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CONTRE : (lu dans DIRECT8)

Les récentes mesures d’aide décidées par la France annoncent elles le retour du protectionnisme ? Réponse de Jean-Pierre Helfer, directeur général d’Audencia Nantes Ecole de management : En effet, apporter des aides aux entreprises d’un même secteur industriel est une décision qui relève, lorsqu’elle n’est pas concertée avec d’autres pays, d’un regain de patriotisme économique. Surtout lorsque la mesure s’accompagne de l’obligation de non délocalisation d’activités sur une certaine durée. Mais de telles mesures existent dans la quasi-totalité des pays.
Est-ce bon pour les entreprises? La tentation du protectionnisme est grande, pour un pays, car les mesures sont en général bénéfiques pour les entreprises à court terme. Mais à moyen
et à long terme, le protectionnisme est toujours créateur de difficultés. L’entreprise ne peut plus échanger, voit ses sources d’approvisionnement extérieur et de marchés étrangers se tarir, et elle connaît alors les pires difficultés. Une mesure protectionniste est pour une entreprise comme
une bouffée de Ventoline pour un asthmatique. Elle procure une aisance passagère mais ne soigne pas.
A terme, quel est l’impact pour l’attractivité de la France? La France est engagée dans un défi mondial. Son attractivité est, et sera étroitement liée à la compétitivité de ses entreprises. Des mesures protectionnistes, fortes ou légères, ne seront jamais qu’un élément
explicatif de l’attractivité de notre pays. Ce qui compte, c’est la faculté d’innovation, la mise en oeuvre
de l’intelligence, la cohésion sociale, le désir d’entreprendre…

POUR : (lu sur AgoraVox)

Construire un protectionnisme européen de croissance

L’établissement d’une forme de protectionnisme est donc essentiel pour permettre la hausse des salaires dans les pays occidentaux, sinon la concurrence avec les pays émergents provoquera chômage et déflation salariale. Il ne s’agit pas de retourner à l’autarcie. Il n’est en aucun cas nécessaire de remettre en cause le commerce avec des pays comparables au nôtre, ni même d’arrêter complètement le commerce avec les pays émergents. En outre, une restriction de certains commerces aura un impact écologique positif.

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Il s’agit d’éviter de faire peser une concurrence destructrice pour les salaires et l’emploi. Des solutions existent. Maurice Allais recommande l’utilisation de quotas d’importations (qui pourraient être vendus) : il recommande de réserver 20% du marché industriel aux importations et 10% du marché agricole. Jean-Luc Gréau recommande des droits de douane qui seraient fonction du niveau des salaires. Enfin, il existe toujours une solution fiscale comparable à ce qu’a fait l’Allemagne avec la hausse de sa TVA.

CONSENSUS :

Friedrich List (économiste allemand, partisan et théoricien du protectionnisme éducateur), considère le protectionnisme comme nécessaire à court terme pour amorcer le développement d’une économie. Le libre-échange ne serait alors juste qu’entre pays de puissance économique comparable. Un pays, ayant une fois rattrapé le niveau des autres, pourra passer à un système de libre-échange qui reste l’objectif de long terme. Il explique :
«Le protectionnisme est notre voie, le libre-échange est notre but.»

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

2 Commentaires

  1. Le libre-échangisme mondial, par la concurrence étrangère et les délocalisations d’entreprises qu’il entraîne, détruit notre économie et nos emplois. Il est évident qu’un économie forte est une économie diversifiée, donc qui se protège. Ce sont justement les pays qui pratiquent un certain protectionnisme (qui n’empêche nullement les échanges commerciaux), qui ont un taux de chômage plus bas que les autres (Corée du Sud, Japon, etc.).

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