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Témoin du niveau de production de richesse d’un pays, la vitesse de circulation de la monnaie est un indicateur aussi simple à calculer qu’important à comprendre. 

Qu’est-ce que la vitesse de circulation de la monnaie ? Comment la calculer ? Quelles analyses peut-on établir à partir de ce paramètre ? Voici ce que nous dit la vélocité des transactions sur la santé d’un système économique.

Qu’est-ce que la vitesse de circulation de la monnaie ?

Par définition, la vitesse de circulation de la monnaie est un concept né des travaux de trois économistes :

  • John Maynard Keynes ;
  • Joseph Schumpeter ;
  • Marius Wilhelm Holtrop.

Aussi appelée vélocité de la monnaie, la vitesse de circulation de la monnaie désigne le nombre de fois qu’une devise est échangée entre les agents d’un système économique prédéterminé dans une période donnée.

Autrement dit, chaque fois qu’une devise passe des mains d’un agent économique (quel qu’il soit) à un autre, la vitesse de circulation de la monnaie est accrue. On peut également parler de taux de rotation.

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Calculer la vitesse de circulation de la monnaie

Formule de calcul

La formule de calcul de la vitesse de circulation de la monnaie :

V = (P x T) / M

Avec :

  • V la vitesse de circulation de la monnaie ;
  • P le niveau moyen des prix sur la période (exprimé dans la devise étudiée) ;
  • T le nombre de transactions ;
  • M la quantité de monnaie disponible.

Autrement dit, la vélocité de circulation de la monnaie désigne la quantité totale d’argent dépensé par rapport à la quantité d’argent disponible. Celle-ci n’a de sens que lorsque l’on précise la période dans laquelle elle est calculée.

On peut analyser cette formule en affirmant que :

  • V ne peut pas être inférieure à 0 (une vitesse n’est jamais négative, au pire la monnaie restera immobile et sa vitesse de circulation sera égale à 0) ;
  • si V est égale à 1, alors cela signifie qu’il n’y a qu’un seul échange de la monnaie disponible dans la période étudiée.

À noter : L’inverse de la vitesse de circulation d’une devise est appelé le taux de liquidité, qui est donc donné par 1/V.

Exemple de calcul

Deux boulangers sont installés face à face. Chaque jour pendant un mois, l’un va payer à l’autre une baguette de pain pour 1€, que l’autre lui rachètera à son tour au même prix.

Ici :

  • la masse monétaire M disponible est de seulement 1€, qui circule de l’un à l’autre des deux agents (boulangers) ;
  • le nombre de transactions est de 2 par jour, soit 60 par mois (sur 30 jours) ;
  • la valeur moyenne T des prix est de 1€.

Dans cet exemple, la vitesse de circulation de la monnaie V est donc de :

  • (2 x 1) / 1 = 2 par jour ;
  • (60 x 1) / 1 = 60 par mois.

Dès lors, on comprend l’importance de bien préciser la période dans laquelle on effectue les calculs !

Impacts de la vitesse de circulation de la monnaie

La vitesse de circulation de la monnaie est un paramètre fondamental pour le calcul de divers indicateurs. Le Produit intérieur brut (PIB) par exemple, tient compte du volume de consommation des ménages, et donc de la vélocité de circulation de la devise.

En outre, l’émission de monnaie par les banques centrales dans le cadre de leur politique monétaire augmente la masse monétaire, mais cette dernière ne prend sens que si elle est mise en contraste avec l’intensité des transactions.

Ainsi, on tend à affirmer qu’une circulation élevée de la monnaie est synonyme d’une forte création de richesse. Ce phénomène est notamment accentué avec les crédits offerts par les banques, des taux d’intérêt élevés et des découverts autorisés. Dans ce contexte, on parle de monnaie dynamique.

Toutefois, une vitesse de circulation de la monnaie élevée implique que la demande dépasse l’offre. De ce déséquilibre naît alors une augmentation des prix et une possible inflation.

L’inflation engendrée par une forte vélocité de circulation de la monnaie peut, si les banques centrales proposent des taux directeurs élevés, encourager les ménages à épargner. De cette façon, l’offre et la demande retournent à l’équilibre et l’industrie bénéficie des investissements pour se développer.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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