L’Homme serait-il capable de se passer de l’or ?

par | 2 Juil 2009 | Or, Réflexions | 0 commentaires

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Lorsque Nixon a rompu le lien entre l’or et le dollar, le monde ne s’est pas arrĂȘtĂ© de tourner pour autant. L’Ă©conomie est repartie Ă  la hausse et les prix ont baissĂ©. Il y avait beaucoup de mĂ©contentement Ă  propos du contrĂŽle des prix et d’autre chose. Mais la reprise Ă©conomique Ă©tait au rendez-vous et le prĂ©sident a Ă©tĂ© réélu triomphalement.

Nixon n’a pas pour autant mis un terme Ă  l’histoire d’amour entre l’or et les AmĂ©ricains. Jamais le mĂ©tal jaune n’a Ă©tĂ© aussi demandĂ© pour la dĂ©coration ou pour la joaillerie. Le lien entre l’homme et le prĂ©cieux mĂ©tal ne semble pas prĂȘt de se briser.

L’or joue toujours un rĂŽle central dans notre vie quotidienne. Ce mĂ©tal connu depuis l’AntiquitĂ© est un composant clĂ© pour les technologies modernes. C’est un mĂ©tal inaltĂ©rable et excellent conducteur d’Ă©lectricitĂ©. Chaque annĂ©e, l’industrie Ă©lectronique utilise 200 tonnes d’or. À notre Ă©poque de haute technologie, si vous dites Ă  un ingĂ©nieur ou Ă  un Ă©lectricien qu’il va maintenant falloir se passer de l’or, ils vont vous expliquer qu’une grande partie de l’industrie informatique, audiovisuelle et bien d’autres encore, va alors devoir s’arrĂȘter, au moins jusqu’Ă  ce qu’on trouve un substitut au mĂ©tal jaune.

Les scientifiques eux-mĂȘmes portent sur l’or un regard nouveau. On sait que ses propriĂ©tĂ©s mĂ©dicales sont Ă©tudiĂ©es depuis longtemps. On dit que les Chinois, Ă  peu prĂšs en l’an 2000 avant JĂ©sus-Christ, ont Ă©tĂ© les premiers Ă  vouloir utiliser l’or en mĂ©decine. Mais ce n’est qu’Ă  la fin du XIXe siĂšcle ou au dĂ©but du XXe que l’on m’a vraiment fait appel Ă  la chimie pour concevoir des mĂ©dicaments contenant de l’or. Le bactĂ©riologiste allemand et prix Nobel de mĂ©decine, Robert Koch, a par exemple dĂ©couvert que l’on pouvait tuer le bacille provoquant la tuberculose en utilisant un mĂ©lange Ă  base d’or, le cyanure aureux.

Avant la dĂ©couverte des antibiotiques, les mĂ©dicaments Ă  base d’or Ă©taient une arme importante contre la maladie. Des mĂ©langes contenant de l’or sont toujours utilisĂ©s pour traiter certaines formes de polyarthrite rhumatoĂŻde. Dans les laboratoires de recherche actuels, les techniciens s’intĂ©ressent Ă  la fabrication de nouveaux mĂ©langes solubles Ă  base d’or, peut-ĂȘtre pour traiter les infections virales, mais il existe certaines formes solubles capables de tuer des cellules cancĂ©reuses comme on a pu le vĂ©rifier au cours des derniĂšres annĂ©es. Ces produits n’en sont pas encore au stade de l’expĂ©rimentation clinique, il y a encore du travail Ă  faire sur la chimie de l’or, c’est un domaine de recherche trĂšs actif.

D’autres Ă©tudes sont en cours en vue de prĂ©parer la prochaine ruĂ©e vers l’or. Mais cette fois-ci dans l’espace. Des roches vieilles de 4,5 milliards d’annĂ©es, contenant dix fois la concentration en or que l’on peut trouver dans n’importe quel minerai sur Terre et il y en a des millions comme ça dans l’espace, dans ce qu’on appelle les ceintures d’astĂ©roĂŻdes gĂ©ocroiseurs et dans la ceinture principale d’astĂ©roĂŻdes.
Pour Jim Benson, il doit bien y avoir un moyen de rĂ©colter cet or extraterrestre :  » On pourrait envisager de lancer un engin spatial vers l’un de ces astĂ©roĂŻdes gĂ©ocroiseurs entre la Terre et Mars et y atterrir en douceur. La premiĂšre fois, nous serions peut-ĂȘtre seulement capables de prĂ©lever un Ă©chantillon et de l’analyser. Mais Ă  la mission suivante, nous serions peut-ĂȘtre en mesure d’en rapporter une certaine quantitĂ© ou mĂȘme d’utiliser un remorqueur spatial pour tirer un astĂ©roĂŻde mĂ©tallique gĂ©ocroiseur relativement petit jusqu’en orbite terrestre oĂč on pourra le traiter Ă  moindre coĂ»t. Un dĂ©fi incroyable, mais bien lointain. Il y a des fortunes colossales Ă  bĂątir et mĂȘme des empires, je crois, dans les quelques gĂ©nĂ©rations Ă  venir. L’espace offre des ressources infinies, sans aucune frontiĂšre. »

Si l’on en croit Benson, un seul astĂ©roĂŻde pourrait produire 80 000 milliards de dollars de mĂ©taux prĂ©cieux. Mais comme le roi Midas qui transformait en or tout ce qu’il touchait, quand on a des masses d’or considĂ©rables Ă  portĂ©e de main, la magie n’opĂšre plus, c’est terminĂ©, fini. Pourtant, tout au long de l’Histoire, jamais la fascination qu’exerce l’or n’a faibli. Quand les Romains ont trouvĂ© de l’or en Espagne ou quand les Espagnols ont exploitĂ© le PĂ©rou, on a toujours su utiliser l’or qui venait s’accumuler. Les dĂ©couvertes du XIXe siĂšcle ont portĂ© la production Ă  des niveaux inimaginables, mais l’or n’a pas perdu sa valeur. On en veut toujours plus. L’obsession de l’or est une constante depuis la nuit des temps.

L’or a poussĂ© hommes et femmes aux actes les plus extrĂȘmes, en cruautĂ©, en bravoure ou en beautĂ©. Pendant des milliers et des milliers d’annĂ©es, possĂ©der de l’or a Ă©tĂ© de la plus haute importance pour acquĂ©rir la richesse, mais aussi la puissance. L’or a survĂ©cu Ă  toutes les civilisations. Il fut un Ă©lĂ©ment central de la religion et des arts. C’est sur l’or que l’Ă©conomie des nations s’est fondĂ©e, pour le meilleur et pour le pire. Si un jour on ramassait discrĂštement tout l’or des États-Unis, de Grande-Bretagne, d’Allemagne et de France et qu’on le jette Ă  la mer, au large des cĂŽtes Bretonnes, la vie Ă©conomique ne s’arrĂȘterait pas pour autant. La vie continuerait, en effet, mais c’est vers l’or que l’on se tourne lorsque les temps sont durs. L’or porte en lui quelque chose de particulier. Ce n’est pas un produit fabriquĂ© par l’homme, mais par la nature, c’est pourquoi on a confiance en lui. C’est votre assurance pour les mauvais jours. L’or est capable de survivre Ă  tous les cataclysmes. Indestructible et universel, il porte en lui une puissance incomparable.

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Faure, Jean-François
Jean-François Faure. PrĂ©sident d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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