La Colombie : Une prime Ă©cologique pour le Clean Extraction!

par | 3 FĂ©v 2013 | mines, Or | 0 commentaires

Temps de lecture : 2 minutes

Une nouvelle initiative bien encourageante vient de voir le jour :

Une organisation internationale du nom de Fairtrade and Fairmined Gold a dĂ©cidĂ© de verser une prime de 15% sur le prix international de l’or aux mineurs qui s’engageront Ă  extraire de l’or sans utilisation de produits chimiques.

Au nord de la Colombie, dans une rĂ©gion du nom de Choco, Alfredo Hurtado, un acheteur d’or, traverse un vaste terrain marquĂ© par les passages des bulldozers. Il s’agit d’un ancien site minier complĂštement recouvert de dĂ©bris et dĂ©pĂŽts d’eau contaminĂ©e.

Ce genre de cadre desolatoire est commun en Colombie malheureusement. Au vu de la  demande croissante de l’or, la production est en plein essor dans toute l’AmĂ©rique Latine. La Colombie apparait parmi les 15 pays producteurs d’or mondiaux  et environ la moitiĂ© de sa production est extraite par des petits exploitations miniĂšres et des prospecteurs illĂ©gaux, laissant derriĂšre eux un paysage dĂ©vastĂ© et sĂ©vĂšrement polluĂ©.

Un des problĂšmes majeurs est l’utilisation du mercure. Beaucoup de mineurs utilisent des produits toxiques afin de sĂ©parer l’or du minerai. S’exposer au mercure peut occasionner de sĂ©rieuses lĂ©sions permanentes. Les Colombiens y sont exposĂ©s constamment.

La Colombie a désormais pris des engagements afin de nettoyer les petites exploitations miniÚres des plus impactées. Un des projets a lieu à Choco.

Le long d’une petite riviĂšre de montagne, le mineur, Luis Palomino, ramasse quelques feuilles d’un arbre balsa  et les mĂ©lange dans un bol en bois rempli d’eau et de sĂ©diments de la riviĂšre. Les feuilles gĂ©nĂšrent une fine couche savonneuse Ă  laquelle se fixent les minĂ©raux les plus lĂ©gers. Ces derniers absorbĂ©s, seules restent les paillettes d’or les plus lourdes. Les feuilles exercent la mĂȘme fonction de base que le mercure mais sans mettre en pĂ©ril la santĂ©.

Cette technique est ancestrale, remontant Ă  l’époque des esclaves africains. Luis Palomino explique qu’il s’agit d’un procĂ©dĂ© plus lent et permet d’extraire moins d’or.

Celui-ci est totalement Ă©cologique. Luis Palomino perçoit une prime de 15% sur le prix international de l’or de la part d’une association Fairtrade and Fairmined, basĂ©e au Royaume-Uni.

Le directeur de projet de Green Gold Felipe Arango dĂ©clare que l’or de Fairtrade and Fairmined coĂ»te davantage mais il pense qu’il doit y avoir du marchĂ©. ‘L’écosystĂšme et les forĂȘts sont plus importants que tout l’or. Nous devrions en ĂȘtre conscients, tout particuliĂšrement les consommateurs’.

Fairtrade and Fairmined a l’espoir de signer des accords d’engagement avec les petites exploitations miniĂšres en AmĂ©rique Latine, en Afrique et en Asie. Celles-ci reprĂ©sentent environ 90% de la main d’oeuvre miniĂšre mondiale.

Bien entendu, tout le monde ne peut pas adhĂ©rer Ă  cette technique Ă©cologique, plus lente, gĂ©nĂ©rant moins de profits malgrĂ© les primes de l’association. Seules 1400 exploitations miniĂšres Ă  travers la Colombie, le PĂ©rou et la Bolivie ont adhĂ©rĂ© au programme de Fairtrade and Fairmined.

Des campagnes similaires ont eu lieu pour le commerce équitable du café et du chocolat et le marché est désormais en plein essor.

Luis Arango remarque que ce n’est que le dĂ©but. Les volumes sont plutĂŽt insignifiants en ce moment mais des changements de comportement sont dĂ©ja perceptibles tant chez les consommateurs que dans l’industrie aurifĂšre.

 

Partagez cette publication

Suivez notre chaĂźne Youtube

CAMUS, MarylĂšne

Articles en relation

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *