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L'Inflation

Si beaucoup ont une perception de l’inflation, sa définition est en réalité d’une extrême complexité. Nous proposons d’étudier ce pilier fondamental de l’économie sur plusieurs jours afin d’avoir une vision complète de ce sujet de façon à peu près digeste.

Commençons par le plus simple, la définition de base de la notion d’inflation :

Le terme inflation provient du latin inflatio (enflure, gonfler) lui-même issu du verbe flare (souffler). L’étymologie latine de l’inflation est en elle-même tout un programme !

L’inflation est une baisse durable de la valeur de la monnaie.

Il s’agit d’un phénomène persistant qui fait monter l’ensemble des prix, et auquel se superposent des variations sectorielles des prix.

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La monnaie (ou l’argent) étant l’étalon des valeurs, sa variation n’est pas directement mesurable ; on l’évalue à partir des variations des prix à la consommation des biens et services, mesurée à quantité et qualité égales.

En France, l’inflation est évaluée au moyen de l’indice des prix à la consommation (IPC). Cette mesure est établie par l’Insee et employée par l’administration française comme indicateur de l’inflation (pour la revalorisation du SMIC notamment).

Dans le cadre européen (en particulier dans le Système européen de banques centrales), l’IPCH (Indice des Prix à la Consommation Harmonisé) est employé. Il s’agit d’un retraitement des postes de prix des indices nationaux (IPC en France, VPI en Allemagne, etc.) relevés par les instituts statistiques nationaux (Insee en France, Destatis en Allemagne, ISTAT en Italie, etc.) établi afin de rendre les indices comparables entre pays membres de la zone euro. Le retraitement consiste essentiellement en une légère modification des pondérations des différents postes entre indice national et IPCH, mais aussi à l’inclusion ou l’exclusion de certains postes de consommation (par exemple en France l’IPC considère le coût de déboursement des produits de santé, tandis que l’IPCH exige de prendre en compte la dépense de santé, nette de remboursements). L’inflation est un phénomène à propos duquel les controverses entre économistes sont nombreuses. Le débat porte sur les conséquences (qui sont même parfois considérées comme positives) comme sur les causes. Justifié par l’incidence concrète de ce phénomène sur l’ensemble de la population, ces controverses sont alimentées par les interrogations posées sur les mesures prises pour la contenir et sur le degré d’interventionnisme étatique nécessaire pour ce faire.

Lorsque l’on parle d’inflation il existe de nombreuses notions connexe importante à connaitre ne serait-ce que des fois par opposition.

La déflation décrit la situation d’une économie où est constatée une baisse générale et durable des prix. Une vraie déflation est généralisée (affecte toute l’économie), mais le terme est aussi utilisé lorsqu’un seul secteur économique est affecté (par exemple : déflation du marché immobilier).

Cette situation peut être durable (parfois sur une décennie), et parfois autoentretenue, parce qu’en modifiant les anticipations des agents économiques, ce phénomène les pousse à prendre des décisions qui entretiennent ou accélèrent la tendance. La difficulté consiste à caractériser statistiquement la déflation. Le phénomène doit être durable et concerne l’ensemble des produits du panier de consommation Une politique de déflation fait référence à l’ancien sens du mot inflation, et vise à restreindre le volume de la masse monétaire, dans l’objectif de restaurer ou maintenir la valeur de la monnaie.

La désinflation décrit la situation d’une économie où est constatée une baisse du taux d’inflation, qui cependant reste positif. On parle de situation de désinflation si par exemple, le taux d’inflation enregistré – après des années à 10 % en moyenne- baisse à 7 %, puis 5 %, puis 2 %.

La stagflation est une situation particulière où l’on constate dans une économie la simultanéité d’un niveau élevé d’inflation et d’une croissance faible, voire d’une récession.

L’hyperinflation (ou « inflation galopante ») correspond à la situation d’une économie affectée par une inflation extrêmement élevée, échappant à tout contrôle. . Et enfin la

Recessflation qui est un nouveau concept qui n’a jamais eu lieu pour le moment. C’est une hypothèse et une prévision pour ce qui pourrait se passer dans les ultimes étapes de la crise en cours. Certains anticipent une inflation très forte liée à de la création massive de monnaie pour payer les dettes des états, le tout dans une conjoncture économique de récession massive. Par définition, la science économique considère que s’il y a inflation il ne peut pas y avoir de récession d’où l’intérêt de créer de la monnaie pour lutter contre les risques de récession. Il est envisageable que la crise en cours puisse mettre en échec les théories économiques habituellement admises.

La notion d’inflation va évoluer dans le temps en tout cas dans l’histoire économique récente.

Ainsi jusque dans les années 1960, l’inflation désigne l’excès de moyens monétaires par rapport à l’offre (phénomène dont la hausse des prix et la perte de pouvoir d’achat de la monnaie résultent). Elle est donc définie comme « un excès de la demande solvable sur l’offre. La hausse des prix en étant la conséquence ».

Aujourd’hui les définitions sont de portée plus générale comme :

– L’inflation est « la perte du pouvoir d’achat de la monnaie matérialisée par une augmentation générale et durable des prix »

– Celle de G.Olive qui se refuse à associer l’inflation à un mécanisme inflationniste particulier. Pour lui l’inflation est : La hausse du niveau général des prix (et non la hausse des prix de quelques produits)

– Ou encore un phénomène auto-entretenu de hausse des prix : une hausse en entraine d’autres (et non un phénomène isolé et/ou accidentel)

De plus en plus d’économistes s’accordent sur le fait que l’inflation est une hausse des prix fondée sur des mécanismes macroéconomiques qui mettent en jeu l’interdépendance entre tous mécanismes et parties de l’économie (production, répartition, formation des prix, distribution…)

Assimiler l’inflation à la seule hausse de prix des biens de consommation, en excluant la hausse des prix affectant les valeurs patrimoniales (actifs, financiers, immobilier, …), relève d’un abus de langage qui est souvent la conséquence d’un mode de mesure restrictif de l’inflation.

Voilà pour les définitions les plus récentes. Il faut savoir également qu’il y a inflation et… inflation !

– L’inflation dite « rampante » décrit un état d’inflation durable, sinon chronique, dont le taux mesuré correspond à des valeurs faibles, ce qui exactement le cas de nos économies. Avec un taux d’inflation autours de 3% par an, nous sommes bien dans des valeurs faibles, mais chroniques.

– L’inflation dite « galopante » correspond à la situation opposée, c’est à dire qu’elle n’est pas censée être chronique, et qu’elle correspond à des valeurs fortes. En d’autre terme il s’agit d’hyperinflation.

La stabilité des prix décrit la situation d’une économie où la hausse des prix est durablement très faible ou nulle. Une inflation maitrisée, contribue à maintenir à un niveau faible l’incertitude des agents économiques vis-à-vis du futur (moyen / long terme). En ce sens, la stabilité des prix accroit la lisibilité de l’avenir et contribue à conforter les anticipations positives des agents économiques.

La définition de l’inflation change progressivement.

. Avant elle était cantonnée à l’augmentation des prix. Aujourd’hui, avec la multiplication des bulles financières, de plus en plus d’économistes pensent que l’augmentation importante et brutale de certains actifs est en fait assimilable à de l’inflation.

. La lutte contre l’inflation a été une priorité ces dernières années des gouvernements et des banques centrales pour la raison essentielle que l’absence d’inflation permettrait d’améliorer la visibilité des agents économiques et donc de rendre le système plus efficace.

. Il existe plusieurs types d’inflation en fonction de la « force » de celle-ci. L’hyperinflation ne commence qu’à partir de 20% d’inflation par an.   

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