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Lors des Jeux Olympiques, c’est le métal qui attire tous les regards ! Les médailles d’or olympiques, tout comme celles d’argent et de bronze, sont gravées des mois avant la compétition. Leur design revêt aussi une signification particulière. Mais quelle est la valeur exacte de ces médailles ? Si les athlètes connaissent très bien la valeur sportive de leur récompense, il est beaucoup plus difficile de connaître celle du métal précieux… et s’il s’agit bien de métal précieux !

L’or et le sport… un peu d’histoire olympique

Une médaille d’or est traditionnellement la récompense qui est remise au vainqueur d’une compétition sportive. Pour les Jeux Olympiques, les médailles encore plus revêtent un caractère particulier. Et cela a évolué depuis la couronne olympique des jeux olympiques grecs jusqu’aux premières médailles. Ce n’est qu’en 1896 qu’on voit arriver les premières médailles d’argent et de bronze. En 1904, la médaille d’or complète la récompense au trio de tête. Et en 1912, les médailles d’or sont remplacées par le vermeil. C’est aussi la dernière année où le champion se voit remettre une médaille entièrement composée d’or.

En 2013, l’histoire des médailles olympiques a été marquée par la mise aux enchère d’une récompense.  Le champion de boxe ukrainien Vladimir Klitschko a vendu sa médaille un million de dollars. Elle avait été remportée en 1996 à Atlanta, pesait 181 grammes pour un diamètre de 70 mm et une épaisseur de 5 mm. On est donc bien loin de la valeur de l’or, mais plutôt dans celle du sport !

Tokyo 2020 : de l’or, de l’argent et du bronze recyclés pour les 5000 médailles

Le design et la composition des médailles d’or, d’argent et de bronze pour les JO de Tokyo 2020 sont connus depuis… 2019. Il faut dire que cette olympiade a, comme d’autres événements sportifs, subi les effets de la crise sanitaire COVID-19. Si bien que les JO de Tokyo 2020 se déroulent en juillet et août 2021.

Comme bien des supports, les médailles étaient déjà gravées « Tokyo 2020 ». Le nom de l’événement a été conservé tel quel par les organisateurs, pour des raisons aussi bien symboliques qu’économiques et écologiques.

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Les métaux précieux recyclés, composants essentiels des médailles d’or et d’argent

La première chose à savoir sur les médailles de Tokyo 2020, c’est l’importance qu’a pris le recyclage des métaux précieux dans leur composition. Une façon de mettre en avant des métaux précieux plus respectueux de l’environnement : cet élan avait d’ailleurs déjà été initié pour les JO de Rio en 2016 (lire ci-dessous). En 2019, les Japonais ont organisé une opération de collecte des produits électroniques grand public : le « Tokyo 2020 Medal Project ». Objectif : recueillir suffisamment de déchets pour atteindre les 30,3 kilos d’or, 4100 kilos d’argent et 2700 kilos de bronze nécessaires pour les médailles.

Le design des médailles d’or, d’argent et de bronze pour Tokyo 2020

Le projet de l’artiste japonais Junichi Kawanishi a été choisi pour ces médailles des JO 2020. Il reprend les thèmes chers à l’esprit olympique : le dépassement de soi, la diversité, l’amitié… « Avec leurs anneaux brillants, j’espère que ces médailles seront perçues comme un tribut aux efforts des athlètes, reflétant leur gloire et symbolisant l’amitié », explique ainsi le designer japonais sur Olympics.com. Le ruban et le coffret ont aussi été conçus comme des objets d’art, qui intègrent des motifs traditionnels japonais, des techniques traditionnelles et une production durable.

Quelle composition pour les médailles d’or Tokyo 2020 ?

Mais alors, combien d’or, d’argent et de bronze contiennent ces fameuses médailles ? Une médaille d’or Tokyo 2020 est composée d’or platiné sur de l’argent pur. La médaille pèse 556 grammes, dont approximativement 6 grammes d’or. Au cours de l’or actuel (27 juillet 2021), cela représente une valeur de 6 x 49 euros pour la médaille d’or. C’est peu en termes de métal précieux… mais il faut quand même rappeler que la valeur de la médaille tient plutôt à sa symbolique qu’au poids de l’or !

Les médailles d’argent, elles, sont composées d’environ 550 grammes d’argent pur. Les médailles de bronze pèsent 450 grs, avec 95% de laiton rouge et 5% de zinc.

Bon à savoir : l’autre valeur à connaître pour une médaille d’or, c’est la somme qui est promise à un athlète qui en remporte une. Cette somme est promise par les pays, et elle varie beaucoup selon les nations. Ainsi, pour les JO de Tokyo 2020, un Français qui remporte l’or pour son pays gagne 65 000 euros. Il gagne 25 000 euros pour une médaille d’argent, et 15 000 euros pour une médaille de bronze.

