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De l’Égypte ancienne à nos jours, en passant par les empires perse, ottoman et le monde islamique historique, le Moyen-Orient est étroitement associé au métal jaune. Cette région, connue pour sa longue tradition de commerce de l’or et d’épargne dans ce métal précieux, a un épicentre. Et cet épicentre, c’est Dubaï : la « Cité de l’or ».

Laissez-moi vous raconter comment l’émirat a atteint cette position éminente…

La spectaculaire croissance parallèle de l’économie et du marché de l’or dubaïotes

Quelle a été la stratégie de développement économique des Émirats Arabes Unis (EAU) ?

Depuis leur indépendance du Royaume-Uni en 1971, les Émirats arabes unis sont l’un des plus retentissants succès économiques au monde. En quelques décennies seulement, cette fédération de 7 émirats, dont Dubaï et Abu Dhabi sont les plus grands et les plus peuplés, s’est transformée d’un simple pays producteur de pétrole à un centre régional de commerce, d’affaires et de tourisme de premier plan.

Comme le racontent Ronald Stöferle & Mark Valek (S&V) dans leur rapport In Gold We Trust (IGWT) 2024, « la croissance économique des EAU a d’abord été alimentée par l’exploitation des vastes réserves pétrolières des Émirats, dont les revenus ont ensuite été investis dans le développement des infrastructures de commerce et de transport du pays.

Ces investissements ont ensuite soutenu la diversification économique des Émirats arabes unis dans le commerce et les matières premières, le secteur financier, le tourisme et l’immobilier. Parallèlement, le gouvernement des EAU a mis en place des politiques gouvernementales favorables aux entreprises et a créé de nombreuses zones franches, en particulier à Dubaï. »

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Une zone franche est une zone géographique délimitée au sein de laquelle les entreprises bénéficient d’avantages fiscaux et douaniers visant à encourager l’investissement et le commerce international.

Résultat des courses : le secteur financier émirati est en train de devenir un centre mondial de premier plan, comparable à Singapour, Hong Kong et même Londres et New York.

Ce n’est pas tout. Dubaï brille également dans le secteur du tourisme. La cité-État est désormais la première destination du Moyen-Orient, et la 3ème ville la plus fréquentée au monde, derrière Istanbul et Londres, mais devant Paris et Bangkok. 

Évidemment, rien de tout cela n’aurait été possible sans une situation géographique privilégiée.

Dubaï, au carrefour du Moyen-Orient et du monde

Comme le détaillent S&V, « Situés au cœur du Moyen-Orient, les Émirats arabes unis se trouvent à l’un des principaux carrefours commerciaux du monde et constituent littéralement le point où l’Est rencontre l’Ouest et le Nord rencontre le Sud le long de l’ancienne Route de la Soie. Au nord se trouvent l’Iran et l’Asie centrale, à l’est l’Inde, l’Asie du Sud-Est et la Chine, à l’ouest la Turquie et l’Europe, et au sud-ouest le continent africain. »

Carte du Golfe persique.

Difficile de faire plus central et stratégique comme localisation, n’est-ce pas ?

De la croissance économique des Émirats à la croissance du marché de l’or de Dubaï

Au cours des 25 dernières années, les facteurs ayant conduit au succès économique émirati se sont répercutés sur la croissance considérable du marché de l’or des Émirats arabes unis, centré à Dubaï :

  • Une situation géographique stratégique ;
  • Un réseau d’infrastructures de transport de classe mondiale ;
  • Le développement d’un secteur financier de premier plan ;
  • Des politiques ciblées du gouvernement visant à diversifier l’économie émiratie vers d’autres matières premières, et développer le secteur aurifère centré à Dubaï.

Voici comment S&V retracent les grandes étapes de cette histoire :

« Traditionnellement, Dubaï est connue comme la « Cité de l’or » en raison de sa longue histoire en tant que plaque tournante du commerce de l’or, notamment dans la région du Souk de l’or de Deira, où un vaste réseau de négociants de gros et de détail en or opère avec des connexions dans tout le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie.

