L’abaissement des principaux taux directeurs en zone euro par la BCE devrait permettre une meilleure circulation des liquiditĂ©s et de faciliter les exportations. Mais cet abaissement des taux Ă presque zĂ©ro n’implique pas directement une dĂ©valuation de la monnaie unique et ne devrait « arranger » dans un premier temps que les banques commerciales et faciliter l’emprunt des entreprises. Si l’impact d’un dollar faible sur le cours de l’or est plutĂŽt Ă©vident, ce n’est pas forcĂ©ment le cas pour l’euro. Ce qui nous intĂ©resse plus, ce sont les consĂ©quences Ă plus ou moins long terme de cette dĂ©cision qui ne fait que maintenir l’Ă©conomie de l’Europe sous perfusion. Nous verrons que l’or va bien sĂ»r jouer un rĂŽle primordial pour l’Ă©pargne des EuropĂ©ens.
Lâalignement de la BCE sur la politique monĂ©taire des autres pays
Jeudi 5 juin, la BCE a encore abaissé ses principaux taux, dont le principal taux directeur à son plus bas historique, 0,15%, pour relancer la croissance. Sans avoir encore véritablement sorti la planche à billets, la Banque européenne suit ainsi la politique monétaire des Etats-Unis et du Japon qui vise à dévaluer leurs devises pour faciliter les exportations et les emprunts.
La baisse des taux dâemprunts devrait notamment permettre Ă lâEurope de relancer la croissance en luttant contre la dĂ©flation, en facilitant les emprunts pour les entreprises et lâaccĂšs des banques aux liquiditĂ©s⊠Du moins sur le papier.
Un « bien pour un mal » car un euro affaibli ne rassure ceux qui investissent dans la zone euro d’aprĂšs cette dĂ©pĂȘche de lâagence Reuters.
Pour Charles Sannat, la dĂ©flation est dĂ©jĂ lĂ . « Ă ce rythme, notre agonie risque dâĂȘtre encore un peu plus longue puisque câest de nature Ă faire « tenir » ce systĂšme moisi un peu plus longtemps encore. Mais au bout du compte, tout cela finira mal ».
Que peut-on attendre de lâUnion bancaire europĂ©enne ?
Le dispositif créé le 15 avril dernier vise à superviser toutes les banques de la zone euro et traiter leurs faillites éventuelles.
Avec prĂšs de 1.000 milliards dâeuros dâactifs stockĂ©s dans les « banques poubelles » europĂ©ennes, lâUnion bancaire a du pain sur la plancheâŠ
Cette note de François Leclerc publiĂ©e sur le blog de Paul Jorion nous Ă©claire Ă ce sujet. Quâil sâagisse de « structures de cantonnement » internes Ă des banques (comme Natixis ou SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale) ou de « bad banks », il sâagit « dâisoler des portefeuilles dâactifs contaminĂ©s » : des CDS (Credit Default Swap) et autres produits bancaires complexes en faillite.
Nous vous invitons à relire cet article sur Blythe Master, la créatrice des « armes financiÚres de destruction massive ».
Il sâagit de contrats de protection financiĂšre entre acheteurs et vendeurs, une assurance contre la faillite dâun Etat de nâimporte quelle entitĂ© lambda.
Les positions de couvertures sur Credit Default Swap sont les « contrats classiques ».
A lâĂ©chelle des Etats, câest le moyen pour un Etat qui prĂȘte de lâargent Ă un autre Etat de sâassurer au cas oĂč cet autre Etat ne puisse lui rembourser lâargent prĂȘtĂ© (sâil est en situation de dĂ©faut de paiement et quâil fait faillite par exemple). Le problĂšme de ces produits « miracle » est qu’ils prĂ©sentent depuis la crise un Ă©norme problĂšme de solvabilitĂ©, plus personne ne voulant rembourser l’argent prĂȘtĂ©.
« Qui va assumer les pertes qui devront au final ĂȘtre constatĂ©es ? » demande François Leclerc. Les banques vont-elles jouer le jeu en reconstituant leurs fonds propres ? Les Etats mettront-ils la main Ă la pĂąte ? Permettez-nous dâen douter, la sagesse nâĂ©tant pas lâapanage des banques en question et la rĂ©gulation de la finance Ă©tant pour le moins laxiste.
Et ce ne sont pas les 55 milliards dâeuros de fonds de lâUnion bancaire europĂ©enne (prĂ©vus mais dont elle ne disposera pas avant 8 ans) qui vont Ă©ponger les dettes des banques qui tentent tant bien que mal de dissimiler lâĂ©norme trou bĂ©ant laissĂ© par la ruine des « produits structurĂ©s complexes ».
La prochaine crise câest pour quand ?
Jacques Attali Ă©voquait le 26 mai dernier sur son blog, la possibilitĂ© dâune prochaine crise (rĂ©plique de celle dĂ©butĂ©e en 2008) en 2015, dans 18 mois exactement.
En reprenant lâhistorique des derniĂšres crises, il constate que des crises ont lieu Ă peu prĂšs tous les 7 ans depuis 25 ans. Des bulles se sont reformĂ©es, il y a des tensions gĂ©opolitiques dans le monde. Il prĂ©voit la remontĂ©e des taux dâintĂ©rĂȘt et que le financement des emprunts deviendra donc trĂšs difficile⊠Et que cette crise sera plus difficile que les prĂ©cĂ©dentes.
Son conseil de sortie de crise ? « Que vous soyez lâun des 3,3 millions de chĂŽmeurs ou les autres, nâattendez rien du gouvernement et dĂ©brouillez-vous avec vos moyens ».
Il est donc plus que jamais temps de se prĂ©parer Ă la spoliation du pouvoir dâachat. Ceux qui possĂšdent dĂ©jĂ des placements tangibles (terres, mĂ©taux prĂ©cieux, diamants…) sont dĂ©jĂ en sĂ©curitĂ©.
Quelle incidence sur le cours de lâor ?
Le cours de lâor nâest pas forcĂ©ment corrĂ©lĂ© avec celui de lâeuro, et la paritĂ© euro/dollar et cours du dollar en or reste Ă prouver. Le marchĂ© ne semble pas suivre de logique Ă ce niveau-lĂ . Mais dĂ©sintĂ©ressons-nous du cours de lâor pour les mois et les annĂ©es Ă venir, puisque son rĂŽle est dâassurer une partie de vos arriĂšres en cas de crise (celle qui a dĂ©jĂ commencĂ© et qui va revenir comme un boomerang). Que se passera-t-il quand nous serons confrontĂ©s au prochain retour de crise ?
Ceux qui possĂšdent de lâor pourront lâĂ©changer contre quelques liquiditĂ©s ou amortir dâĂ©ventuelles pertes boursiĂšres, comme cela a souvent Ă©tĂ© le cas pour des clients dâAuCOFFRE.com par exemple.
Lâor ne doit pas ĂȘtre perçu (que) comme un investissement en vue de rĂ©aliser des bĂ©nĂ©fices mĂȘme si en tant que dĂ©tenteur dâor, on prĂ©fĂšre un cours qui monte, câest toujours plus rassurant. Lâor est comme une assurance incendie dans laquelle on est soulagĂ© dâavoir souscrit quand la maison brĂ»leâŠ
Seule diffĂ©rence, lâargent investi dans une Ă©pargne or peut ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ© en revendant vos produits, contrairement Ă lâassurance dont lâargent nâest jamais rĂ©cupĂ©rĂ©.
Quant au prix de lâor, le tout nâest pas de savoir quand acheter de lâor et quand le revendre, puisquâil sâagit dâune assurance, mais dâen acheter rĂ©guliĂšrement, pour amortir les mouvements de lâor Ă la hausse et Ă la baisse.
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