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L’or n’est pas selon moi une fin en soi, au même titre d’ailleurs que l’argent monnaie. Par contre, il s’agit d’un outil pouvant vous procurer une réelle liberté d’action dans certaines circonstances; liberté qui n’a pas de prix et qui, dans certains cas, engage directement votre survie ou bien celle de votre famille.

Cette notion de liberté, qui devrait être croissante avec la valeur de notre patrimoine, est aujourd’hui un leurre. Le coupable ? Les banques. En effet, nos banquiers ont oubliés depuis fort longtemps les fondamentaux de leur activité et préfèrent nous vendre des produits financiers complexes ou bien des forfaits de téléphonie mobile. Autant de contrats qui nous enchaînent à eux jours après jours. Ils ont oublié qu’ils devaient être les garants de notre liberté par le biais des valeurs que nous leur confions. Aujourd’hui, nous sommes au contraire une génération qui est devenu totalement dépendante de ces mêmes banques : comptes bancaires obligatoires pour toucher un salaire, argent bloqué sur des comptes qui rapportent tout juste plus que l’inflation (et parfois moins), crédits, placements risqués, etc. En fait, si nous prenons le cas d’un couple de la classe moyenne, plus il gagne d’argent par le fruit de son travail, plus il devient redevable auprès de son banquier en raison des différents crédits qu’il aura souscrit ou des services «indispensables» que ce dernier lui aura proposé. « Travailler plus pour gagner plus » comme disait l’autre ? Oui, mais pour devenir de plus en plus dépendant. Bref, le monde à l’envers.

Avec les pièces d’or c’est tout l’inverse. Aujourd’hui en France, et aussi dans de nombreux autres pays, leur détention, leur transport, leur achat et leur vente sont libres. Ces transactions pourront éventuellement être taxées (ce qui est le cas en France lors de la vente) mais le jour où vous aurez un besoin impérieux de vendre votre or en raison d’un contexte troublé, j’ai peine à imaginé que vous demandiez un formulaire 2091 à remplir en 2 exemplaires pour légaliser votre transaction.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les allemands interdisaient en France la possession d’or au-delà de 6 g, même pas un napoléon 20F. Ils savaient bien que nous priver de notre or, c’était aussi nous priver de notre liberté. Bien heureux ceux qui pouvaient compter sur leur trésor enfermé dans de solides coffres en Suisse, pouvant le monnayer sur le marché local et revenir en France avec le fruit de la revente. Ceux qui ne pouvaient se déplacer à l’étranger pouvaient évidemment en acheter ou en vendre en France, mais ils s’exposaient à des risques, dont le vol, le chantage et la dénonciation. Imaginez-vous dans un contexte analogue et devoir écouler sur le marché noir un lingot d’un kilo ou bien cent cinquante pièces d’or. Difficile. Fort de ce constat, nombreux étaient ceux qui, n’ayant pas anticipé cette guerre, faisaient traverser la frontière à leur pièces pour mettre à l’abri leur trésor, prenant alors des risques énormes avec leurs cannes creusées et remplies de napoléons empilés.

J’ai aussi en tête l’histoire des grecs qui avaient pu relancer leur économie grâce aux dizaines de tonnes qu’ils avaient conservées sous forme de pièces d’or de type souverain, ayant ainsi évité la ruine à cause de leur monnaie nationale défaillante.

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Autre exemple : Entre 1933 et 1975, la possession d’or était interdite aux USA. Cela n’empêcha pas les américains de compter parmi les plus grands thésaurisateurs de monnaies d’or. Les coffres suisses étaient alors remplis d’Eagles, Double Eagles et autres Souverains qui refirent surface à la fin de la prohibition de l’or ou bien qui se monnayaient directement en Europe.

Je sais que les esprits contradicteurs pourraient me dire que l’or étant aujourd’hui côté sur les marchés, nous sommes totalement dépendant du bon vouloir de cartels et autres entités qui peuvent user de toute sorte de stratagème pour fausser la donne. Ça c’est vrai en périodes sereines. Dans les moments les plus troubles, le seul marché qui soit valable, c’est celui de l’offre et de la demande de la rue, le marché de gré à gré entre acheteurs et vendeurs. Nous l’avons bien vu lorsque l’once d’or était fixée à 35$ par les américains. Il y avait alors autant de prix pour l’or qu’il y avait de vendeurs. Dans certains pays tels que l’Inde ou la Turquie, qui ont un marché gris de l’or très structuré, les prix pouvaient vraiment flamber car l’approvisionnement était difficile en raison de contrôles douaniers sévères. Même en France, le prix de l’or qui s’y négociait dans les années 60 était en partie déconnecté du dictat américain sur le métal précieux.

Les pièces d’or sont donc le dernier rempart de notre liberté car, en cas de besoin et où que vous soyez, elles seront toujours reconnues à leur juste valeur. Ce n’est pas le cas des monnaies fiduciaires sous forme de billets, de pièces, et aujourd’hui de monnaie électronique, qui peuvent parfois être difficiles à faire accepter d’un pays à un autre.

Au temps de la guerre froide, les américains ne s’y trompaient pas et donnaient à leurs pilotes ou bien leurs espions des pièces d’or pour qu’ils puissent monnayer leur liberté dans les pays où ils étaient coincés. Preuve que même le roi dollar ne pouvait pas suffire dans certains cas et, aux yeux de soldats Viêt-Congs par exemple, n’était qu’un vulgaire morceau de papier vert portant les marques d’une culture ennemi. Une pièce d’or, même frappée par l’administration américaine, reste avant tout de l’or aux valeurs universellement reconnues et acceptées. Contrairement aux billets, l’or ne fait pas de politique ou ne tente pas d’imposer un quelconque mode de vie. Vous n’aimez pas l’aigle américain ? Et bien fondez la pièce. Vous aurez tout autant d’or en poche. L’or n’a pas de nationalité, il est neutre, et ne prône  pas la pensée unique.

Jean-François FAURE

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

2 Commentaires

  1. historiquement,tous les empires se sont écroulés et big brother n’échappera pas cette règle : simple question de temps. Au cours des siècles, l’or a TOUJOURS été une valeur refuge. Il se faut se garder de contempler son nombril : les chinois, les indiens et la bourgeoisie française ont ne sont pas près de lâcher l’or, même si le papier qui le remplace est garanti par le FMI ou toute autre autorité

  2. Le patron de Visa annonce la fin de la monnaie physique pour 2012. Partout se multiplient les caisses automatiques avec paiement imposée par carte bancaire. Que vaudra l’or quand la monnaie physique sera officiellemetn condamnée ?
    Les résistants à Big brother en achèteront peut-être pour recréer un réseau économique sous-terrain, mais pour la plupart des moutons il n’y aura d’autre choix que de rentrer dans le rang du paiement électronique.
    La valeur de l’or est aussi dépendante de notre capacité à ne pas tomber sous le joung de Big brother. Le cercle vicieux…

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