Cependant, il existe également un écosystème aurifère plus moderne à Dubaï, composé de zones franches, de raffineries d’or et d’initiatives gouvernementales stratégiques qui ont tiré parti de cette infrastructure traditionnelle du marché de l’or.

Compte tenu de son emplacement stratégique, Dubaï est idéalement située à proximité de plusieurs pays producteurs d’or en Afrique et en Asie centrale, ainsi que de nombreux pays consommateurs d’or tels que l’Inde, la Chine, la Thaïlande, la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Égypte. Cet emplacement stratégique permet à Dubaï d’être un point de transit rentable entre l’approvisionnement en or et la satisfaction de la demande d’or, créant ainsi un flux constant d’or physique à travers les Émirats arabes unis. »

Voilà comment le commerce de l’or représente désormais près de 30 % du total des exportations non pétrolières des Émirats arabes unis.

Importations et exportations d’or des Émirats arabes unis (tonnes, 2003-2019).

Quel est l’avenir de Dubaï dans le commerce international de l’or ?

Dubaï, 3ème plaque tournante de l’or au monde

Grâce à ses emblématiques souks d’or et à ses zones franches, « la Cité de l’or » s’est donc rapidement imposée comme l’un des plus grands marchés d’or physique du monde et l’une des plus grandes plaques tournantes du commerce et du transit de l’or.

Comme l’indiquent S&V, c’est « entre 20 et 30 % de tout l’or échangé dans le monde chaque année [qui] passe par Dubaï, ce qui place [l’émirat] parmi les 3 principales plaques tournantes du commerce de l’or dans le monde, avec la Suisse et Londres. »

L’émergence des EAU, et tout particulièrement de Dubaï comme l’un des plus grands importateurs et exportateurs d’or au monde, s’est produite avec une extraordinaire rapidité.

Et le rôle de l’émirat a peu de chances de régresser…

Quel avenir pour Dubaï grâce aux BRICS+ ?

Le 1er janvier 2024, les EAU ont rejoint les BRICS+.

Pour les Émirats en général et Dubaï en particulier, c’est une extraordinaire opportunité de développer le secteur aurifère local.

Avec des membres fondateurs des BRICS qui sont pour la plupart de grandes puissances aurifères (en particulier la Chine, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud), et certains des nouveaux membres qui disposent de vastes marchés de l’or (l’Égypte et l’Iran, et potentiellement l’Arabie saoudite), le potentiel est extraordinaire.

Comme le relèvent S&V, « Les EAU et l’Arabie saoudite sont également membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), avec les pays voisins que sont le Koweït, le Bahreïn, le Qatar et Oman, qui partagent tous l’appétit insatiable de la région pour l’or physique. »

Autrement dit, les EAU en général et Dubaï en particulier ont toutes les chances de devenir la plaque tournante du commerce et du transit de l’or pour les BRICS+, renforçant ainsi leur position sur le marché mondial de l’or physique.

Sources :
Ronald P. Stöferle & Mark J. Valek, “In Gold We Trust report 2024: The New Gold Playbook”, Sound Money Capital AG & Incrementum, 17/05/2024, 422P.

Téléchargez le rapport In Gold We Trust 2024 ici.
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Nicolas Perrin
Diplômé de l’IEP de Strasbourg, du Collège d’Europe et titulaire d’un Master 2 en Gestion de Patrimoine, Nicolas Perrin a débuté sa carrière en tant que conseiller en gestion de patrimoine. Auteur de l’ouvrage de référence "Investir sur le Marché de l’Or : Comprendre pour Agir", il est désormais rédacteur indépendant. Il s’intéresse au libéralisme, à l’économie et aux marchés financiers, en particulier aux métaux précieux et aux crypto-actifs, sans oublier la gestion de patrimoine. Twitter : @Nikookaburra

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