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Vous disposez d’une somme d’argent que vous voulez convertir en métal jaune mais vous ne savez pas comment vous y prendre ? Ce feuilleton sur l’investissement en Dollar-Cost Averaging (DCA)/Euro-Cost Averaging (ECA) est fait pour vous ! Dans ce septième et dernier volet, je vous explique pourquoi il vaut mieux investir dans l’or physique plutôt que dans l’or papier, et comment procéder en pratique.

L’investissement en DCA/ECA est la meilleure solution pour se protéger de nos émotions et de nos biais cognitifs. En fractionnant votre investissement pour convertir passivement en or une somme fixe de manière récurrente à intervalles réguliers, et ce quel que soit le cours de l’or, non seulement vous êtes efficace sur le plan financier mais vous dormez tranquille.

Ceci posé, reste à savoir comment mener ce type de stratégie dans la pratique.

Mais commençons si vous le voulez bien par vérifier que l’investissement en ECA est fait pour vous.

A qui s’adresse l’investissement en Euro-Cost Averaging (ECA) ?

L’investissement en DCA/ECA est fait pour vous, que vos moyens financiers soient faibles ou conséquents, si :

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  • Vous avez une conviction haussière de long terme sur un actif et vous voulez tirez profit de cette tendance ;
  • Vous n’avez pas la chance de vous appeler Warren Buffet ou d’être son client, ou vous contestez l’existence de « Dieu » en gestion financière ;
  • Vous voulez néanmoins que votre gestion soit efficace en termes de performance ;
  • Vous privilégiez la sécurité à l’audace (un argument d’autant plus valable que l’actif en question est votre assurance patrimoniale) ;
  • Vous voulez être une main forte et vous avez compris que vous êtes votre pire ennemi du fait de vos biais cognitifs et de vos émotions, et vous voulez non seulement vous prémunir d’une énorme erreur de trading mais également pouvoir dormir sur vos deux oreilles ;
  • Vous voulez que votre gestion financière soit simple (voire automatisée), sans contraintes trop lourdes en termes de suivi de l’actualité du secteur et sans opérations d’achat-vente intempestives.

Le cas unique dans lequel cette stratégie est déconseillée me semble être le suivant : vous mettriez votre tête à couper qu’un actif se trouve dans un marché haussier séculaire, et que le cours ne redescendra plus en-dessous de son niveau actuel. Le cas échéant, comme le souligne le site Sunshine Profits, « Plus le marché haussier d’un secteur particulier est fort, plus la méthode DCA devient coûteuse. Il peut être plus difficile d’un point de vue psychologique d’acheter tous ses lingots en une seule fois mais au final, cela devrait s’avérer rentable dans la plupart des cas. Vous vous souvenez du dicton « plus la décision est difficile, plus elle est rentable » ? En outre, nous avons affaire à un marché haussier séculaire pour les métaux précieux et, durant sa dernière phase, l’or et surtout l’argent vont progresser très rapidement. Voulez-vous prendre le risque de ne pas être totalement investi lorsque cela se produira ? »

C’est une excellente remarque. A vous d’agir en fonction de votre niveau de conviction.

Pour le reste, au plus vous cochez de cases dans la liste ci-dessus, au plus la gestion passive est préférable à la gestion active, et c’est vers une solution du type Dollar-Cost Averaging/Euro-Cost Averaging qu’il faut vous tourner.

Mais faut-il le cas échéant opter pour l’or physique ou pour l’or papier ?

Comme la question est cruciale, je me permets de prendre quelques paragraphes pour développer.

Gestion passive : faut-il investir dans l’or physique ou dans l’or papier ?

Une prise de position sur le marché de l’or peut être envisagée de différentes manières, lesquelles n’ont absolument rien à voir les unes avec les autres.

En existe-t-il une qui soit préférable aux autres ? Comme je l’ai écrit dans mon livre, « Les différents produits aurifères n’ayant pas les mêmes caractéristiques en termes de risque, de rendement, de liquidité et de sécurité, [tout] dépend des objectifs patrimoniaux que vous vous êtes fixés ».

Lorsque l’on souhaite protéger un patrimoine contre les risques d’instabilité conjoncturelle et a fortiori structurelle, c’est vers l’or physique qu’il convient de se tourner (comme je m’adresse à des lecteurs majoritairement Français et non Asiatiques, j’exclus les bijoux de cette catégorie).

L’or physique ne doit en effet pas être confondu avec l’or papier. Ici, je fais en particulier référence aux trackers or (ou ETF or) ou encore aux certificats or, qui sont autant de produits dérivés de l’or physique ayant vocation à répliquer l’évolution du cours de l’once, et ce moyennant des frais de gestion modiques (moins élevés que sur l’or physique), dans la grande tradition de la gestion passive.

