Des humains et de l’or – Histoire de l’or (1)

Cinq siècles Av-JC, ce sont déjà des pièces d’or qui tissent les liens essentiels du commerce. Les empires sont érigés et chutent à cause de l’or. Les routes commerciales qui relient les marchés d’est en ouest sont « pavées d’or ». De l’Amérique du Sud à l’Afrique du Sud, on s’est battu pour l’or. Pour l’amour de l’or, on conquiert le Nouveau Monde et des civilisations telles que les Aztèques et les Incas vont être anéanties.

On commence par utiliser ce métal étincelant pour en faire des parures, il devient ensuite objet de culte. Des Israélites fondant leurs bijoux pour en faire le Veau d’or aux Indiens d’Amérique du Sud qui surnomment l’or la  » sueur du soleil « , les cultures ont traversé les siècles avec la conviction que l’or possède des propriétés divines. La Bible elle-même parle des Rois Mages venus célébrer le roi nouveau-né en lui faisant don d’or.

De tout temps et en tous lieux, de l’Égypte au Pérou, l’Homme a orné ses palais et ses temples de ce métal intemporel. On estime que depuis l’antiquité, on a extrait entre 130 et 150 000 tonnes d’or. Si on fondait cette quantité d’or en un seul et unique bloc, on obtiendrait un cube d’environ 20m de coté.

La raison pour laquelle on est aussi précis dans ces chiffres provient de la nature même de ce bien : l’or est une matière indestructible. Les objets en or découverts dans les tombes égyptiennes ont effectivement gardé la même apparence depuis qu’ils ont été créés. L’or demeure intact qu’on l’enterre pour 2000 ans ou bien qu’on le laisse immergé 2000 ans. Quand on retrouve une pièce d’or, elle fait exactement le poids qu’elle faisait à l’époque.

Il est fort probable que l’or ait été le tout premier métal travaillé par l’homme. Il est extrêmement malléable, on peut étirer une simple once d’or, à peine 30 grammes, en un fil de 80 km de long ou bien l’aplatir en une feuille de 100 m2. L’or est si inaltérable qu’on l’appelle le Roi des métaux, il résiste aux ravages du vent, de la pluie et du temps.

Je ne crois qu’il existe un quelconque autre élément qui ait ces qualités exceptionnelles. Il ne ternit pas, il brille pour toujours et se dégrade pas. L’argent s’en rapproche, le platine aussi mais ils n’ont rien de comparable à l’or.

On trouve de l’or sur tous les continents mais Dame Nature se le garde jalousement. Le métal précieux est maintenu emprisonné dans les filons de quartz au cœur de la roche, des cimes montagneuses aux tréfonds de la Terre. Soumise au travail infini des vents et des pluies, la roche qui l’entoure finit par s’éroder et l’or par affleurer.

Les anciens se servent en paillettes et en pépites qu’ils trouvent dans les cours d’eau ou les morceaux de roches mais lorsque les rois commencent à régner, ils ne manquent pas d’instaurer leurs règles d’or : le métal précieux devient leur monopole quelque soit l’endroit où on le découvre. Donner son premier coup de pioche pour de l’or revient alors à mettre le doigt dans un commerce impitoyable.

Lorsque les Égyptiens conquièrent la Nubie, ils asservissent son peuple aux mines d’or. Lorsque les romains conquièrent ce qui est aujourd’hui l’Espagne, ils asservissent le peuple aux mines d’or et quand les Espagnols conquièrent le Pérou, eux aussi, asservissent le peuple aux mines d’or du pays.

Le métal obtenu est le plus magnifique qui soit, mais bien souvent les gens qui l’extraient travaillent dans des conditions les plus inhumaines et les plus misérables qu’on puisse imaginer. La recherche de l’or a toujours été plus ou moins incessante mais elle s’est souvent faite de manière impitoyable.