L’or, valeur de transmission de son vivant !

par | 13 Fév 2019 | Patrimoine | 0 commentaires

Temps de lecture : 6 minutes

L’hĂ©ritage ! Cette donnĂ©e familiale incontournable. Porteuse d’espoir, de dĂ©ception, d’incomprĂ©hension, de bonheur ; gĂ©nĂ©ratrice de belles choses, de continuitĂ© mais aussi de colĂšre, de suspicion, de jalousie…de sĂ©paration, d’incomprĂ©hension. L’hĂ©ritage marque concrĂštement la transmission d’un patrimoine, de celui d’une personne dĂ©cĂ©dĂ©e. Il va avoir une influence sur la vie de ceux qui restent.

Traditionnellement en France, la succession bĂ©nĂ©ficie Ă  la lignĂ©e, aux descendants ou ascendants directs : enfants ou parents. Il est par exemple impossible de “dĂ©shĂ©riter” un de ses enfants mĂȘme si on inscrit cette directive dans un testament. Au final, le notaire sera lĂ  pour Ă©viter ce dĂ©sĂ©quilibre dans une fratrie.

Avec l’évolution de la sociĂ©tĂ©, les rĂšgles “traditionnelles” de la succession posent problĂšme. Elles ne sont plus adaptĂ©es. Tout d’abord, on est confrontĂ© Ă  un rĂ©el vieillissement de la population. On hĂ©rite de plus en plus tard. Évidemment, recevoir un patrimoine quand on est Ă  la retraite, que l’on a fait son propre patrimoine avec une maison et parfois une rĂ©sidence secondaire ce n’est pas la mĂȘme chose que lorsqu’on a 40 ans ou 50 ans et qu’on est trĂšs heureux de recevoir des fonds ou bien des parts de biens immobiliers. Aujourd’hui, “laisser quelque chose Ă  ses enfants” ne veut plus dire grand chose. On devrait plutĂŽt viser les “petits enfants”.

Transmettre à une famille recomposée

L’autre sujet qui monte, ce sont les familles recomposĂ©es, Ă©clatĂ©es, reconstruites. Plus on avance dans le XXIĂšme siĂšcle et plus les cellules familiales complexes se multiplient. Comment s’y retrouver entre l’ex-femme, mĂšre de ses enfants naturels, la nouvelle compagne et ses enfants dont on n’est pas le gĂ©niteur mais qu’on a Ă©levĂ© comme ses propres enfants ?

Comment se positionner quand on a accompagnĂ© un compagnon sur sa fin de vie mais qu’on n’est pas mariĂ©. Clairement, le code de la famille n’aime pas beaucoup ces familles recomposĂ©es. Ce n’est pas prĂ©vu.

Une fiscalité favorable aux dons de son vivant !

Nous allons voir que la fiscalitĂ© tente de rĂ©tablir quelques Ă©quilibres dans ces relations complexes, encore faut-il prĂ©voir, anticiper. Ne surtout pas attendre l’issue fatale.

Autrefois, l’or Ă©tait la valeur de transmission par excellence. C’était avant l’avĂšnement de la finance pour tous (ou la finance folle). On transmettait des piĂšces ou des lingots comme on dĂ©signe aujourd’hui un bĂ©nĂ©ficiaire sur un contrat d’assurance vie.

Pourquoi, l’or Ă©tait-il la valeur patrimoniale incontournable ?

C’est d’ailleurs toujours le cas dans certains pays comme l’Inde oĂč la dote est composĂ©e en grande partie de bijoux en or.
L’intĂ©rĂȘt de la valeur “or”, c’est qu’elle est stable en valeur absolue. Par exemple, un vĂ©lo valait 20 Francs Or (un NapolĂ©on) il y a 100 ans…La valeur en euros d’un NapolĂ©on aujourd’hui correspond toujours au prix d’un vĂ©lo neuf. On pourrait faire la mĂȘme dĂ©monstration avec le prix d’une vache pour le milieu rural qui vaut depuis pratiquement 200 ans toujours une once d’or ou son Ă©quivalent en euros !

