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On prend les mêmes que l’an dernier et on recommence ! Le jeu de dominos continue de s’effondrer : après la mauvaise note attribuée au Portugal par la fameuse agence de notations Moody’s (qui appartiennent à qui déjà ?), la confiance dans l’euro continue d’être sapée. Après les PIGS, quel est le prochain pays sur la liste ? Mauvaise passe pour la monnaie unique.

A peine les doutes sur le défaut de paiement de la Grèce commençaient-ils à se dissiper (toujours en pleine tragédie soit dit en passant), que l’euro est à nouveau touché de plein fouet, en plein Portugal, par les terribles agences de notations. Après avoir estimé que le pays pouvait avoir besoin d’un second plan d’aide, Moody’s a baissé la note du Portugal de 4 points (de BAA1 à BA2), reléguant le pays au rang des « investissements spéculatifs » (« speculative grade »). Rien de tel pour rassurer des investisseurs déjà bien frileux ! Et l’euro de reculer face au dollar, au franc suisse et au yen ce mercredi…

PIGS en péril, planète euro aussi
Le sort du Portugal risque hélas de se calquer sur celui de la Grèce (on en reparle dans un an ?), et le prochain pays à suivre sur la liste est un des « PIGS », l’Irlande, elle-même très endettée. Malgré un plan d’aide de 85 milliards d’euros, le pays est toujours suspecté de défaut lui aussi. Résultat, les taux d’intérêt auquel le pays d’Eire peut emprunter ont augmenté comme jamais. Non seulement le taux de chômage est toujours très élevé (14%) mais la consommation nationale ne décolle pas.

La faute à qui ? Une sorte de crise des subprimes sauce irlandaise à base d’investissements immobiliers ultra risqués. Le problème est que si seuls les pays économiquement faibles de la zone euro sont concernés, ils risquent d’entraîner les autres dans leur chute.

Les agences de notation financières pointées du doigt
Pourquoi ces agences de notation, véritables créatrices de dette, ne font-elles l’objet d’aucune régulation ? Pourquoi les institutions financières leur font-elles confiance ? Quant à la moindre annonce, l’euro sombre au profit du dollar, on est en droit de se demander à qui profite le crime. Véritable « oligopole » (pour reprendre une expression de la Tribune), les agences de notations décident de manière implicite des plans d’aide qui peuvent être accordés ou non aux pays d’Europe en difficulté, et de dégrader la note d’un pays comme le Portugal, déjà en plein plan d’austérité.
« Non conformité à la promesse originelle paiement en temps et en heure des intérêts et du principal », voilà les arguments des Standard & Poor’s pour justifier la qualification de la Grèce en défaut.

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L’autorité des agences de notation, la sévérité des notes, l’influence qu’elles exercent est depuis longtemps décriée. S&P vient d’ailleurs d’être condamnée à verser 784.000 euros au groupe alimentaire Parmalat. L’agence venait de mal le noter alors que le groupe était déjà en difficulté financière. En attribuant de mauvaises notes, les agences de notation maintiennent les pays (ou les industries) en difficulté le bec sous l’eau. Au moment où ils auraient le plus besoin d’inspirer confiance pour reprendre place dans les marchés, les agences ne font qu’enfoncer les pays endettés dans la tourmente.

Et s’il se passait la même chose en France ?
Quand on sait que les fonds spéculatifs américains spéculent sur la baisse de l’euro, on sait à qui profite le système de notation de ces agences qui ne font que surfer sur une lame de fond.

La seule vraie valeur susceptible de rester à l’abri des remous monétaires est l’or bien sûr. Si ce n’est l’euro, c’est le dollar qui décline, puis le yen… Dans un film d’anticipation où la France subirait le même sort de la Grèce n’est pas si hypothétique que ça. Pour éviter de nous retrouver dans la même situation que nos confrères hellènes, il serait plus prudent, tant que l’or n’a pas atteint sa valeur maximum, d’investir au moins 20% de votre patrimoine dans une valeur qui elle, est bien tangible et ne repose sur aucun investissement risqué, puisque l’or possède sa valeur propre.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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