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Les officines de rachat d'or et de bijoux à l'index
Les officines de rachat d'or et de bijoux à l'index

Depuis la crise en 2008 – et même depuis le début des années 2000, le cours de l’or n’a cessé d’augmentation. La valeur qu’a prise le métal précieux a engendré une hausse des trafics et des vols d’or. Afin d’agir sur ces effractions de plus en plus nombreuses et de plus en plus violentes, l’Etat a décidé de mieux encadrer les officines de rachat d’or par des contrôles plus stricts de la provenance des marchandises stockées.

C’est sur l’initiative du syndicat des négociants d’or et du bijou d’occasion que 70 professionnels de l’achat d’or (comptoirs de l’or) se sont réunis le 22 octobre dernier, pour réclamer « une réglementation précise et compréhensible pour protéger les consommateurs des « aventuriers de toute sorte ». En 5 ans, le nombre d’officines de rachat d’or a triplé, passant de 1000 à 3000.
Avec l’explosion du business de l’or, qu’une loi était censée régulée depuis 2011, la concurrence est rude sur le créneau et entraîne des dérives. « Les arnaqueurs d’or sont prêts à tout », avait déclaré Bernard Candiard, directeur général du Crédit municipal de Paris.

L’objectif de la loi qui visait à limiter les risques de recel et les vols de bijoux est encore loin d’être atteint avec la concurrence déloyale (qui proposent notamment du paiement en cash) qui s’est installée.

Le problème de ces officines est la traçabilité de l’or. Il est extrêmement difficile d’authentifier la provenance des bijoux une fois qu’ils sont refondus. Ces officines participent bien trop souvent, à leur insu ou non, à du recel de cambriolages et de vols à l’arraché, agissant alors comme de véritables plaques tournantes de trafic d’or…

Une enquête à charge contre les comptoirs de l’or
Or au même moment, L’institut national de la consommation a épinglé les officines de rachat d’or après qu’une étude ait testé 150 comptoirs de rachat d’or via des clients mystères.
L’étude prouve en fait que les professionnels ne sont pas très regardants quant à la provenance des produits rachetés.
En outre, les biens sont largement sous-estimés par rapport à la valeur du cours de l’or ; les commerçants rachetant l’or bien en-dessous de son cours (dans 97% des cas). Peu de transparence, pas de réglementation spécifique pour protéger le consommateur, et des modalités de paiement douteuses.

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La précarité d’un modèle à la dérive
Preuve s’il en est que la profession a besoin d’être encadrée d’une part et que celle-ci doit être accompagnées d’un business model cohérent. En effet, ces officines sont souvent basées sur un business model extrêmement précaire puisqu’elles misent sur une hausse constante du cours de l’or. Un très mauvais calcul pour ces sociétés dont le chiffre d’affaire baisse avec celui du cours de l’or. Or baisse du cours de l’or = baisse du chiffre d’affaire.

Si c’est le besoin de liquidité qui pousse les clients à se délester de leurs biens en or, ils devraient y réfléchir à deux fois avant de se faire arnaquer et se faire conseiller auprès de véritables experts ayant pignon sur rue. D’autre part, des entreprises dont le business model est installé dans la durée et qui proposent l’or comme une assurance anti-crise l’ont bien compris : quand on achète de l’or comme assurance, il n’y a jamais de mauvais moment pour en acheter, que le cours soit haut ou bas.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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