Une nouvelle initiative bien encourageante vient de voir le jour :
Une organisation internationale du nom de Fairtrade and Fairmined Gold a dĂ©cidĂ© de verser une prime de 15% sur le prix international de l’or aux mineurs qui sâengageront Ă extraire de lâor sans utilisation de produits chimiques.
Au nord de la Colombie, dans une rĂ©gion du nom de Choco, Alfredo Hurtado, un acheteur dâor, traverse un vaste terrain marquĂ© par les passages des bulldozers. Il sâagit dâun ancien site minier complĂštement recouvert de dĂ©bris et dĂ©pĂŽts dâeau contaminĂ©e.
Ce genre de cadre desolatoire est commun en Colombie malheureusement. Au vu de la demande croissante de lâor, la production est en plein essor dans toute lâAmĂ©rique Latine. La Colombie apparait parmi les 15 pays producteurs dâor mondiaux et environ la moitiĂ© de sa production est extraite par des petits exploitations miniĂšres et des prospecteurs illĂ©gaux, laissant derriĂšre eux un paysage dĂ©vastĂ© et sĂ©vĂšrement polluĂ©.
Un des problĂšmes majeurs est lâutilisation du mercure. Beaucoup de mineurs utilisent des produits toxiques afin de sĂ©parer lâor du minerai. Sâexposer au mercure peut occasionner de sĂ©rieuses lĂ©sions permanentes. Les Colombiens y sont exposĂ©s constamment.
La Colombie a désormais pris des engagements afin de nettoyer les petites exploitations miniÚres des plus impactées. Un des projets a lieu à Choco.
Le long dâune petite riviĂšre de montagne, le mineur, Luis Palomino, ramasse quelques feuilles dâun arbre balsa et les mĂ©lange dans un bol en bois rempli dâeau et de sĂ©diments de la riviĂšre. Les feuilles gĂ©nĂšrent une fine couche savonneuse Ă laquelle se fixent les minĂ©raux les plus lĂ©gers. Ces derniers absorbĂ©s, seules restent les paillettes dâor les plus lourdes. Les feuilles exercent la mĂȘme fonction de base que le mercure mais sans mettre en pĂ©ril la santĂ©.
Cette technique est ancestrale, remontant Ă lâĂ©poque des esclaves africains. Luis Palomino explique quâil sâagit dâun procĂ©dĂ© plus lent et permet dâextraire moins dâor.
Celui-ci est totalement Ă©cologique. Luis Palomino perçoit une prime de 15% sur le prix international de lâor de la part dâune association Fairtrade and Fairmined, basĂ©e au Royaume-Uni.
Le directeur de projet de Green Gold Felipe Arango dĂ©clare que lâor de Fairtrade and Fairmined coĂ»te davantage mais il pense quâil doit y avoir du marchĂ©. ‘LâĂ©cosystĂšme et les forĂȘts sont plus importants que tout lâor. Nous devrions en ĂȘtre conscients, tout particuliĂšrement les consommateurs’.
Fairtrade and Fairmined a lâespoir de signer des accords dâengagement avec les petites exploitations miniĂšres en AmĂ©rique Latine, en Afrique et en Asie. Celles-ci reprĂ©sentent environ 90% de la main dâoeuvre miniĂšre mondiale.
Bien entendu, tout le monde ne peut pas adhĂ©rer Ă cette technique Ă©cologique, plus lente, gĂ©nĂ©rant moins de profits malgrĂ© les primes de lâassociation. Seules 1400 exploitations miniĂšres Ă travers la Colombie, le PĂ©rou et la Bolivie ont adhĂ©rĂ© au programme de Fairtrade and Fairmined.
Des campagnes similaires ont eu lieu pour le commerce équitable du café et du chocolat et le marché est désormais en plein essor.
Luis Arango remarque que ce nâest que le dĂ©but. Les volumes sont plutĂŽt insignifiants en ce moment mais des changements de comportement sont dĂ©ja perceptibles tant chez les consommateurs que dans lâindustrie aurifĂšre.
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