Publicité

Avec la non-taxation des œuvres d’art récemment décidée par le gouvernement, un créneau d’épargne et de spéculation paraît sauvé. Bon ou mauvais plan par rapport à l’or ? Focus sur un investissement particulier.

Les œuvres d’art et l’impôt

La récente décision du gouvernement de ne pas taxer les œuvres d’art devrait permettre au marché de l’art de rester en bonne santé. Une « non réforme » de la fiscalité du patrimoine sous forme de cadeau aux riches investisseurs, mais pas n’importe lesquels.

Dans les années 80, les œuvres d’art sortent de l’ISF pour éviter qu’elles partent à l’étranger. Or les plus-values réalisées par spéculation au sein de ce marché très mobile échappent complètement à la fiscalité française. Il était donc légitime que le gouvernement veuille les remettre dans le circuit de l’imposition mais face à la levée de boucliers, les œuvres ne seront pas taxées, du moins pour le moment, et cela notamment pour éviter l’asphyxie d’un marché assez fragile et en régression.

Évolution de l’art sur le marché

Au début du 20e siècle, en réaction à l’art « classique », fleurit un art d’avant-garde à l’origine de mouvements artistiques aujourd’hui reconnus et institutionnalisés au point d’être devenus à leur tour un art conventionnel. Presque tous les artistes du début du 20e siècle qui ne valaient rien à l’époque, sont aujourd’hui extrêmement bien cotés. L’exemple le plus criant est celui de Van Gogh dont les tableaux ne valaient que 20 ou 30 Francs de l’époque et qui s’arrachent aujourd’hui pour plusieurs millions d’euros. Heureux sont les chanceux ayant eu la bonne idée d’acquérir une toile du maître de son vivant… Dans ce cas et dans la mesure où le ou les tableaux ont été transmis de génération en génération, la plus-value réalisée est de l’ordre de… 1million% !

Après la guerre, la bourgeoisie s’empare de cet art et réclame de l’avant-garde. Dès lors, récupéré par les institutions, la classe dominante et le marché, l’avant-garde signe son arrêt de mort ; c’en est fini de la découverte du jeune talent prometteur. Il devient alors beaucoup plus difficile d’avoir du discernement pour distinguer les futures valeurs montantes. Le gros coup de poker sur l’artiste méconnu, c’est fini. C’est Warhol qui mettra fin au mythe de l’artiste bohème reconnu post-mortem, en souhaitant être célèbre de son vivant et en reproduisant ses œuvres de façon industrielle.

Publicité

Le marché est devenu tellement important, mobile et fragile, que rien ne passe en dehors de ses filets. Du coup, les spéculateurs, marchands d’art et tous les acteurs du marché de l’art ont tendance à s’emballer pour tout et n’importe quoi à l’heure actuelle.

A partir des années 60, l’avant-garde est allée vers plus de dématérialisation de l’objet d’art (minimalisme, art conceptuel…) ; les artistes produisent des objets ; la nouvelle bourgeoisie d’après guerre avait besoin d’objets d’arts : d’où l’arrivée d’un mouvement d’objets d’arts un peu factice qui répondait plus à un besoin du marché qu’à une démarche artistique et esthétique.

Les nouveaux supports ont changé la donne. Avec les supports numériques, internet, l’art dématérialisé et l’éphémère sont devenus des valeurs montantes mais quid de l’investissement ?

Œuvres d’art versus or

Autant l’or est une valeur stable qui vaudra toujours quelque chose (au moins son poids en or !), autant le marché de l’art est extrêmement plus risqué. Pour miser sur une œuvre, il faut être soit bien inspiré, soit très bien conseillé.

Ce genre d’investissement reste réservé aux passionnés et aux aficionados : c’est un investissement « passion » avant d’être un bon moyen de placer son argent. Avant tout investissement, il est nécessaire de savoir ce que l’on souhaite acquérir et de se familiariser avec le monde des ventes d’objets d’art (les enchères ou le gré à gré) un peu particulier. En outre, l’expertise d’un faux peut s’avérer beaucoup plus longue et délicate à réaliser que pour une pièce d’or… Avis aux experts !

Article précédentLa révolution grecque est en marche
Article suivantUne issue « drachmatique » pour la Grèce ?
Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez entrer votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici