Publicité

L’exil de Gérard Depardieu en Belgique soulève bien des inquiétudes et pas seulement de la part des personnes les plus fortunées. Se pose la question du devenir de notre épargne, du moindre centime jusqu’aux lingots d’or. Si toutes les fortunes s’exilent, est-ce la classe moyenne qui ne peut pas partir qui va être ponctionnée ?

« Ce n’est pas un exil, c’est un exode », titrait l’édito de Charles Sannat du 17 décembre. Cet exil pointe du doigt deux problèmes : une absence totale d’harmonisation fiscale au sein de la zone euro (une monnaie unique, aucune unité fiscale ni économique) et une fiscalité outrancière pratiquée en France. Si cela continue ainsi, il va se passer la même chose en France qu’en Italie qui, depuis les mesures d’austérité prises par Monti a connu un mouvement d’évasion fiscale sans précédent.

On ne s’étonnera donc pas que la Belgique se réjouisse de ce coup de pub de l’acteur pour la fiscalité avantageuse belge et qu’elle accueille nos ressortissants à bras ouverts… surtout lorsqu’il s’agit de stars internationales comme Depardieu…  La Belgique qui elle-même en son temps stigmatisait les citoyens partis en quête d’un ciel fiscal plus clément, à Monaco par exemple.

Qu’on se rassure (comme on peut), le jeu de l’exil fiscal est monnaie courante au sein de l’Union Européenne. Les pays scandinaves furent les premiers à mettre leurs économies à l’abri de coffres helvètes. Le géant Ikéa fut d’ailleurs pendant très longtemps la première fortune suisse !

De l’overdose fiscale
Jean Jacques Netter, vice-président de l’Institut des Libertés, parle littéralement « d’overdose fiscale ». Dans ce brillant exposé, il explique comment la France et sa politique fiscale est en train de ruiner sa propre économie.
Taxation du capital, taxation des plus-values, impôts sur le revenu, ISF… la France atteint désormais des records mondiaux de taxation, provoquant la fuite des cerveaux et des capitaux.

Publicité

Manque d’harmonisation
L’exil fiscal de Gérard Depardieu met en exergue un autre problème : le manque d’harmonisation fiscale (et économique) au sein de la zone euro. Comment ne pas penser que ceux qui ont fait l’Union Européenne ont mis la charrue (l’euro) avant les bœufs (lois, fiscalité…) ? Comment, avec des économies aussi différentes du nord et sud de l’Europe, voire d’un pays à l’autre, est-il possible d’harmoniser la fiscalité d’un Allemand, d’un Grec ou d’un Italien en fonction de ses revenus ? En outre, on ne touche pas à la sacro-sainte fiscalité souveraine, dernier rempart d’orgueil et de fierté des Etats européens. Résultat, la tranche marginale d’imposition varie de 64% en France à 27% en Allemagne ! Des disparités qui favorisent l’exil fiscal des fortunes françaises, mais aussi de ses cerveaux.

L’overdose fiscale en France et le manque d’harmonisation fiscale au sein de la zone euro soulèvent à leur tour deux questions : la probabilité de confiscation de l’or à plus ou moins long terme et les endroits où il serait le plus en sécurité. Ce sont des questions que nous aborderons au cours d’un prochain dossier sur le risque réel de confiscation de l’or en France.

Article précédentComment libérer un pays de sa dette ?
Article suivantLa république tchèque cherche à exploiter ses mines d’or
Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez entrer votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici