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Dans le cadre de la Rencontre Annuelle AuCOFFRE 2022, diffusée sur la chaine Youtube AuCOFFRE.com du 28 novembre au 3 décembre prochain et dont le thème est « Les guerres de demain », Nicolas Chéron, analyste indépendant, spécialiste de la macroéconomie et vulgarisateur des mécanismes d’investissement, nous partage sa stratégie. Morceaux choisis.

Nicolas Chéron. CR @Aucoffre.com

Entre crise sanitaire, inflation, guerres, pénuries… le monde économique est traversé par de véritables secousses telluriques depuis près de trois ans. Dans ce monde très imparfait, comment développer ou protéger son patrimoine ?

Nicolas Chéron : « C’est en temps de crises que se font les plus belles opportunités pour les investisseurs. Simplement, il faut éduquer ces investisseurs car, la plupart du temps, ils ont appris à acheter des SPAC (Special Purpose Acquisition Company), des valeurs de croissance, des cryptos et des sociétés qui ne gagnent pas d’argent… Il faut qu’ils apprennent la diversification, les achats réguliers (ou Dollar Cost Average) qui sont des achats mensuels, qu’ils apprennent à fractionner leur épargne pour limiter les ondulations et les effets de cours. L’idée, c’est de se dire : « Si je crois aux métaux, aux cryptos ou aux actions pour les 10-15 ans à venir, je vais, dans les hausses comme dans les baisses, dans les crises comme dans les périodes d’euphorie, en acheter tous les mois une partie et, ensuite, rendez-vous dans dix ans ! Je reçois souvent des mails où les gens me disent : « Dois-je arrêter mes achats, puisque tel cours est en train de baisser ? ». C’est là qu’il manque une dimension éducative, car à la moindre baisse les gens paniquent et se demandent s’ils doivent arrêter d’investir. Selon moi, la réponse est claire, vous devez continuer vos acquisitions même lorsque certains cours sont en baisse, à la condition d’être à l’aise et serein avec ça. Mais comment être à l’aise ? La réponse est simple : en possédant de tout. En achetant des actions, un peu d’immobilier mais pas trop non plus, des métaux précieux, des cryptos, des actions, des ETF, selon les envies, et ce avec une vision de long terme, pour se constituer une épargne. Et puis, ensuite, arrêter de stresser, et voir les baisses comme des opportunités. Cela nécessite de changer complètement son mindset, et de se dire que les baisses de belles sociétés qui donnent des dividendes, c’est une opportunité d’en ramasser dans les mois, trimestres, ou dans les 10-15 ans à venir. Il faut savoir que 95% des investisseurs particuliers, des traders particuliers, donc ceux qui font du court terme et qui vont sur les classes d’actifs les plus spéculatives, sont en pertes… alors que plus de 90% des investisseurs de long terme, c’est-à-dire à plus de 10-15 ans, gagnent. Donc arrêtons de trader, arrêtons de faire des effets de levier, arrêtons d’aller que sur des classes d’actifs risquées et investissons dans une optique de long terme et de diversification. »  

Pourquoi faut-il diversifier ?

N.C. : Je vous donne un exemple. Cette année, l’or en euros est une de mes seules lignes de portefeuille dans le vert. Au début d’année, j’avais le projet personnel de prendre un virage dans ma vie et de changer de travail et de pays, j’ai donc un peu « dérisqué » mon portefeuille et je me suis demandé : « Dans un environnement incertain, que faut-il acheter ? » La réponse a été facile : de l’or. Et lorsque je parle d’or, je parle d’or physique. Donc, toujours dans cette optique de diversification, j’ai acheté de l’or et j’en suis bien content puisque d’un côté, mes actions baissent, tandis que de l’autre côté mon or monte. Au final, sur l’année, je ne perds pas tant d’argent que cela. Alors que quelqu’un qui est 100% investi en actions peu perdre de 20 à 30% cette année, ce qui devient un peu compliqué.

Vous qui êtes un investisseur aguerri, avec tous les titres spéculatifs qui existent, vous concluez donc votre gestion de portefeuille par de l’or physique ?

N.C. : Oui, j’essaie de minimiser mon risque, de diminuer ce qu’on appelle le bêta de mon portefeuille, sa volatilité. Il faut quand même rappeler que sur les vingt dernières années, l’or est un des actifs les plus haussiers de la planète. Si l’on regarde bien, la fête est terminée pour le NASDAC, qui s’est pris de sacrées volées. De même en ce qui concerne les cryptos, ça a commencé par une envolée, avant d’enchainer avec une retombée. Cette fois, si l’on regarde l’or, on n’est pas loin des plus hauts historiques en livres, en euros ou en yens. C’est un actif qui protège, on l’a récemment vu lorsque la guerre en Ukraine a éclaté. Et alors que les taux se sont envolés et que les taux réels aux Etats-Unis se sont réveillés ces derniers trimestres, je ne trouve pas que l’or ait beaucoup bronché…

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Retrouvez l’intégralité de cet entretien en vidéo et participez à notre Rencontre Annuelle 2022 !
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Benjamin Rosoor
Je suis entrepreneur sur le web depuis 1999. Diplômé de l'école de journalisme de Bordeaux, j'ai tout d'abord été journaliste-reporter radio pendant 10 ans. J'anime plusieurs médias sociaux et blogs sur les entreprises, la tech, la finance, le marketing digital.

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