Bill Bonner (co-fondateur de La Chronique Agora, Ă Londres) s’adresse Ă ses fils :
* Mais oĂč va le monde ? Nous n’en savons rien, mais la tournure que prennent les choses ne nous plaĂźt guĂšre.
* Alors que faire ? Le sujet est apparu ce week-end. Les cours sont enfin finis pour l’Ă©tĂ©. L’un de nos fils est revenu de Boston. Deux autres ont fini leurs examens en France. Nous les avons emmenĂ©s en Normandie pour le week-end, et nous avons tous travaillĂ© Ă repeindre les fenĂȘtres et les portes de notre vieille maison, de l’Ă©table et des Ă©curies. La peinture a ça de bien qu’elle invite Ă la conversation.
* « Papa, dans quoi est-ce que tu investis ? », demanda l’un des garçons.
* Nous avons expliquĂ© que nous avons mis l’argent familial dans diverses choses.
* « Je ne suis pas vraiment un investisseur — sinon dans mon entreprise », avons-nous expliquĂ©. « Mais je connais certaines personnes qui sont trĂšs bonnes en la matiĂšre. Ces gens font des recherches sur des sociĂ©tĂ©s individuelles — Warren Buffett, par exemple. S’ils sont bons, et s’ils ont de la chance, ils font un peu mieux que le marchĂ© lui-mĂȘme. Sur une seule annĂ©e, cela n’aurait pas beaucoup d’importance. Mais Ă trĂšs long terme, ça finit par faire une somme. Je leur ai donc donnĂ© une partie du patrimoine familial ».
* « Les marchĂ©s Ă©mergents, par exemple. Je ne sais rien en ce qui concerne l’an prochain. Ou mĂȘme les cinq prochaines annĂ©es. Mais on peut raisonnablement parier que dans 10 Ă 20 ans, ces investissements sur les marchĂ©s Ă©mergents auront mieux performĂ© que si on avait investi dans les valeurs US. Et si on a un homme de confiance, on peut voir Ă vraiment trĂšs long terme, se diversifier sur plusieurs marchĂ©s diffĂ©rents et ne s’inquiĂ©ter de rien ».
* « Tu veux dire que tu as mis tout l’argent dans des marchĂ©s Ă©mergents ? »
* « Non, non… seulement un quart. Le reste est dans l’or, les ressources naturelles et les actions europĂ©ennes — et lĂ encore, une personne en qui j’ai confiance fait des placements de trĂšs long terme. Je ne sais pas si l’or va grimper Ă court terme. Mais Ă trĂšs long terme, il n’y a jamais eu meilleur moyen de prĂ©server sa richesse. Je pense aussi qu’Ă long terme, les ressources naturelles seront un bon placement — si une personne de confiance te guide. Je suis dans une position privilĂ©giĂ©e, dans le sens oĂč je rencontre tant de personnes diffĂ©rentes essayant plein de maniĂšres diffĂ©rentes de gagner de l’argent. Dans mon activitĂ©, je les vois… je les rencontre… j’Ă©tudie leurs thĂ©ories et je vois leurs rĂ©sultats. La plupart d’entre eux sont une perte de temps. Pire, ils sont dangereux pour le capital des gens. Mais quelques-uns sont de vĂ©ritables professionnels… des gens en qui l’on peut avoir confiance… et des gens qui feront un excellent travail ».
* « Je sais tout ça, je lis la Chronique… et d’ailleurs, ça fausse probablement mon mode de pensĂ©e — parce que je placerai l’argent que j’Ă©pargnerai cet Ă©tĂ© dans l’or. Mais, Papa, que se passera-t-il si l’or baisse comme dans les annĂ©es 90… ou si tous ces gestionnaires perdent l’argent ? Qu’est-ce que tu feras ? Tu ne devrais pas aussi avoir de l’argent en banque, pour prendre ta retraite ? »
* « Pas du tout… je ne prendrai jamais ma retraite. Et quand je deviendrai trop vieux pour travailler… expĂ©diez-moi au ranch, en Argentine, et laissez-moi m’y dessĂ©cher et disparaĂźtre ».
* « TrĂšs bien, Papa… ça me semble un bon plan ».
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