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Après une année marquée par la reprise économique, 2018 s’annonce particulièrement bien au point que certains investisseurs se demandent aujourd’hui s’il est toujours nécessaire de conserver leurs positions sur l’or et les métaux précieux, lesquelles avaient pour principal objectif de sécuriser leur portefeuille en dépit des crises qui ont secoué les marchés durant ces 10 ou 15 dernières années.

On dit généralement que l’or est une garantie contre les turbulences des marchés traditionnels, et que l’une de ses principales forces réside dans sa capacité à préserver la valeur d’un capital lorsque l’économie va mal. À l’inverse, quand l’économie se porte bien, les investisseurs ont tendance à se désengager des valeurs refuges que sont l’or et les métaux précieux pour se positionner sur des actifs plus rentables. N’oublions pas en effet que l’or n’est pas un actif spéculatif mais qu’il agit essentiellement comme une sorte d’assurance à moyen/long terme pouvant stocker de la valeur et la conserver.

L’or est une assurance

Dès lors que les investisseurs délaissent l’or pour les autres produits de placement, le cours du métal précieux décline et il peut sembler prudent de solder ses positions aurifères avant que valeur descende en-dessous du niveau auquel on est entré. Mais, sauf à avoir réellement besoin de cet argent à très court terme, l’investisseur en or ne devrait pas céder à cette réaction instinctive. D’abord parce que l’économie est fluctuante et qu’elle peut toujours repartir à la baisse sans prévenir (il suffit de voir la correction brutale subie par les marchés au début du mois de février 2018) ; il serait dommage d’avoir récupéré des fonds investis en or pour les perdre aussitôt sur les marchés actions.

Et ensuite parce que, comme rappelé plus haut, l’or reste une garantie, une sécurité. Avoir en permanence 5 à 10% de son capital placé sur des valeurs de long terme comme l’or ou l’argent, c’est un peu comme avoir une assurance maladie : ce n’est pas parce qu’on vient de passer un bilan médical qui nous déclare en bonne santé qu’on doit songer à se passer de mutuelle…

Et c’est d’ailleurs cette nouvelle prise de conscience qu’on semble aujourd’hui déceler chez un nombre croissant d’investisseurs vis-à-vis de l’or.

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Une année 2017 marquée par la reprise

C’est vrai qu’en 2017, l’économie mondiale s’est sensiblement redressée et la valeur des actifs risqués a augmenté. Ainsi, aux Etats-Unis, le S&P500 a progressé de 19% ; en Europe, le DAX et le FTSE 100 ont gagné respectivement 13% et 8% ; en Asie, le Shanghai Composite 300 chinois a pris 22% tandis que le SENSEX indien a gagné 28%.

Dans le même temps, la politique monétaire s’est resserrée, boostant au passage les rendements obligataires à court terme. La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux d’intérêt à trois reprises au cours de l’année, tandis que la Banque d’Angleterre (BoE) a relevé son taux de référence pour la première fois en dix ans. Quant à la Banque centrale européenne (BCE), elle a annoncé (peut-être un peu rapidement…) l’avoir emporté sur les risques de déflation et décidé que sa politique monétaire serait moins « généreuse » à l’avenir.

Néanmoins, malgré cette débauche d’optimisme, on note que l’or s’est remarquablement bien comporté, un peu comme si les investisseurs avaient choisi de rester prudents face à un « trop-plein » de bonnes nouvelles. En effet, ce ne serait pas la première fois que l’économie aurait été artificiellement dynamisée, faisant croire brièvement à une embellie inespérée… avant une chute d’autant plus brutale qu’on aura tiré tout le monde vers le haut.

L’or a continué à progresser dans les portefeuilles

Bref, les investisseurs ont continué d’ajouter de l’or à leurs portefeuilles durant toute l’année 2017, même si beaucoup ont préféré acheter des fonds négociés en bourse adossés à de l’or plutôt que du métal physique, bien moins sensibles au risque de krach. Ce faisant, le prix de l’or n’a cessé d’augmenter dans la plupart des devises, mais surtout face au dollar américain qui a vu le métal jaune progresser de 13,5% sur l’année, son gain annuel le plus important depuis 2010, surperformant toutes les principales classes d’actifs autres que les actions.

Certes, l’affaiblissement du dollar américain n’est pas étranger à la hausse du prix de l’or dans cette devise. De même que l’augmentation parfois un peu rapide des principaux indices boursiers a pu faire craindre un risque de correction brutale contre lequel les investisseurs ont sans doute voulu se prémunir en ajoutant de l’or à leur portefeuille. L’instabilité géopolitique mondiale a, elle aussi, joué un rôle en accentuant l’incertitude des investisseurs, ce qui a alimenté certains flux d’or.

Mais c’est sans doute la bonne tenue elle-même des prix de l’or, en dépit de tous les bouleversements de l’année, qui a dû rassurer les investisseurs sur le fait que sa trajectoire de cours était bien soutenue.

Des investisseurs prudents qui restent attachés aux qualités de l’or

Aujourd’hui, sur le plan économique tout au moins, tout le monde s’accorde à dire que les voyants sont au vert, et 2018 devrait être une « bonne » année. Toutefois, 20 ans de chocs boursiers ont laissé des traces et les investisseurs sont devenus méfiants à défaut d’être prudents. De fait, outre sa qualité d’assurance qui devrait inciter les détenteurs d’or à le conserver (et ceux qui n’en ont pas à s’en procurer), l’or reste attrayant comme investissement stratégique pour plusieurs raisons.

D’abord, même si ce n’est pas son rôle premier, il a néanmoins constitué en 2017 une source de rendement non négligeable dans le portefeuille des investisseurs (avec 10 à 14% de progression en moyenne suivant les devises). De la même façon, il a toujours amélioré la résistance au risque des portefeuilles.

Ensuite, on a pu voir que depuis 2 ou 3 ans, malgré les périodes d’expansion ou de récession économique, sa corrélation avec les principales classes d’actifs est restée faible ; c’est donc un actif sûr qui répond principalement à ses propres indicateurs intrinsèques. Certes, il pourra donner le sentiment de rester légèrement en retrait lors des envolées de marchés, mais il saura également rester stable et même progresser de manière régulière en cas de retournement brutal des indices traditionnels.

Enfin, grâce à de nouveaux services qui mettent désormais l’investissement en métaux précieux à la portée du plus grand nombre, l’or est devenu un actif grand public particulièrement liquide qui permet de récupérer rapidement une capacité de refinancement, voire de pouvoir d’achat, en toute circonstance.

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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