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Le 9 novembre 1989, un vent de liberté souffle sur l’Europe et le monde. Le Mur s’effondre en une journée, à la quasi-surprise générale. Le « monde libre », le monde capitaliste a-t-il remporté la bataille face à un système communiste à bout de souffle ? 30 ans après on peut s’interroger sur les effets de cette « victoire ».

Top départ pour une « mondialisation heureuse » !

La  Chute du Mur de Berlin marque effectivement la fin du « bloc communiste », en tous les cas pour l’économie. Avec la fin de cette frontière physique et politique, on ouvre la porte à la mondialisation, à la globalisation. On entre dans l’ère tant rêvée des penseurs capitalistes : l’économie mondiale de marché. Plus de frontières, plus de limites aux échanges… Il faudra attendre quelques années avant qu’Alain Minc fasse de cette « Mondialisation Heureuse » un livre. Et effectivement, selon plusieurs études de l’époque, il apparaît que cet accès à l’économie de marché est accueilli plutôt favorablement par les populations. Source : les illusions perdues de la « mondialisation heureuse » article d’Anna Dimitrova et de Eddy Fougier dans la revue L’Europe en Formation 2009/1 (n° 351).)

Et le numérique accélère le phénomène

A l’approche de l’an 2000, le numérique ajoutera une dimension complémentaire à cette globalisation puisqu’il n’y aura plus de limites géographiques ou même de temps. Tous les échanges sont possibles sur la planète. Un éditorialiste américain Thomas Friedman décrira ce phénomène de manière plutôt positive dans un ouvrage en 2005 : « la Terre est plate ». C’est le temps des premières start-up, de la bulle et de son explosion. Première alerte sur une des créations de cette mondialisation post Chute du Mur : la financiarisation de l’économie.

Pour l’instant tout va bien, l’important c’est l’atterrissage

Citation culte du film « La Haine » sorti en 1995 : « l’important ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage ». Effectivement, pour de nombreux pays, notamment les anciens du « bloc de l’Est », cette mondialisation est plutôt positive. L’accès à l’Union Européenne et le passage à l’Euro se traduisent même par une très forte augmentation du pouvoir d’achat par habitant ainsi qu’une augmentation du PIB de ces pays-là. (source Le Figaro économie :  30 ans après la Chute du Mur, où en sont les économie du bloc de l’Est qui ont intégré l’UE.)

2008 : la crise financière qui réveille les consciences

Avec la crise des Subprimes et ses images, qui ont fait le tour du monde, de faillites d’établissements financiers mais aussi de quartiers entiers de grandes villes américaines vidés de leurs habitants avec des maisons à l’abandon, on siffle la fin de la récréation et de la « mondialisation heureuse ». L’opinion commence à rejeter ce capitalisme global et ses excès. On y voit le rejet des multinationales et le retour aux circuits courts ; les premières interrogations sur le pouvoir des GAFA sur les données personnelles des individus mais aussi sur les Etats avec notamment la volonté de créer des « monnaies » ou plutôt des systèmes de paiement sans passer par le régulateur.

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30 ans après : le retour des murs

Depuis une décennie, on constate le retour de « murs » dans certains pays comme les Etats-Unis ou en Europe la Hongrie. Il y a tout d’abord les murs physiques destinés à bloquer les flux migratoires Nord-Sud. En effet, depuis la Chute du Mur de Berlin, l’opposition simple, connue depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, exacerbée pendant la guerre froide entre les communistes et le « monde libre », entre les rouges et les bleus, entre l’Ouest et l’Est, s’est transformée. On a d’abord un changement de blocs avec les pays développés au Nord et les pays pauvres du Sud.

Mais on a aussi des murs adaptés au concept de Terre Plate de Friedman. C’est le retour des barrières douanières sous forme de taxes. Donald Trump les utilise contre la Chine mais aussi les Européens puisque dans ce nouveau monde porté par le Président américain, il n’y a plus d’alliances « politiques » mais uniquement des accords économiques. On bloque des sites internet pour des raisons politiques mais aussi économiques.

Une crise globale à venir ?

Après la première alerte de la crise des Subprimes qui a touché mais pas coulé les économies mondiales, que pourrait-il se passer si le prochain grand séisme économique fragilise ce nouvel équilibre. Les experts s’interrogent sur les effets d’une explosion de bulle immobilière en Chine ou d’un krach boursier aux Etats-Unis. Les hommes politiques donnent des gages de « protection » aux populations avec les différents murs qu’ils érigent. Mais rien ne dit que ces édifices (physiques, douaniers ou fiscaux) ne seraient pas balayés par la chute d’un géant économique.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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