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Dans le premier volet de ce dossier, nous avons interviewé Philippe Duredder, spécialiste des monnaies locales. Dans cette seconde partie, nous allons évoquer d’autres monnaies sans banque : or et argent sous forme physique et monnaies cryptées… En nous basant en partie sur les articles très étayés de Pascal Ordonneau, ancien dirigeant de la banque HSBC et auteur d’ouvrages économiques.

L’or et l’argent

L’or physique et l’argent métal sont les monnaies qui existent depuis le plus longtemps et qui ont encore le statut de monnaie. L’or et l’argent sont reconnus à la fois comme monnaies, moyens d’échange et pour leur valeur marchande depuis des millénaires. L’or constitue toujours une monnaie circulante. En 2012, lors du blocus autour de l’Iran, la Chine, gros importateur de pétrole iranien, contournait les sanctions financières imposées sur l’Iran depuis 2006 en achetant son pétrole avec de l’or.
L’Iran qui vient d’ailleurs de renflouer ses caisses en récupérant 13 tonnes d’or qui étaient bloquées en Afrique du Sud depuis deux ans par les sanctions internationales. La sanction sur le commerce de l’or et des métaux précieux notamment a été levée en gage de bonne volonté dans le cadre d’un accord intérimaire sur le dossier nucléaire.

Le 22 juin dernier, un activiste se revendiquant de l’Etat islamique a posté sur son compte Twitter (supprimé depuis) des photos de prototypes de la monnaie du groupe terroriste : un très bon instrument de propagande pour l’organisation. Rien n’indique que cette monnaie a été réellement mise en circulation, mais l’or est un instrument de confiance (de foi) qui peut servir à rallier les foules et pas toujours les bonnes causes. Cette monnaie aurait de toute façon beaucoup de mal à s’échanger sur les places de marchés et serait très difficile à mettre en place, ne serait-ce que pour des questions d’approvisionnement et de charges administratives pour le « califat ».

Mais il existe des moyens tout à fait légaux et reconnus internationalement pour payer sa note en or physique ou en argent métal. La dernière-née d’AuCOFFRE.com, la Vera Silver Zanzibar, en est la parfaite illustration. Cette pièce à cours légal qui constitue un moyen de paiement légal constitue une possible monnaie complémentaire, à l’heure où les Européens recherchent de plus en plus d’alternatives à la monnaie unique. En plus, elle est facilement accessible.

Pièces légales Vera Silver Zanzibar
Pièces légales Vera Silver Zanzibar (c) AuCOFFRE.com

La VeraCarte est une MasterCard qui permet aussi régler ses achats en or physique, en argent métal et même en diamants, partout où les cartes de paiement MasterCard sont acceptées. Le principe est simple : vous achetez des métaux précieux et des diamants pour le montant que vous voulez sur votre compte VeraCarte, et votre cash est adossé à de l’or physique bien réel, qui plus est stocké en toute sécurité, hors-circuit bancaire, à l’abri des risques de faillites bancaires et des bankruns.

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Les crypto-monnaies

Nous allons surtout évoquer le Bitcoin, la plus emblématique et la plus connue des monnaies numériques cryptées. Son côté monnaie alternative échappant au contrôle des institutions bancaires a toujours suscité notre intérêt et piqué notre curiosité, mais en le comparant aux monnaies alternatives et à l’or, on en voit vite les limites, que révèle Pascal Ordonneau dans plusieurs de ses articles.

Bitcoins en or
Pièces de Bitcoins en or

Différences entre monnaie alternative et Bitcoin
Les monnaies alternatives reposent en principe sur une variation négative de leur valeur, c’est-à-dire que celle-ci diminue avec le temps. On appelle ça le principe d’une « monnaie fondante ». S’il met trop de temps à l’utiliser, son utilisateur n’aura plus grand-chose entre les mains au bout de quelques années… Une monnaie fondante est faite pour être dépensée à court terme. Cela pour éviter les tentatives de spéculation dessus.
C’est tout l’inverse du Bitcoin, dont son possesseur espère voir le taux varier à la hausse.
Les monnaies alternatives qui reposent sur le principe de variation négative sont aussi différentes de l’or qui lui, affiche une grande stabilité en suivant l’inflation depuis des siècles.

En savoir plus en lisant l’article « Monnaies cryptées et monnaies complémentaires: révolution globale ou révolte locale? » de Pascal Ordonneau

Différence entre or et Bitcoin
En limitant volontairement la production de Bitcoin, souhaite la rendre plus désirable lui attribuer les vertus de l’or. Mais les a-t-il toutes pour autant ? Sa rareté suffit-elle à ajouter à son crédit ? Une monnaie rare n’est pas très liquide, mais c’est beaucoup moins gênant que la profusion monétaire, explique Pascal Ordonneau dans son article « Monnaies cryptées: or numérique, or métallique ». Autre similitude avec l’or, le Bitcoin nécessite énormément d’énergie électrique et reste très cher à produire (et de plus en plus). Mais les ressemblances s’arrêtent là : « L’or monétaire était, en définitive, une technologie sophistiquée qui avait recueilli l’adhésion sociale et reposait sur un réseau de confiance ». C’est cette confiance qui détermine entre autre les critères d’une vraie monnaie.

Pour rattacher le Bitcoin aux valeurs de l’or, certaines entreprises ont mis en place un système de crypto-monnaie adossée à de l’or physique, mais on ne s’achète pas la crédibilité de l’or en un tour de passe-passe. Qu’est-ce qui prouve l’existence réelle des stocks d’or auxquels serait adossée une monnaie virtuelle ?

« Pour que le bitcoin devienne une monnaie, on voit qu’il lui faut surtout rassembler deux éminentes qualités que les « monnaies-or » avaient jointes: la crédibilité et la fiabilité » poursuit Pascal Ordonneau dans son article sur l’or numérique. L’acteur économique doit être convaincu que « l’actif dans lequel il va transformer la dette ou la créance est équivalent à la valeur de cette dernière ». Or le cours du Bitcoin est beaucoup trop volatil pour transformer une croyance, un espoir, en solide conviction. En témoignent les nombreux krachs consécutifs du Bitcoin

Et de conclure « que singer l’or n’est pas la garantie du succès d’une monnaie numérique… le Bitcoin donne bien l’impression qu’il a jusqu’ici voulu jouer des similitudes, en fait, jusqu’ici, il a surjoué une posture d’or numérique ».

Qu’elles soient en métaux précieux, virtuelles ou locales, ces monnaies alternatives, sans banque, visent à rendre la monnaie au peuple, en écartant la gestion monopolistique des institutions financières. Les banques agissent dans leur propre intérêt et la production de monnaie par les banques repose sur le principe « de l’émission de dettes », rappelle Pascal Ordonneau dans son article « Monnaies cryptées et monnaies complémentaires: révolution globale ou révolte locale? »

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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