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Les scientifiques ont découvert que les eaux usées, et plus particulièrement les effluents de nos toilettes, recelaient une quantité considérable de métaux précieux, à commencer par de l’or et de l’argent.

Alors qu’au Japon, en prévision des Jeux Olympiques de 2020, on s’intéresse de plus en plus au recyclage des métaux précieux contenus dans les tonnes de composants électroniques jetés chaque année, ailleurs on se penche plutôt vers la valorisation de déchets beaucoup moins… technologiques. En effet, à ceux qui pensent que « l’argent n’a pas d’odeur », un groupe de chercheurs américains pourrait être tenté de répondre qu’il faut parfois avoir du nez pour trouver de l’or dans les pires endroits imaginables.

De l’or dans les « boues »

Ainsi, depuis le début de l’année 2016, à la suite d’une étude publiée par l’American Chemical Society et les travaux de l’US Geological Survey, on sait que les excréments humains ont une teneur en or et autres métaux précieux similaires aux gisements minéraux courants. Certes, les chercheurs ne donnent aucune indications quant à la meilleure manière d’exploiter cette « mine » d’un nouveau genre, mais l’étude présentée lors du congrès national de l’ACS révèle la présence d’un très grand nombre de particules microscopiques d’or, mais aussi de cuivre ou encore de palladium dans les fèces humaines.

À l’origine, les scientifiques cherchaient surtout une méthode de « purification » et d’affinage des déchets biologiques d’origine humaine dont on a récemment découvert les excellentes qualités de fertilisant. En listant les différentes particules exogènes qu’il faudrait extraire, ils ont été surpris de constater à quel point nos excréments étaient chargés en métaux de toutes sortes. Argent, Cuivre, Or, Palladium mais aussi Aluminium, Iridium, Cadmium, Titane ou encore Gallium, on trouverait ainsi pas moins d’une cinquantaine de terres rares et de métaux dont les plus précieux ne sont pas les moins présents, bien au contraire. Toutes ces particules seraient issues de nos cosmétiques et des produits de nettoyage utilisés sur nos vêtements, mais aussi des compléments alimentaires dont nous faisons une consommation de plus en plus régulière depuis quelques années. Selon Kathleen Smith, géologue à l’USGS et directrice de l’étude publiée au début de l’année, « on trouve de plus en plus de métaux, comme l’or, le cuivre ou le zinc par exemple, dans les crèmes de soin, les produits capillaires, les détergents et même dans les nanoparticules ajoutées dans les chaussettes pour prévenir la formation de mauvaises odeurs ».

Une alternative aux exploitations minières ?

Tous ces métaux finissent par pénétrer l’organisme (quand ils ne sont pas directement ingérées avec nos vitamines ou nos aliments) et sont rejetées sous forme de particules microscopiques (entre 0.1 et 0.5 millièmes de millimètre de diamètre) dans ce que les industriels appellent pudiquement les « biosolides » — comprendre : les excréments — qu’on s’efforce de plus en plus souvent aujourd’hui de recycler, généralement comme fertilisants. En mars dernier, les chercheurs ont estimé que la valeur économique potentielle des biosolides d’origine humaine, sur la seule base des 13 éléments les plus lucratifs tels que l’or, l’argent, le cuivre, etc., pouvait être estimée à 280 $ US par tonne de boues. Publiée par Environmental Science and Technology cette étude chiffrait à 13 millions de dollars la valeur des métaux potentiellement recyclables annuellement à partir des fèces d’un million de personnes.

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En France, cela représenterait ainsi près de 900 millions de dollars par an, soit environ 800 millions d’euros. Reste à savoir comment tous ces éléments peuvent être récupérés, ce qui permettrait, à terme, de résoudre en partie le problème de la baisse de rendement des exploitations minières et de réduire également les rejets indésirables de métaux lourds dans l’environnement.

 

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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