
Les raisons de la crise
Cette formidable croissance a été obtenue au prix d’un fort endettement des entreprises, notamment des banques – les comptes de l’État affichant, eux, un excédent. Pour compenser l’écart entre la faiblesse de la production locale et le haut niveau de vie des habitants, les banques islandaises ont massivement emprunté en Suède et au Royaume-Uni. Cet endettement a contribué à un énorme essor des banques locales : lorsque la crise a éclaté, les activités financières représentaient huit fois le produit intérieur brut (PIB) du pays. Mais au fil du temps, la dette a représenté un double problème pour l’Islande. Pour continuer à emprunter, les établissements bancaires ont dû augmenter leurs taux d’intérêts, alourdissant ainsi la charge de la dette. Puis, compte tenu de l’insuffisance de l’épargne nationale, ces dettes
ont été contractées en devises fortes (euro et livre ster-ling). Quand, en pleine crise de liquidité, les banques étrangères ont cherché à récupérer leurs mises auprès des banques islandaises, ces dernières leur ont proposé de les rembourser dans la monnaie locale, ce que les banques étrangères ont refusé, contribuant ainsi à l’effondrement de la couronne islandaise.

Vers une sortie de crise
Après la nationalisation des banques, ?’État islandais doit désormais honorer les dettes bancaires, libellées en devi-ses. C’est la raison pour laquelle il s’est tourné vers le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne (UE). L’institution financière internationale, a accordé un prêt de 2,1 milliards de dollars, tandis que les pays nordiques (Danemark, Finlande, Norvège et Suède) ont, de leur côté, décidé conjointement d’accorder à leur partenaire au sein du Conseil nordique une aide additionnelle de 2,5 milliards de dollars. D’autres pays, dont la Pologne et la Russie devraient également octroyer une aide à l’Islande qui estime avoir besoin d’une aide totale de 5 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros). Le gouvernement islandais a évalué que le coût de la crise bancaire pourrait atteindre 85 % de son PIB, soit 1 100 milliards de couronnes (7,2 milliards d’euros).
Extrait du n°2960 de Problèmes Economiques






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