259 médailles d’or pour les JO 2018 à Pyeongchang

Pour les Jeux Olympiques d’hiver de 2018, 777 médailles ont été produites dont 259 en or, autant en argent et autant en bronze. Le designer Lee Suk-woo, le créateur, qui s’est fortement inspiré de la culture coréenne.

Les athlètes ayant remporté un titre olympique à Pyeongchang à l’image de Martin Fourcade ramènent une médaille composée de 6 grammes d’or. C’était déjà la cas  à Rio en 2016. À la différence près que celles des JO d’hiver sont plus lourdes comme le veut la tradition : 586 grammes autour du cou contre 500 grammes deux ans auparavant. Les médailles d’argent affichent quant à elles un poids de 580 grammes, et celles de bronze 493 grammes.

Les médailles de Rio 2016 : l’or sans mercure

Pour les Jeux olympiques d’été de Rio, on connaît la composition des médailles destinées aux athlètes. Pour Rio 2016, les organisateurs avaient prévu des médailles plus lourdes encore que celles de Londres 2012. Chaque médaille pèse 500 grammes, soit 100 grammes de plus que les récompenses des JO 2012.

La composition reste la même pour les médailles d’or : 6 grammes d’or (99,2 % de pureté) et le reste en argent pur à 92,5 %. Les médailles d’argent sont uniquement en argent pur à 92,5 %. Et les médailles de bronze sont en cuivre et zinc.

Mais la grande nouveauté, c’est l’importance donnée à l’environnement avec 30 % des matériaux recyclés. La priorité a été donnée à un or plus respectueux de l’environnement. L’or utilisé par la Brazilian Mint est issu d’une extraction sans mercure. Les médailles sont produites en respectant des critères stricts de durabilité depuis l’extraction jusqu’à la frappe », expliquent les organisateurs.

Sotchi 2014 : les médailles d’or dévoilées

En 2014, les Jeux Olympiques d’hiver ont lieu à Sotchi, en Russie. Lors de cette édition des Jeux Olympiques, 1 300 médailles sont distribuées. On connaît le budget russe : la facture totale pour l’ensemble des médailles des Jeux olympiques et paralympiques devrait atteindre les 10 millions de dollars.

D’autres informations ont également été dévoilées autour de la fabrication de ces médailles. Six kilos d’or, 2 tonnes d’argent et 700 kilos de bronze ont été nécessaires pour les fabriquer. Chaque médaille fait 10 mm d’épaisseur et 10 centimètres de diamètres, et a nécessité 16 à 18 heures de travail manuel. Traditionnellement, les médailles des Jeux Olympiques d’hiver sont plus lourdes, plus grandes et plus épaisses que celles des compétitions d’été.

La médaille de bronze est la plus légère (460 grammes). Mais c’est bien la composition des médailles d’argent et d’or qui devient intéressante. Les médailles d’argent sont constituées d’argent à 100 %, pour un poids de 530 grammes. La médaille d’or est elle aussi en argent, mais plaquée de 6 grammes d’or.

La composition de certaines des médailles de Sotchi 2014 mérite quand même un clin d’œil. Sept d’entre elles contiennent un morceau de la météore de Tcheliabinsk, pour commémorer le souvenir du bolide qui s’est désintégré au sud de l’Oural, le 15 février 2013.

Mais on n’en sait pas plus, par contre, sur la pureté de l’argent. C’est également la question qui s’était posée en 2012, pour les JO de Londres. Reste qu’avec un poids de 530 grammes, une médaille en argent à 92,5 % pourrait se révéler un bon placement… à condition de la gagner !

Londres 2012 : d’or et d’argent

En 2012, il avait fallu huit tonnes d’or, d’argent et de cuivre pour confectionner les 4 700 médailles olympiques et paralympiques. Les métaux avaient été extraits des sous-sols de la Mongolie et de l’Utah par la société minière Rio Tinto.

Annoncées comme étant les plus chères des JO d’été, les médailles d’or de Londres 2012 avaient fait parler d’elles, dans un contexte de rigueur économique dans le pays et dans le monde. Elles n’étaient pas non plus en or massif : composées d’argent (92,5 %) et de six grammes d’or.  L’envolée du budget était surtout due à leur taille et au cours des métaux précieux qui les composaient.

À quand un or vert pour les Jeux Olympiques ?

Si les médailles de Londres 2012 avaient fait parler d’elles, c’est également parce que la société minière qui extrait l’or des médailles n’était autre que la société Rio Tinto.  Ses procédés d’extraction polluants avaient été dénoncés lors d’une manifestation en avril 2012 à Londres.

Et si un porte-parole de la société minière avait assuré des standards rigoureux observés par l’entreprise en termes de respect de l’environnement, le doute est quand même permis. Quand on connaît les valeurs des Jeux Olympiques, du Comité international olympique (CIO), il est dommage que l’on n’oblige pas les comités locaux à se tourner vers un or vert et équitable. Pourtant, il existe des solutions, comme celle encadrée par la « Clean Extraction ».

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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