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On compare souvent le bitcoin et l’or aux monnaies fiduciaires, celles qui sont émises par les États. Et rapidement, on en arrive à la notion de confiance. Une monnaie solide, c’est une monnaie dans laquelle on a confiance… sans la moindre hésitation. 

Alors peut-on avoir plus confiance dans l’or et le bitcoin que dans l’euro et le dollar ? A la veille du prochain halving de Bitcoin, on tente d’apporter une réponse à cette question qui relève presque du devoir de philo. 

Vous avez 4 heures !

Ce qu’il faut retenir :

  • On constate que de nombreux investisseurs ont choisi de garantir leur épargne ou leur patrimoine avec autre chose que des billets de banque.
  • Il est peu probable que l’or et les cryptomonnaies remplacent les monnaies fiduciaires, notamment parce qu’on voit mal des États qui ont le privilège de battre monnaie se défaire de ce droit.
  • Mais, selon la loi de Gresham, en 2024, on peut donc considérer que la mauvaise monnaie sont les monnaies fiduciaires, et les bonnes : l’or et le Bitcoin.

Pourquoi opposer les monnaies fiat à l’or et au bitcoin ?

Quelle meilleure garantie que celle d’un État ? Notamment s’il s’agit du « leader du monde libre », comme les États-Unis ou un pays de la vieille Europe. Comment se retrouve-t-on à considérer que la confiance, mère de la solidité de toute monnaie, peut être remise en cause en ce qui concerne le dollar, la livre sterling, le yen ou encore l’euro ? En observant la hausse du cours de l’or depuis plus de 20 ans, mais aussi la bonne tenue du bitcoin, on constate que de nombreux investisseurs ont choisi de garantir leur épargne ou leur patrimoine avec autre chose que des billets de banque.

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Le bitcoin né sur les cendres encore fumantes de la crise des subprimes

Il faut se souvenir que le livre blanc du créateur du bitcoin Satoshi Nakamoto est diffusé pour la première fois en octobre 2008 : c’est l’acte de naissance du bitcoin (BTC). Aux États-Unis, on est toujours en pleine crise de la finance. Les subprimes ont ruiné bon nombre d’épargnants, mais aussi de propriétaires américains. La confiance dans le monde de la finance et, par extension, dans les autorités monétaires est mise à mal. Satoshi Nakamoto (sans doute un collectif) propose donc une nouvelle monnaie qui ne dépend pas d’un pouvoir central. Le pouvoir au sein de la blockchain bitcoin est décentralisé et anonymisé. La confiance est retrouvée, voire indestructible, selon les promoteurs du cryptoactif.

L’or : inaltérable et universel depuis la création du commerce

La confiance dans l’or est évidemment différente. Son histoire, son usage, sa reconnaissance par quasiment toute la planète en font un actif de confiance. Même si son prix en monnaie fiduciaire peut évoluer, sa « capacité » d’achat reste la même depuis des millénaires. Si l’on achetait une vache avec une once d’or au Moyen Âge, en 2024, le prix d’un tel animal correspond peu ou prou à… une once d’or, encore. Mais surtout, n’importe où sur la Terre, une pièce d’or pourra être échangée contre l’équivalent de son poids en or. L’or est aussi une réserve monétaire importante pour de nombreux pays. Depuis quelques années, des nations qui souhaitent se « dédollariser », ont acheté des tonnes d’or : la Chine, la Russie, mais aussi la Turquie ou bien encore la Pologne.

Les monnaies fiat en perte de confiance

Le problème des monnaies fiduciaires, c’est la possibilité d’en créer à vau-l’eau ou presque. Autrefois, on parlait de « planche à billets ». Aujourd’hui, ce sont des lignes supplémentaires à créer dans les comptes des banques centrales. Cette perte de confiance est liée au principe de la monnaie dette qui s’est emballée. En voulant relancer la machine économique après les subprimes, la FED aux États-Unis, suivie par la BCE, s’est enfermée dans une stratégie de taux 0 et même négatifs. L’argent était moins cher que gratuit ! L’effet immédiat de cette politique se traduit par une baisse de la valeur de la monnaie. On le voit très bien en observant le prix de l’or, actif tangible, qui augmente alors que sa « valeur intrinsèque » ne bouge pas. L’or ne monte pas, ce sont les monnaies qui s’effondrent.

Vers une fin des monnaies fiat ?

Se dirige-t-on vers un monde où l’or et les crypto-monnaies (le bitcoin notamment) vont remplacer les monnaies fiduciaires ? Non, et pour de nombreuses raisons. Particulièrement parce qu’on voit mal des États qui ont le privilège de battre monnaie se défaire de ce droit. Et puis, on ne voit pas encore de possibilités de lever de l’impôt en or ou en crypto. Mais il y a d’autres raisons plus techniques et théoriques.

La loi de Gresham : quand la mauvaise monnaie chasse la bonne

Selon les principes de ce financier anglais du XVe siècle, les acteurs économiques se débarrassent au plus vite de la « mauvaise monnaie » alors qu’ils épargnent la bonne. Cela donne la loi de Gresham : la mauvaise monnaie chasse la bonne. En 2024, on peut donc considérer que la mauvaise monnaie sont les monnaies fiduciaires, et les bonnes : l’or et le Bitcoin. 

L’or valeur refuge….

Et pour preuve, alors que le cours de l’or bat des records, sur les plateformes d’échange de métaux précieux comme Aucoffre.com les ventes sont très peu nombreuses. Les détenteurs d’or conservent leur patrimoine plutôt que de prendre leurs plus-values.

Et même s’il y a des possibilités de rendre l’or liquide avec la digitalisation (la solution de Veracash) ou les ETF (l’or papier), la remonétisation de l’or n’est clairement pas d’actualité.

Le retour de l’étalon or… un rêve, pas une réalité

Certains économistes estiment que la bonne manière de redonner de la confiance aux monnaies fiat serait de rétablir l’étalon or. Mais cela s’avère quasiment impossible aujourd’hui. 

D’un côté, il y a eu tellement d’émission de monnaie, que les stocks d’or des banques centrales, même des États-Unis, ne pourraient jamais garantir le volume en circulation sauf avec une once d’or à plusieurs dizaines de milliers de dollars (ou d’euros).

De l’autre, de nombreux pays ne disposent pas d’assez d’or. C’est d’ailleurs pour cela que l’idée d’une monnaie commune basée sur l’or pour les BRICS lancée par la Russie a fait long feu.

Le Bitcoin : future monnaie de réserve ?

Le BTC est un actif très jeune : un peu plus de 15 ans. Il est donc difficile de faire des projections sur son usage.

  • Il est apparu difficile à utiliser comme monnaie circulante, mais de plus en plus de solutions existent pour le rendre liquide… avec des systèmes de « chambre de compensation » pour réduire les durées de transaction. 
  • Il est pour l’instant très volatil, mais les acteurs de l’écosystème BTC estiment que, plus le volume de transactions augmentera, moins les « accidents » haussiers ou baissiers surviendront.
  • Comme l’or, il pourrait passer d’un statut d’actif spéculatif à actif de conservation de patrimoine. C’est bien évidemment un conditionnel parce que l’univers des cryptos évolue très rapidement et tout reste possible.
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Benjamin Rosoor
Je suis entrepreneur sur le web depuis 1999. Diplômé de l'école de journalisme de Bordeaux, j'ai tout d'abord été journaliste-reporter radio pendant 10 ans. J'anime plusieurs médias sociaux et blogs sur les entreprises, la tech, la finance, le marketing digital.

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