens immobiliers. Les conclusions de cette étude laissaient penser que l’assurance vie représentait donc aux yeux des ménages français un placement sécurisé pour leur épargne et idéal pour la constitution de leur patrimoine. Donc l’assurance vie toujours au beau fixe ?Et bien non !
En effet, depuis ces observations de l’INSEE début 2010, la situation a évolué et la tendance s’est nettement inversée. Le mois de septembre 2011 a été un fiasco total pour les assurances vie : la crise a provoqué un important retrait de l’argent que les Français avaient cru bon de placer sur les assurances viede telle sorte qu’il y a eu plus de retraits que de dépôts. Résultat ? Une décollecte de 1.8 milliards d’euro enregistrée, ni plus ni moins.
Il ne s’agit pas là de ce que l’on pourrait qualifier d’ un « incident » isolé, la chose s’était déjà produite en 2008. Ce mois de septembre agit donc comme une piqûre de rappel pour les Français et est tout à fait révélateur de l’instabilité que constituent de tels placements. Il paraît évident que l’assurance vie est trop liée à la situation économique et qu’elle n’offre aucune sécurité.

Immobilier, assurance vie… et l’or dans tout ça ?

L’INSEE nous a donc livré consécutivement deux enquêtes sur le patrimoine des Français en mettant en avant la place importante occupée par l’immobilier et les assurances vie. Mais la constitution d’un patrimoine ne se résume pas à ces deux seuls placements : on peut notamment s’interroger sur l’absence de l’or dans les débats. En effet, le métal jaune n’apparait nullement au sein de ces enquêtes. Il est certain que le pourcentage de Français ayant fait le choix judicieux de sécuriser leur placement dans l’or doit être bien inférieur aux parts occupées par l’immobilier et l’assurance vie mais l’étude aurait méritée de s’y arrêter.
Non seulement l’or n’apparait pas dans ces enquêtes mais il est aussi extrêmement difficile d’obtenir des données chiffrées sur la « possession » ou répartition d’or en France. Concrètement, aucune mention de l’or n’est faite au sein des études sur le patrimoine des Français, à croire qu’ils n’en possèdent tout simplement pas !

L’enquête de l’or et l’argent

Curieux de creuser la question, nous avons interrogé l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) qui nous a bel et bien confirmé qu’il n’y avait aucune étude sur le sujet, ce qui s’avère bien dommage…
La Banque de France elle-même n’a pas été en mesure de livrer d’information, ni même estimation, sur la répartition de l’or en France. La Banque de France nous a indiqué « ne plus avoir de responsabilité en tant qu’autorité administrative ou de tutelle concernant le marché de l’or ».
L’or est ainsi totalement absent du palmarès sur le patrimoine des ménages en France et ce, pour des raisons obscures. On peut se douter que la possession d’or par les particuliers n’est pas chose évidente à comptabiliser.Néanmoins, des estimations plus ou moins précises mériteraient d’exister au sein des grandes institutions économiques. En attendant, le sujet semble presque tabou…

L’or, le BON perdant ?

Il est dommage que ces instituts statistiques et autres hautes administrations économiques n’accordent que si peu de visibilité et de transparence d’information sur la question de l’or. En effet, s’il est un placement qui reste sûr et offre les meilleures garanties en temps de crise, c’est celui de l’or !
A la différence des assurances vie l’or ne s’effondre pas et ne connait pas de crise de confiance en période de récession, au contraire même : il se consolide !
L’or a également l’avantage sur l’immobilier d’être sécable et reste à l’abri des risques de fortes dévalorisations. Enfin l’or offre tout simplement la meilleure gestion du patrimoine qui soit : il n’est nullement besoin d’investir une forte somme d’argent pour effectuer un placement dans l’or (comme c’est le cas pour l’immobilier), il n’y a doc nul besoin d’emprunt et il ne constitue pas un risque financier.
L’or apparaît donc dans ces enquêtes comme « perdant » d’un point de vue statistique, néanmoins il demeurera pourtant toujours le BON placement. Dans tous les cas, la rédaction de loretlargent continue de creuser la question.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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