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Plus rapide que la lumière, il semblerait que notre Président ait coupé l’herbe sous le pied à l’opposition en voulant accélérer la mise en place d’une taxe sur les transactions boursières. Sarko virerait-il de bord ou s’agit-il d’un coup de bluff électoral ? loretlargent.info fait le point sur une taxe qui fâche mais qui pourrait bien être le début d’un changement attendu.

C’est un économiste, James Tobin, qui suggéra l’idée de cette taxe en 1972, visant à mettre un frein sur la spéculation complètement dérégulée des marchés. Le taux de cette taxe sur les transactions monétaires internationales serait compris entre 0,05% et 1%.

Vraie bonne décision ?
Actuellement, si elle était établie à hauteur de ne serait-ce que 0,1% sur les actions et les obligations et de 0,01% sur les autres produits financiers, cela rapporterait à l’Etat français environ 10 milliards d’euros. Encore faut-il que la France ne fasse pas cavalier seul, au risque d’épouvanter les marchés boursiers et de mettre à mal le secteur financier. Pour Europlace (organisation des principaux représentants français de la finance), une telle décision risquerait de réduire « le rôle de la place de Paris dans l’économie européenne et mondiale » et « d’aggraver la récession annoncée » selon l’économiste Marc Touati.

De bonnes conditions d’application
L’empressement du candidat Sarkozy à vouloir entériner une telle loi peut paraître suspect quand en 1999, il la qualifiait « d’absurdité ». Quand il a déclaré qu’il « n’attendrait pas qu’ils trouvent un consensus pour mettre en œuvre la taxe en France », cela n’a pas manqué d’agacer ses principaux partenaires européens.

Il faut rester circonspect vis-à-vis des conditions d’application d’une telle taxe, d’ordinaire portée par l’opposition. One, ONG de lutte contre la pauvreté fondée par Bono, milite pour un reversement de la moitié des bénéfices pour des causes humanitaires. Si les bénéfices ne sont utilisés que pour rembourser les dettes contractées par l’Etat et alimenter les banques commerciales qui prêtent à taux élevés, alors la taxe Tobin ne fera qu’entretenir le système véreux duquel l’économie mondiale a tant de mal à s’extraire. Et elle ne servira à rien.

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A quand une vraie taxe « Tobin des bois » ?
Si les bénéfices de cette taxe étaient redistribués « à la Robin des Bois » pour favoriser la croissance, développer les PME, elle permettrait alors, peut-être, d’amorcer un changement systémique tant attendu. Mais pour cela, il faudrait qu’elle soit appliquée à l’échelle européenne et mondiale dans un deuxième temps, pas sans soutien, même si la France souhaite « donner l’exemple ». En tout cas, en cas d’application, l’or physique lui échapperait complètement. Seules les transactions sur l’or papier seraient concernées.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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