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Lorsque Nixon a rompu le lien entre l’or et le dollar, le monde ne s’est pas arrêté de tourner pour autant. L’économie est repartie à la hausse et les prix ont baissé. Il y avait beaucoup de mécontentement à propos du contrôle des prix et d’autre chose. Mais la reprise économique était au rendez-vous et le président a été réélu triomphalement.

Nixon n’a pas pour autant mis un terme à l’histoire d’amour entre l’or et les Américains. Jamais le métal jaune n’a été aussi demandé pour la décoration ou pour la joaillerie. Le lien entre l’homme et le précieux métal ne semble pas prêt de se briser.

L’or joue toujours un rôle central dans notre vie quotidienne. Ce métal connu depuis l’Antiquité est un composant clé pour les technologies modernes. C’est un métal inaltérable et excellent conducteur d’électricité. Chaque année, l’industrie électronique utilise 200 tonnes d’or. À notre époque de haute technologie, si vous dites à un ingénieur ou à un électricien qu’il va maintenant falloir se passer de l’or, ils vont vous expliquer qu’une grande partie de l’industrie informatique, audiovisuelle et bien d’autres encore, va alors devoir s’arrêter, au moins jusqu’à ce qu’on trouve un substitut au métal jaune.

Les scientifiques eux-mêmes portent sur l’or un regard nouveau. On sait que ses propriétés médicales sont étudiées depuis longtemps. On dit que les Chinois, à peu près en l’an 2000 avant Jésus-Christ, ont été les premiers à vouloir utiliser l’or en médecine. Mais ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe que l’on m’a vraiment fait appel à la chimie pour concevoir des médicaments contenant de l’or. Le bactériologiste allemand et prix Nobel de médecine, Robert Koch, a par exemple découvert que l’on pouvait tuer le bacille provoquant la tuberculose en utilisant un mélange à base d’or, le cyanure aureux.

Avant la découverte des antibiotiques, les médicaments à base d’or étaient une arme importante contre la maladie. Des mélanges contenant de l’or sont toujours utilisés pour traiter certaines formes de polyarthrite rhumatoïde. Dans les laboratoires de recherche actuels, les techniciens s’intéressent à la fabrication de nouveaux mélanges solubles à base d’or, peut-être pour traiter les infections virales, mais il existe certaines formes solubles capables de tuer des cellules cancéreuses comme on a pu le vérifier au cours des dernières années. Ces produits n’en sont pas encore au stade de l’expérimentation clinique, il y a encore du travail à faire sur la chimie de l’or, c’est un domaine de recherche très actif.

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D’autres études sont en cours en vue de préparer la prochaine ruée vers l’or. Mais cette fois-ci dans l’espace. Des roches vieilles de 4,5 milliards d’années, contenant dix fois la concentration en or que l’on peut trouver dans n’importe quel minerai sur Terre et il y en a des millions comme ça dans l’espace, dans ce qu’on appelle les ceintures d’astéroïdes géocroiseurs et dans la ceinture principale d’astéroïdes.
Pour Jim Benson, il doit bien y avoir un moyen de récolter cet or extraterrestre :  » On pourrait envisager de lancer un engin spatial vers l’un de ces astéroïdes géocroiseurs entre la Terre et Mars et y atterrir en douceur. La première fois, nous serions peut-être seulement capables de prélever un échantillon et de l’analyser. Mais à la mission suivante, nous serions peut-être en mesure d’en rapporter une certaine quantité ou même d’utiliser un remorqueur spatial pour tirer un astéroïde métallique géocroiseur relativement petit jusqu’en orbite terrestre où on pourra le traiter à moindre coût. Un défi incroyable, mais bien lointain. Il y a des fortunes colossales à bâtir et même des empires, je crois, dans les quelques générations à venir. L’espace offre des ressources infinies, sans aucune frontière. »

Si l’on en croit Benson, un seul astéroïde pourrait produire 80 000 milliards de dollars de métaux précieux. Mais comme le roi Midas qui transformait en or tout ce qu’il touchait, quand on a des masses d’or considérables à portée de main, la magie n’opère plus, c’est terminé, fini. Pourtant, tout au long de l’Histoire, jamais la fascination qu’exerce l’or n’a faibli. Quand les Romains ont trouvé de l’or en Espagne ou quand les Espagnols ont exploité le Pérou, on a toujours su utiliser l’or qui venait s’accumuler. Les découvertes du XIXe siècle ont porté la production à des niveaux inimaginables, mais l’or n’a pas perdu sa valeur. On en veut toujours plus. L’obsession de l’or est une constante depuis la nuit des temps.

L’or a poussé hommes et femmes aux actes les plus extrêmes, en cruauté, en bravoure ou en beauté. Pendant des milliers et des milliers d’années, posséder de l’or a été de la plus haute importance pour acquérir la richesse, mais aussi la puissance. L’or a survécu à toutes les civilisations. Il fut un élément central de la religion et des arts. C’est sur l’or que l’économie des nations s’est fondée, pour le meilleur et pour le pire. Si un jour on ramassait discrètement tout l’or des États-Unis, de Grande-Bretagne, d’Allemagne et de France et qu’on le jette à la mer, au large des côtes Bretonnes, la vie économique ne s’arrêterait pas pour autant. La vie continuerait, en effet, mais c’est vers l’or que l’on se tourne lorsque les temps sont durs. L’or porte en lui quelque chose de particulier. Ce n’est pas un produit fabriqué par l’homme, mais par la nature, c’est pourquoi on a confiance en lui. C’est votre assurance pour les mauvais jours. L’or est capable de survivre à tous les cataclysmes. Indestructible et universel, il porte en lui une puissance incomparable.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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