La solution : c’est de donner de l’or de son vivant

Il existe toujours le don d’usage. Vous vous souvenez, pour les plus anciens d’entre nous, le don d’un Louis d’or (donc un NapolĂ©on) par la grand-mĂšre pour chaque naissance de petit enfant. C’est autorisĂ© et surtout toujours totalement dĂ©fiscalisĂ©. Il faut que le cadeau soit liĂ© Ă  un Ă©vĂ©nement : NoĂ«l (oui pensez Ă  vos cadeaux de NoĂ«l, ça approche), naissance, anniversaire, diplĂŽme, mariage, etc. La seule limite, c’est que ce don ne soit pas disproportionnĂ© par rapport au patrimoine du donateur. Evidemment, il ne faudrait pas que ces petits cadeaux soient en fait de la captation d’hĂ©ritage ou pire de l’abus de faiblesse sur la “vieille grand-mĂšre ou le patriarche”.

Vous pouvez aussi utiliser les dons prĂ©vus par le fisc. C’est Ă  dire que tous les 15 ans vous pouvez donner une certaine somme qui ne sera pas imposĂ©e ni au moment du don ni au moment de la succession. Les rĂšgles sont connues. Pour la descendance directe (les enfants, les parents) les dons jusqu’à 100 000 euros sont exonĂ©rĂ©s. Pour les conjoints y compris pacsĂ©s (on revient aux familles recomposĂ©es) c’est 80 724 euros qui Ă©chapperont aux impĂŽts mais aussi Ă  la succession globale. C’est un des moyens de faire hĂ©riter des personnes qui ne sont pas dans la lignĂ©e traditionnelle. Chaque petit enfant peut lui recevoir 31 865 euros en valeur. Somme qui sera sortie du calcul global de l’hĂ©ritage notamment pour l’inspecteur des impĂŽts. Et tout ceci est renouvelable tous les 15 ans.

Alors comment fait-on pour transmettre ce genre de valeur “or” Ă  des mineurs ? En fait, ils en ont la propriĂ©tĂ© mais pas l’usage. Comme toutes les valeurs qui leur sont destinĂ©es. Ils peuvent donc placer leur or ou leur argent dans un coffre en attendant d’avoir 18 ans ou pour plus tard.

Lors de la succession, on refait les comptes et les équilibres

[mise Ă  jour du 13 fĂ©vrier 2019] Il faut toutefois savoir qu’au moment de la succession, c’est Ă  dire du dĂ©cĂšs du donateur, on refait les comptes pour parler de maniĂšre triviale. La principale rĂšgle, c’est que les donations du vivant sont comptabilisĂ©es dans l’actif successoral mĂȘme si elles ne sont pas fiscalisĂ©es. C’est en quelque sorte considĂ©rĂ© comme une « avance sur hĂ©ritage ». Mais comme cela fait partie  de l’hĂ©ritage total, on va aussi regarder si les rĂšgles d’Ă©quilibre sont bien respectĂ©es. Ainsi, si vous avez fait de nombreux dons Ă  vos petits enfants de votre vivant, ces sommes seront soustraites au reste Ă  hĂ©riter pour eux. Sinon, un enfant hĂ©ritier direct pourrait s’estimer lĂ©ser.

Enfin, il faut aussi savoir que lors d’une succession, on prend la valeur des choses au moment du dĂ©cĂšs pas au moment du don. Prenons exemple d’un don de 100 NapolĂ©ons en mars 2010 qui valent Ă  l’unitĂ© 170 euros, soit une valeur totale de 17 000 euros. Le dĂ©cĂšs intervient le 13 fĂ©vrier 2019. Le mĂȘme NapolĂ©on cote alors 221 euros, soit un total de  22 100 euros. Nous sommes lĂ  avec une augmentation de 29% ! Heureusement, ce montant est toujours conforme aux rĂšgles des dons dĂ©fiscalisĂ©s mais il reprĂ©sente une valeur plus bien plus importante.

