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Il y a tout juste quelques semaines, la Nasa (Agence spatiale américaine) a expédié dans l’espace la sonde Psyché. Il s’agit de la première mission qui a pour objectif de vérifier la composition en métaux précieux d’un astéroïde métallique : or et platine notamment. Cela vous fait fantasmer ? C’est normal : c’est le cas de bien des chercheurs et investisseurs !

La quête de l’or spatial n’est pas un sujet nouveau : cela fait même plusieurs décennies que ces ressources font rêver. Mais existent-elles vraiment ? Comment cet Eldorado spatial pourrait être exploité, et par qui ? Voici nos explications pour garder les pieds sur terre dans ce Far West au-dessus nos têtes !

Les astéroïdes : nouvelles mines d’or de l’espace ?

Pourquoi les astéroïdes sont aussi intéressants ? La réponse se trouve à la fois dans les étoiles et dans les profondeurs de la terre.

L’or proviendrait de la collision de certains astres

Sur Terre, les mines d’or sont exploitées depuis des millénaires : il faut d’ailleurs creuser de plus en plus profond pour trouver les précieux filons. Mais au contraire des diamants issus d’un processus de transformation du carbone, l’or ne se forme pas dans les profondeurs terrestres. Il s’y trouve depuis la formation de la planète. 

L’origine de l’or est en fait extraterrestre. Il existe deux théories. La première implique que l’or est issu de l’implosion d’une supernova. L’autre veut que l’or provienne d’une collision entre des astres. Cette deuxième théorie tend à être confirmée par plusieurs découvertes récentes. Ainsi, en 2018, des astrophysiciens ont pu observer un « nuage d’or » issu de la fusion de deux étoiles à neutrons. Une « forge céleste » à l’œuvre, selon un article de Sciences et Avenir.

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L’or fait donc partie des éléments à l’origine de notre planète. Ce n’est pas le seul métal lourd issu des étoiles : l’uranium, le platine ou encore le palladium partagent la même genèse.

Forer des astéroïdes pour trouver de l’or

Il ne s’agit pas d’aller chercher de l’or à des milliers d’années-lumière de notre système solaire. Les astéroïdes remplissent le rôle de vaisseaux spatiaux chargés de métaux précieux : ils seraient composés de roches bien sûr, mais aussi de métaux lourds. Ainsi, en septembre 2023, la sonde Osiris-Rex a été récupérée en Utah : elle avait été lancée en 2020 par la Nasa, afin de collecter des échantillons sur l’astéroïde Bennu.

La mission Psyché vise ainsi un autre astéroïde, métallique celui-ci, et très « prometteur » selon FranceTvinfo : « une vraie pépite géante : 200 km de diamètre, que des métaux précieux à l’intérieur (or, argent, platine…), pour une valeur estimée à des millions de milliards d’euros ». De quoi attirer les convoitises.

On a marché sur la thune (des levées de fonds)

Ces explorations ne sont pas encore rentables pour le moment : il s’agit de prospections qui coûtent des centaines de millions de dollars. Mais des start-ups se sont déjà créées pour imaginer – et faire financer – l’extraction aurifère spatiale de demain. Le cadre légal s’y prête mieux depuis quelques années.

À qui appartient l’or des astéroïdes ?

Les grands principes de la législation de l’espace

  • Il existe un principe de liberté d’exploration et d’utilisation de l’espace (article 1 du traité de 1967). Il ne bénéficie qu’aux États : si des entités privées souhaitent utiliser librement l’espace, elles le peuvent à condition d’y avoir été autorisées par leur État de rattachement.
  • Autre point important : un principe de non-appropriation (article 2 du traité de 1967), selon lequel les États (ou les sociétés privées mandatées par les États) ne peuvent pas proclamer leur souveraineté sur un lieu donné, que ce soit la Lune ou un astéroïde.  
  • En ce qui concerne l’appropriation de ressources, sur la Lune ou sur des corps célestes, l’article 11 de l’Accord sur la Lune (1979) qualifie ces ressources de Patrimoine commun de l’humanité. Mais il faut relever que nombre de grandes puissances spatiales n’ont jamais signé ce traité : les États-Unis, la Chine, la France ou encore la Russie.

Aux États-Unis, le Space Act depuis 2015

En 2015, les États-Unis ont promulgué une loi – le Space Act – qui autorise les entreprises du pays à s’emparer des ressources de l’espace. Concrètement, une fusée Space X qui trouve le moyen de mettre la main sur de l’eau ou des métaux précieux dans l’espace a tout à fait le droit d’extraire ces ressources sans limites et de les vendre.

Le Luxembourg a aussi voté en faveur d’une appropriation des ressources

En juillet 2017, le Luxembourg a voté une loi qui prévoit que « les ressources de l’espace sont susceptibles d’appropriation » (source Le Monde). D’autres pays ont suivi ce mouvement : les Émirats arabes unis en 2019, puis le Japon en 2021.

Des projets d’extraction aux levées de fonds (et aux faillites)

Bien sûr, même avec la création de la Luxembourg Space Agency (LSA) qui compte… une dizaine de membres, le Luxembourg n’est pas en mesure d’envoyer des mineurs du futur dans l’espace. Mais le pays peut en revanche accueillir les entreprises privées qui cherchent à développer leur activité.

Un peu partout dans le monde, plusieurs sociétés se sont orientées vers l’exploitation des ressources : Deep Space Industries, The Asteroid Mining Corporation… Cet essor a aussi fait ses premières victimes. Comme Planetary Resources, qui a levé une cinquantaine de millions de dollars avant de déclarer faillite.

En parallèle, des scientifiques et associations ont commencé à tirer la sonnette d’alarme, s’inquiétant notamment des risques de surexploitation.

Le grand gagnant sera-t-il le vendeur de pelles ?

Forcément, les faillites qui suivent les levées de fonds ont de quoi inquiéter les investisseurs. Mais la ruée vers l’or spatial a un autre effet : elle permet aux fabricants de matériels les plus variés de continuer à se développer. Ainsi, la start-up française Interstellar Lab a mis au point le BioPod, une ferme spatiale, et le CNES (Centre national d’études spatiales) continue à mettre au point de nouveaux lanceurs. Sans parler de SpaceX d’Elon Musk qui est en première ligne avec ses fusées réutilisables. Si bien qu’on peut se demander si, comme lors de la ruée vers l’or dans l’Ouest américain, le grand gagnant ne sera pas celui qui fait fortune en vendant des pelles – des fusées- aux mineurs…de l’espace !

Images © IA générative Canva

Les illustrations de cet article sont créées avec l’application Magic IA avec des prompts comme : or et astéroïdes, chercheur d’or sur des astéroïdes.

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Benjamin Rosoor
Je suis entrepreneur sur le web depuis 1999. Diplômé de l'école de journalisme de Bordeaux, j'ai tout d'abord été journaliste-reporter radio pendant 10 ans. J'anime plusieurs médias sociaux et blogs sur les entreprises, la tech, la finance, le marketing digital.

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