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Eugene Fama l’avait prédit dans son ouvrage “Efficient capital markets : a review of theory and empirical work” : battre un marché financier est un pari complexe ; un pari complexe que 9 investisseurs particuliers sur 10 finissent par perdre.

Face à ce constat sans appel, nombreux sont les investisseurs qui décident alors d’investir dans les Exchange traded funds (ETF) afin non pas de surperformer, mais de reproduire la performance globale des indices sélectionnés. Bonne idée ? Pas si sûr…

ETF : un investissement pas si responsable

Vivre aux dépens des vrais investisseurs

Avant toute chose, il est important de rappeler qu’un ETF reproduit la performance d’un ensemble d’actifs sous-jacents. Autrement dit, la gestion passive d’un ETF est clairement dépendante des résultats desdits actifs sous-jacents, dont la gestion est, quant à elle, active.

Concrètement, cela signifie que toute plus-value ou valeur économique engendrée par les ETFs découle exclusivement du travail d’investisseurs dédiés à l’analyse technique, comportementale et surtout fondamentale des entreprises. De ces études, dépend la cohérence des prix sur les marchés financiers et, à plus grande échelle, celle de l’économie globale.

Parce que la gestion indicielle des ETFs est ainsi inséparable des actifs choisis, plusieurs problèmes sont soulevés, à savoir :

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  • des problèmes de démocratie actionnariale ;
  • des problèmes de gouvernance des entreprises cotées en bourse ;
  • des problèmes décisionnels (notamment vis-à-vis des critères Environnementaux, sociaux et de gouvernance – ESG).

Un panier d’actifs rempli de pommes pourries

Au vu des exigences de simplicité formulées par la majorité des investisseurs en ETF, peu d’entre eux seront regardants aussi bien concernant les émetteurs de ces trackers, que concernant les titres contenus dans les ETFs sélectionnés.

Ce manque de discernement dû au fait que dans le panier d’actifs se trouveront aussi bien les bonnes pommes que les pommes pourries est, dès lors, susceptible d’avoir des conséquences funestes pour la rentabilité de l’investisseur et même pour l’économie mondiale.

En effet, trop souvent aucun questionnement critique ne vient traverser l’esprit de l’investisseur qui, de ce fait, devient un simple acheteur dont le seul souci est alors de réduire ses risques de perte en capital.

Une rentabilité qui mise sur une croissance fragile

Là encore et malgré ce principe à première vue rassurant de reproduire la performance du marché choisi, le rendement à long terme d’un tel investissement n’est pas non plus garanti.

De fait, là où un investisseur institutionnel place le long terme à un horizon de plusieurs décennies, la patience d’un investisseur particulier se bornera bien plus souvent à quelques années (par exemple le seuil des 8 ans de son assurance-vie au-delà duquel sa fiscalité sera allégée).

Malheureusement, l’Histoire nous a montré à de nombreuses reprises que de multiples événements d’ampleur peuvent pénaliser temporairement un investissement, et ce, sur des durées parfois supérieures à 8 ans. 

En conséquence, sur le temps long, la performance des ETFs reste l’esclave d’une croissance économique relativement incertaine.

ETF : gestion passive, vraiment ?

Ne pas choisir, c’est déjà un choix

Le modèle de gestion du “bon père de famille” ainsi plébiscité par les ETFs met en avant la diversification en faisant valoir que celle-ci réduit le risque et reproduit le rendement des actifs sélectionnés.

Pourtant, de nombreux choix s’imposent en réalité, tels que :

  • le secteur d’activité (technologie, télécommunication, automobile, pharmaceutique…) ;
  • la zone géographique (Europe, Amérique, pays en développement…) ;
  • les capitalisations d’entreprises (Small caps, Big caps) ;
  • les produits financiers (indices, actions, matières premières…) ;
  • les marchés financiers (CAC 40, Nikkei, DAX 30, Dow Jones…).

Tout en mettant de côté ses valeurs éthiques et son devoir d’analyse financière des entreprises, l’investisseur en ETF doit malgré tout trancher parmi toutes les opportunités qui s’offrent à lui, impactant ainsi l’économie de façon significative.

Déléguer aveuglément aux intermédiaires

Au cœur de ce paradoxe du “non choix”, l’acheteur vient rémunérer le travail d’un intermédiaire alors même que l’ETF repose sur une gestion prétendument passive. Au-delà du manque de transparence, l’investisseur délaisse donc une nouvelle fois ses responsabilités au profit d’intérêts possiblement déconnectés des siens.

Face aux aléas imprévisibles de l’économie mondiale, l’écrasante majorité des placements s’expose à des risques inconsidérés aussi bien à court terme, que sur le temps long.Dès lors, il semble vital de revenir aux valeurs refuges.

L’or et l’argent possèdent par exemple une valeur intrinsèque et tangible correspondant à des propriétés reconnues et convoitées dans de nombreux domaines de l’industrie.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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