Cependant, « du fait de leur nature, ces produits vous exposent à 6 risques qu’il est possible d’éviter avec l’or physique : le risque de propriété, le risque de multipropriété, le risque d’intermédiation (ou risque de contrepartie), le risque de rédemption, le risque issu du conflit d’intérêt des conservateurs et le risque de change. En somme, avec l’or papier, on favorise bien souvent la souplesse au détriment de la sécurité apportée par la détention directe d’or physique », comme je l’ai détaillé dans mon livre. « Pourquoi est-ce que j’évoque tous ces éléments théoriques ? Parce qu’en cas de problème, il est possible que les parts d’un tracker or divergent significativement du cours du métal, voire rejoignent la valeur du papier qui a servi à signer l’ordre d’achat. En somme, vous avez le droit d’avoir de l’or physique, des parts de fonds miniers aurifères, voire de l’or papier dans votre patrimoine, mais pas pour les mêmes raisons », comme je le rappelais dans les colonnes des Editions Jean de Portal.

A cette mise en garde, j’ajouterai pour enfoncer le clou ces lignes de Bruno Bertez, rédigées le 1er octobre 2017 : « Je maintiens que l’un des facteurs déclenchant la prochaine crise, dans un mois, dans un an, dans deux ans… sera la gestion passive. Les nouveaux produits prolifèrent. Cyniquement, les intermédiaires financiers mettent à la disposition des clients les produits qu’ils demandent comme ils l’ont fait lors des subprimes. On a créé 167 ETF l’an dernier, 24 rien que ce mois-ci, en 15 jours. Comme le fait remarquer Jesse Felder, la similitude avec ce qui s’est passé à la fin des années 20 est frappante, on avait connu le même phénomène avec les « investment trusts ». Le vice de la fabrication de ces produits de l’investissement passif, c’est la liquidité. Ils seront un jour invendables et eux même ne pourront rien vendre. On est toujours puni par où l’on pèche ! Or vous le savez, la liquidité c’est ce qui tient l’ensemble du nouveau régime de la Valeur. »

Si vous considérez l’or comme une assurance patrimoniale, ne transigez pas sur la sécurité. Exit donc l’or papier – en tout cas dans la mesure où vous envisagez l’or comme une assurance patrimoniale sur le moyen/long terme.

Reste l’or physique et la question suivante.

Comment profiter de manière passive de la performance du cours de l’or en achetant directement du métal ?

Assez récent dans le monde des cryptos pour attirer les nocoiners, l’investissement en DCA/ECA existe depuis plus de 10 ans sur le marché de l’or.

Chez AuCOFFRE.com, cela s’appelle “Le Service Premium”. Cette solution fonctionne comme un plan d’épargne en or et/ou en argent avec un approvisionnement sur une base mensuelle à partir de 1 gramme d’or ou 10 grammes d’argent. Avec un gramme d’or qui cote dans les 50 € et un gramme d’argent qui affiche environ 0,70 € à l’heure où j’écris ces lignes, vous ne pourrez plus dire que l’investissement dans les métaux précieux est « un truc de riche » !

Notez enfin que mettre en œuvre une stratégie d’investissement en DCA/ECA ne vous interdit pas de procéder en parallèle à des achats opportunistes si vous le sentez vraiment. Vous pouvez « setup & forget » (paramétrer et ne plus y penser) une partie de votre portefeuille en gestion passive, et chasser les plus bas sur le compartiment actif de votre portefeuille de métaux précieux… enfin dans la mesure où vous trouvez cela confortable psychologiquement.

A titre personnel, mes convictions haussières sur le métal jaune sont extrêmement fortes mais je ne cherche pas à faire compliqué au niveau de ma gestion financière : j’aime dormir sur mes deux oreilles !

A lundi prochain pour un nouveau feuilleton !

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Nicolas Perrin
Diplômé de l’IEP de Strasbourg, du Collège d’Europe et titulaire d’un Master 2 en Gestion de Patrimoine, Nicolas Perrin a débuté sa carrière en tant que conseiller en gestion de patrimoine. Auteur de l’ouvrage de référence "Investir sur le Marché de l’Or : Comprendre pour Agir", il est désormais rédacteur indépendant. Il s’intéresse au libéralisme, à l’économie et aux marchés financiers, en particulier aux métaux précieux et aux crypto-actifs, sans oublier la gestion de patrimoine. Twitter : @Nikookaburra

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