La solution est donc d’effectuer des donation-partage de son vivant. On Ă©tablit des « lots » de montant Ă©quivalent. 100 napolĂ©ons pour l’un, un tableau pour l’autre, des parts de FCPI pour le troisiĂšme. Les montants sont alors figĂ©s au moment de la donation. Si leur valeur progressent de 30 ou 50% (c’est parfois le cas avec des biens immobiliers) ou chutent (c’est parfois le cas avec des portefeuilles de titres ou  de l’immobilier), on n’en tiendra pas compte Ă  la succession.

Dans tous les cas, on vous conseille de vous rendre chez un notaire, c’est le professionnel du patrimoine et de la famille. Il saura vous conseiller au mieux que vous soyez donateur ou donataire. [fin de mise Ă  jour du 13 fĂ©vrier 2019 ]

Bénéfice fiscal à tous les niveaux

L’autre bĂ©nĂ©fice fiscal de ce don “de son vivant”, c’est qu’il Ă©vite l’impĂŽt Ă©ventuel sur les plus-values. En effet, l’or, comme tout bien meuble bĂ©nĂ©ficie d’un abattement sur les plus values de 5% Ă  partir de la troisiĂšme annĂ©e de dĂ©tention. Au bout de 22 ans, ce bĂ©nĂ©fice est totalement exonĂ©rĂ©. Dans le cadre d’un don, il n’y a pas de plus-value. Donc on a tout intĂ©rĂȘt Ă  transmettre au prix fort. En effet, le calcul d’abattement reprend Ă  zĂ©ro en changeant de propriĂ©taire. On notera que 22 ans pour une personne de 20/30 ans, ce n’est pas un problĂšme, ce n’est pas le mĂȘme rapport au temps.

Enfin, on rappellera si cela est nĂ©cessaire ici, que l’or est une valeur qui n’est pas sensible aux soubresauts hyper violents de l’économie planĂ©taire : risque climatique, chutes des bourses, conflits rĂ©gionaux qui touchent l’ensemble des places financiĂšres…Quand les placements en actions s’effondrent, l’or fait office de valeur refuge. On peut donc estimer qu’en cas de crise Ă©conomique, quand nos enfants ou petits enfants risquent le plus pour leur quotidien, ce placement en or restera une valeur sĂ»re. C’est finalement l’esprit de la transmission : garantir une sĂ©curitĂ© Ă  ses descendants.

En savoir plus :
Chez Aucoffre.com, il est possible pour un majeur, parent ou proche, d’attribuer une partie des ses produits or ou argent Ă  un jeune, quelque soit son Ăąge, il faut qu’il soit mineur (il est possible d’offrir Ă  un bĂ©bĂ©). L’utilisateur va choisir les produits qu’il souhaite transmettre et va crĂ©er un compte pour l’enfant. Ce dernier pourra consulter son compte, s’il est en Ăąge de le faire, depuis l’interface dĂ©diĂ©e okofre.com . Il s’agit de comptes uniquement en lecture, c’est Ă  dire que le mineur ne peut ni vendre ni acheter d’or. En revanche il peut voir les dons d’usage ou plus d’un adulte dĂ©tenteur du compte principal. A la majoritĂ© du jeune, les dons sont dĂ©finitifs et le compte dĂ©tachĂ© de celui du parent/proche donateur.
https://www.okofre.com

Vera cash : une solution d’échange de compte Ă  compte gratuite. DestinĂ© aux enfants de ses membres, ce service propose ainsi aux parents de transmettre des sommes (de l’argent de poche Ă  plus) par transfert numĂ©rique.
Veracash

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Faure, Jean-François
Jean-François Faure. PrĂ©sident d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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